Autonomisation des jeunes à Kidal : une alternative à une radicalisation

18 juin 2021

Autonomisation des jeunes à Kidal : une alternative à une radicalisation

Le bureau régional de la MINUSMA à Kidal a lancé, le 14 juin 2021, un projet portant sur la réduction du risque d’enrôlement des jeunes par des organisations criminelles et extrémistes. Une trentaine de jeunes, dont 20% de femmes, reçoivent à cet effet une formation professionnelle de 30 jours sur les énergies renouvelables dans l’enceinte du lycée Attaher Ag Illy.

Cette initiative vise à contribuer à l’insertion socio-économique des jeunes à risque, à travers une formation en installation et maintenance des installations solaires (pompes, kits d’éclairage, lampadaires…). D’un montant de 33 millions FCFA, il est piloté par la section Réforme du secteur de la sécurité – Démobilisation, désarmement et réinsertion (RSS-DDR). Le projet ouvrira également des débouchés en matière de création d’emplois dans les trois communes concernées que sont Kidal, Anéfis, Essouk. Aussi, 52 autres personnes, y compris 26 femmes des communautés locales vont-ils en bénéficier directement.

Selon Iknane Ag AHMED-AHMED, coordinateur de l’ONG EFES N’TAMADRITE (développement de la jeunesse en Tamasheq), le partenaire de mise en œuvre, « le financement d’un tel projet permettra la création d’emplois pour les jeunes et la disponibilité des ressources humaines qualifiées dans la région de Kidal, et par la même occasion, de réduire les risques de l’enrôlement de la jeunesse dans les groupes armés ou autres organisations illégales ».

Pour Zeid Ag MOHAMED, un des participants, « cette formation ouvre des opportunités d’emplois pour nous autres, les jeunes. Avant, il fallait recourir aux techniciens à Gao pour les maintenances avec des coûts et une perte de temps. Un des avantages est un meilleur accès de la communauté à l’énergie solaire, à travers la mise en place de compétences locales ».

Trois entreprises locales (Tiwate, Terist et Ahmed Ag Albasri) ont déjà annoncé leur disponibilité à accueillir les stagiaires durant 30 jours pour leurs premiers pas dans le monde professionnel. A la fin de la formation, les 30 jeunes seront aussi dotés de kits afin de lancer leurs propres activités.

Selon Fatma Walet M’BARA, l’une des femmes formées dans le cadre du projet, « ce n’est pas une profession dégradante pour une femme. Je serai désormais en mesure d’installer le solaire chez moi et dans mon voisinage. Je pourrais ensuite transmettre ces connaissances à mes enfants. Je me réjouis que les femmes aient été impliquées ».

« Cet accompagnement montre à suffisance à quel point la MINUSMA est prête à outiller les jeunes de la région de Kidal afin qu’ils soient qualifiés et capables de répondre aux besoins du marché de l’emploi dans un domaine aussi important et un environnement en constante évolution », a soutenu le président de la Société civile, Attayoub Ag INTALLA. « La jeunesse constitue la frange la plus exposée aux risques des manœuvres politiques ou idéologiques parfois néfastes », a-t-il ajouté.

A travers ce projet, le bureau régional de La MINUSMA a renouvelé ainsi sa disponibilité à accompagner les populations en matière de réduction des violences communautaires. Il faut noter que le projet a bénéficié de l’appui de plusieurs partenaires techniques, tels que la direction régionale de la formation professionnelle, l’Agence des énergies renouvelables, la Commission nationale de DDR, les trois mairies, ou encore la Coordination régional des jeunes de Kidal.