Dialogue intercommunautaire : La MINUSMA renforce les capacités des leaders communautaires sur la prévention et la gestion des conflits au Pays Dogon

20 octobre 2016

Dialogue intercommunautaire : La MINUSMA renforce les capacités des leaders communautaires sur la prévention et la gestion des conflits au Pays Dogon

 

Du 13 au 18 octobre dernier, la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA à Mopti a mené plusieurs ateliers sur le dialogue intercommunautaire et sur le renforcement de Commissions Foncières Communales (COFO). Ces activités constituent la deuxième phase de mise en œuvre du projet ‘’Promotion de la cohésion sociale et de l’instauration d’un climat de paix dans la région de Mopti’’, financé pour un montant de 65 millions de F CFA. Ces ateliers se sont tenus respectivement les 13 et 14 octobre pour l’atelier sur le renforcement de capacité de la COFO à Bankass ; les 15 et 16 octobre sur le renforcement de la COFO à Koporo Pen (Cercle de Koro) et l’atelier de dialogue intercommunautaire à Bankass ; le 17 et 18 octobre pour l’atelier sur le dialogue entre Koporo Pen et Dourou à Bankass.

 

Ces différents ateliers ont réunis environ 160 personnes notamment les élus communaux, les chefs de villages, les représentants des jeunes, des femmes et les représentants des Associations Ginna Dogon et Tabital Pulaaku, les membres du RECOTRADE (Regroupement des Communicateurs Traditionnels), les représentants des services d’agriculture, de l’élevage et des eaux et forêts. Les participants sont venus  des différentes communes de Dourou (Cercle de Bandiagara), Koporo Pen (Cercle de Koro) et la commune de Bankass (Cercle de Bankass) qui ont connu des tensions intercommunautaires liées au foncier. 

 

L’objectif général de ce projet est d’améliorer la cohésion sociale à travers l’instauration des dialogues entre les communautés concernés par les conflits et le renforcement des capacités des membres des commissions foncières communales.

 

Une vue des participants

 

Les ateliers se sont déroulés en deux phases : les participants ont été formés sur les attributions des commissions foncières communales, conformément à l’esprit de la Loi d’Orientation Agricole (LOA 2006), sur le Décret 09-011 et sur la prévention et la gestion non violente des conflits.

 

Comme mentionné ci-haut ces espaces d’échanges, entre communautés opposées par des conflits liés à la terre et ayant occasionnés des pertes en vies humaines, s’inscrivent dans la mise en œuvre d’un projet de cohésion sociale porté par la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA et financé sur la base du Fond Fiduciaire de l’ONU en appui à la paix et à la sécurité au Mali.

 

Les différents ateliers ont été ouverts sous la présidence des autorités locales du Cercle de Bankass (Sous-Préfet de Baye, représentant le Préfet), le Président du Conseil de Cercle et le Maire de Bankass.

 

Ces rencontres ont été aussi l’occasion de réunir dans la même salle et dans un environnement propice au dialogue des communautés déchirées par des différends, des personnes avec des liens de parenté qui ne se côtoyaient plus depuis des années.

 

Amadou A Togo témoigne : « notre conflit est un conflit lié à la terre et à la propriété des champs. Il a détérioré notre tissu social depuis 2012 et il y a eu des pertes en vies humaines et en matériel. Aujourd’hui les gens ne se fréquentent plus. Nous sommes tous des Dogons, nous nous marions entre nous et nous partageons des liens de parenté. Nous sommes tous mal à l’aise avec ce conflit ». Pour Ibrahim SAGARA « tous nos conflits sont causés par des incompréhensions dans la gestion des terres agricoles. Avant nous avions des relations de bon voisinage mais depuis ce conflit on ne se parlait plus.»   

 

Intervention d'un participant

 

L’initiative de la MINUSMA saluée par les participants et les autorités

 

M. Guindo Adjoint du Maire de Bankass s’est dit « heureux au nom des autorités et populations de Bankass d’accueillir les frères dogons en conflit depuis 2012 ». Il rappela tout l’intérêt d’un dialogue quand il y’a conflit et de surcroit sous la houlette « de la MINUSMA qui appuie le Gouvernement dans la résolution de ces crises multiformes», il a remercié la MINUSMA « d’avoir réussi ce pari qui n’était pas gagné d’avance vu les tensions qu’on pouvait sentir la veille entre les participants

 

Selon Amadou A Togo, participant venu de Koporo Pen, « Ces ateliers sont les bienvenus. Aujourd’hui nous sommes tous ensemble ici les gens de Dourou et ceux de Koporo Pen [Communautés opposés par le conflit, ndlr] dans la même salle en train de travailler ensemble, c’est un élan que j’encourage beaucoup. Cette action de la MINUSMA est vraiment capitale car la mission s’est beaucoup engagée pour la promotion de la paix au sein de nos communautés

 

« Cette aide de la MINUSMA est incontournable parce que tout le monde aspire aujourd’hui à la paix et être ensemble mais comment ? Et la MINUSMA vient de trouver le cadre idéal. Ces rencontres vont être positives et changer beaucoup de choses sur le terrain » nous a pour sa part confié Ousmane Guindo, participant venu de la localité de Dourou.

 

A la fin des différents ateliers les participants, appuyés par une équipe de modérateurs et des agents de la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA ont adoptés des recommandations pour la pérennisation du projet et le renforcement du dialogue entre les communautés pour une meilleure prévention et une gestion non-violente des conflits lié à la terre dans le « pays dogon ».

 

Photos de famille des participants