La MINUSMA conclut son enquête sur les incidents de Boulkessy du 19 Mai 2018

26 juin 2018

La MINUSMA conclut son enquête sur les incidents de Boulkessy du 19 Mai 2018

[26 juin 2018] –​ La MINUSMA demeure préoccupée par les graves violations et abus des droits de l’homme commis dans les régions du centre du pays ayant entraîné la mort de plusieurs civils depuis ces derniers mois.

Suite aux allégations récurrentes d’exécutions sommaires extrajudiciaires, de disparitions forcées, d’enlèvements ainsi que des destructions et incendies de biens, conjuguées à des violences meurtrières intercommunautaires, la MINUSMA avait déployé des équipes d’enquête dans le centre et publié deux communiqués de presse, respectivement le 30 mars et le 10 avril sur la gravité de cette situation. La MINUSMA a également souligné ses efforts d’appui aux autorités maliennes dans la conduite de ses enquêtes dans les régions de Mopti et Ségou. 

Le 19 mai, à la foire hebdomadaire de Boulkessy, en représailles à la mort d’un des leurs, abattu par un élément non identifié, des militaires du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel auraient tué des civils sur les lieux.

A cet égard, la MINUSMA a diligenté une enquête destinée à déterminer les circonstances de ces violations et abus et établir les faits et les responsabilités afin que les présumés auteurs soient traduits en justice.

L’enquête de la MINUSMA a permis de conclure que, le 19 mai, des éléments du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel ont sommairement et/ou arbitrairement exécuté 12 civils au marché de bétail de Boulkessy. Le rapport de cette enquête a été communiqué au Gouvernement du Mali.

La MINUSMA salue toutes les actions prises immédiatement par la Force conjointe du G5 Sahel et les autorités maliennes, notamment la mise en place d’une commission d’enquête mixte composée de la Gendarmerie nationale et de la Force conjointe du G5 Sahel ; l’ouverture d’une enquête judiciaire par le Procureur militaire de Mopti ; ainsi que les mesures administratives du Ministère de la Défense et des Anciens combattants à l’encontre des éléments présumés suspectés d’avoir commis ces graves violations.

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies M. Mahamat Saleh Annadif « appelle les autorités maliennes à s’assurer que l’enquête judiciaire en cours puisse s’effectuer dans les meilleurs délais » et « exhorte les autorités maliennes et celle de  la Force conjointe du G5 Sahel, à conduire leurs opérations militaires conformément au droit international des droits de l’homme et au droit international humanitaire et à protéger la population civile ».​