Appui à la société civile : La MINUSMA lance un nouveau projet à Gao

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2 septembre 2015

Appui à la société civile : La MINUSMA lance un nouveau projet à Gao

Lundi 1er septembre a été lancé le projet d’appui de la société civile au redéploiement des institutions étatiques et à l’accès des populations de la région de Gao à la justice. C’était en présence de Bani Cissé, gouverneur par intérim de la région de Gao, du Maire de la commune urbaine de Gao, du président du Conseil régional de Gao, du président du Conseil régional des Jeunes, les représentants des associations membres de la société civile, et les médias. La MINUSMA était représentée par différentes sections dont Justice et Administration Pénitentiaires (SAJP) et Stabilisation et Relèvement (S&R) ou encore les Divisions des Droits de l’Homme (DDH) et des Affaires Civiles (DAC). 

 

Prévu pour durer six mois, la réussite de ce projet nécessite une forte implication des acteurs. « Nous nous engageons à ne ménager aucun effort pour atteindre les résultats de ce projet même si c’est difficile en six mois, car nous croyons à la citation qui dit « à défaut de faire les grandes choses, il faut faire les petites avec grandeur, » a dit M. Soumeylou Soumaré, président de la Coordination Régionale des Actions des ONG – CRA/ONG.

 

Financé par la MINUSMA à hauteur de plus de 16 millions de Francs CFA, ce projet à impact rapide permettra à la société civile d’apporter son appui au processus de restauration institutionnelle et sociale dans la région de Gao.  Il vise aussi à organiser une série de campagnes d’information et de sensibilisation des populations sur leurs droits, à accompagner et à assister des victimes, principalement les femmes victimes de violences sexuelles et les mineurs.

 

« La fin de l’occupation et le retour progressif des institutions étatiques dans la région de Gao depuis janvier 2013 doivent s’accompagner d’un processus de restauration sociale, permettant aux populations de demander justice et réparation pour les exactions dont elles ont été victimes » a dit M. Bani Cissé, qui a conclu en affirmant qu’« actuellement, il n’existe aucune prise en charge socio-judiciaire des victimes, ni aucune assistance aux personnes détenus à la prison de Gao, notamment les mineurs en conflit avec la loi ».

 

La région de Gao est l’une des régions du Nord du Mali où de nombreuses violations de droits de l’Homme ont été commises. Cette période d’occupation a été caractérisée par le retrait de cette partie du territoire malien des institutions étatiques (police, gendarmerie, justice et administration pénitentiaire) et l’inexistence des services sociaux de base pour les populations locales, contraintes de subir en toute impunité des exactions de la part des groupes armés.

 

Lieutenant Diakaridia Koné, Directeur Régional par intérim de l’administration pénitentiaire à Gao, a souligné que cette initiative va décourager celles et ceux qui commettent des exactions sur les paisibles citoyens.  Il a aussi ajouté que « les victimes sauront maintenant qu’il existe une  voie de recours efficace pour garantir l’exercice de leurs droits reconnus dans la Constitution ».

 

Ce projet comprend aussi un volet formation des parajuristes dans le cadre d’un Bureau d’Assistance Légale (BAL) qui seront en mesure d’offrir gratuitement des services d’orientation, de conseil juridique et d’assistance judiciaire aux personnes impliquées dans des procédures et qui n’ont pas les moyens de s’arroger les services d’un avocat.

 

Après la cérémonie de lancement du projet par le Gouverneur par intérim de la région de Gao, la formation de trois jours en faveur de 15 parajuristes a immédiatement commencé.  M. Issa Thione de la Division Justice et Administration Pénitentiaire à la MINUSMA a profité de cette occasion pour s’adresser aux participants à la formation en ces termes « la tâche ne sera pas facile car le domaine est très technique et sensible.  Mais je suis convaincu que l’engagement que je peux lire sur le visage de chacune et chacun de vous, vous permettra de mener les actions qui sont attendues par la population ».

 

Les bénéficiaires directs de cette initiative sont les justiciables en général, les femmes victimes de violences sexuelles pendant l’occupation et les mineurs impliqués dans les procédures judiciaires en particulier.  

 

Madame Maiga Lalla Maiga, Présidente Régionale de la Coordination des Associations et ONG Féminines du Mali (CAFO), s’est dit extrêmement satisfaite que la MINUSMA ait financée la société civile à travers sa Coordination Régionale des Actions des ONG – CRA/ONG, « nous sommes contentes de ce projet comme il s’agit d’un projet pour la société civile.  Aussi, les bénéficiaires seront les personnes vulnérables en l’occurrence les filles et les femmes qui ont subi toutes formes de violences.  Nous continuerons à faire la sensibilisation pour que celles-ci puissent en être les vraies bénéficiaires ».

                                                                                                             

La réalisation du projet « Appui de la Société Civile au Redéploiement des Institutions Etatiques et à l’Accès à la Justice », impliquera en général les organisations de la société civile s’intéressant à la problématique de l’accès à la justice et du respect des droits des populations : au moins deux organisations féminines et une œuvrant dans la protection juridique et le suivi socio-éducatif des mineurs victimes et/ou en conflit avec la loi, y joueront un rôle de premier plan.  L’unité spécialisée du BAL fera le suivi socio-judiciaire des femmes victimes de violences sexuelles et des mineurs en conflit avec la loi ou victimes de violences de toutes sortes.