Appui MINUSMA : Accès à l’information et à la justice à Ménaka 

8 septembre 2021

Appui MINUSMA : Accès à l’information et à la justice à Ménaka 

Du 24 au 28 août, les animateurs des quatre radios communautaires de la région de Ménaka, trois membres du Réseau des Communicateurs Traditionnels pour le Développement au Mali (RECOTRADE) ainsi que des juristes communautaires ont été outillés afin de mieux informer le public sur les faits liés à la justice tout en contribuant à l’accès à la justice, à la lutte contre l’impunité et la consolidation de l’état de droit.

Ces journées de renforcement des capacités animateurs et communicateurs autour du thème « Accès à l’information, accès à la justice », ont été initiées par le Cabinet de Recherche Actions pour le Développement Endogène (CRADE) en collaboration avec la Coordination des radios de la région de Ménaka et la MINUSMA.  Les échanges ont été facilités par la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires, la radio des Nations unies, Mikado FM et le Bureau de la Communication de la MINUSMA, la greffière de la Justice de paix à compétence étendue de Ménaka, un expert national de la Police et le maire de Ménaka.

Pour un accès plus facile à la justice

Au Mali, l’accès difficile du public à l’information demeure l’une des barrières pour accéder à la justice. La radio étant l’une des sources d’informations les plus utilisées pour s’informer en matière de justice, pourrait contribuer à réduire cet écart. C’est dans ce cadre que le Projet à Impact Rapide intitulé « Appui à la création des conditions favorables à une complémentarité constructive entre la justice traditionnelle et étatique à Ménaka », a été parrainé et financé par la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires de la MINUSMA à hauteur de 23 365 250 F CFA.

La rencontre a permis d’échanger du rôle des participants pour l’accès du public à l’information pour favoriser l’accès à la justice. Elle a également permis de poser les premiers jalons d’un réseautage des animateurs radio et des communicateurs traditionnels avec les acteurs judiciaires et les juristes communautaires pour recevoir des avis éclairés sur les différentes questions liées à la justice afin de passer des informations plus précises au public.

« La justice à Ménaka a été un défi à relever à un moment donné. Avec la crise, le juge a abandonné Ménaka pour résider à Gao ou à Bamako. Là, on était obligé de nous rabattre sur… ce qu’on appelle la justice traditionnelle. (…) », a souligné le maire de Ménaka, Nanout Kotia lors d’un entretien accordé à Mikado FM en marge de la formation. « La MINUSMA a réhabilité le tribunal et la prison. Pour nous, les choses vont dans la bonne direction. Qu’on ne se presse pas. On ne peut pas tout faire d’un coup », a rassuré le maire, parlant de l’appui de la MINUSMA pour le retour de l’administration dans les régions en général et au secteur de la justice en particulier. Le maire a également invité les médias à étoffer leurs programmes avec des émissions et des sketchs à la radio pour aider à la compréhension des auditeurs.

La formation selon plusieurs participants a permis de mieux s’informer sur le domaine judiciaire qui est un sujet sensible et empreint d’émotivité.

« J'ai été très surpris moi-même en tant qu'homme de médias par ce que j'ai appris ici. Nous comprenons enfin que la justice est plus tôt là pour nous, pour nous aider à obtenir nos droits ou à nous réhabiliter si notre droit est atteint, et non juste pour nous réprimander », a affirmé Mohamed Barka journaliste à la Radio Adaar Ménaka.

A l’issue de ces journées d’échange, les organisateurs ont lancé le concours de la meilleure émission radio contribuant à l’accès à la justice : « Ma tǝnna ăššăreɣă ? » en langue en Tamasheq qui signifie (Que dit la justice ?). Cela, dans le souci de voir les compétences acquises mises en application et d’évaluer les retombées de la formation sur la population.

Pour rappel, ce projet s’inscrit dans la logique de soutenir la mise en œuvre de l'Accord pour la Paix et la Réconciliation qui implique « le renforcement de l’Etat de droit en rapprochant la justice des justiciables » parmi les fondements pour un règlement durable du conflit.