Axe Gao-Gossi : l’Opération "FRELANA" de la MINUSMA en action…

14 juillet 2017

Axe Gao-Gossi : l’Opération "FRELANA" de la MINUSMA en action…

Les Casques bleus de la MINUSMA ont mené, les 11 et 12 juillet 2017, une opération de protection des civils et de leurs biens, au sud-ouest de la ville de Gao, plus précisément sur la route nationale 17 (N17 axe Gao-Gossi). Dénommée "FRELANA", cette opération a aussi permis la tenue d’activités civilo-militaires, notamment des consultations médicales gratuites, des séances de sensibilisation et d’éducation aux risques des mines et engins non explosés et, de la distribution d’eau potable aux populations.
 
Deux jours durant, le lieutenant-colonel Monir, médecins militaire bangladais de la MINUSMA, a consulté 250 personnes, dont 95 hommes, 110 femmes et 45 enfants du village de Tinasamed. Un travail qui exige abnégation, professionnalisme et surtout patience. « Eh bien, ils ont fait du bon travail, » déclare Hamadou Ag Mohamed, enseignant dans une des Medersa (écoles coranique) du village.
 
 
Ces consultations médicales gratuites ont drainé un grand nombre de villageois, souffrant pour la plupart de "maladies négligées", a révélé le lieutenant-colonel MONIR. Parmi les bénéficiaires se trouvait Mlle Fadimata Walet Tajoudoun, 22 ans et mère célibataire de deux enfants. Après consultation, les médicaments lui sont prescrits et offerts. Extrêmement heureuse, elle confesse : « Je n’ai jamais été consultée par un médecin. C’est mon tout premier contact et surtout qu’il est venu chez nous au village ».
 
La santé et les mines/engins non explosés, demeurent un réel défi pour cette population de plus de 3000 âmes, dont l’activité principale est l’élevage. Les Casques bleus cambodgiens et experts en matière de neutralisation d’engins explosifs improvisés (EEI), ont aussi pris part à cette opération. Ils ont sensibilisé la population aux risques que représentent les mines et engins non explosifs, surtout sur l’axe Gao-Gossi. Il n’était pas rare de voir des carcasses de véhicules calcinées sur la N17, reliant Bamako aux régions du nord, démontrant ainsi les effets néfastes de ces engins de la mort qui ont fait tant de victime civiles. « D’ici [notre village] et la ville de Gao, nous savons qu’il y a une présence massive de ces engins de la mort. Nous vous sommes très reconnaissants d’être venus partager avec nous votre vaste expérience du sujet, » s’est réjoui Abdoulaye Ag Mohamed Cheick qui a suivi avec une attention particulière les explications des Casques bleus cambodgiens.
 
 
L’eau, c’est la vie
 
L’eau est très rare dans les régions du nord et ce, malgré une présence des forages dans certains villages. Trouver de l’eau propre à la consommation reste un des grands défis au nord du Mali et Tinasamed ne fait pas exception. Le contingent bangladais de la Mission onusienne a mis 1 000 litres à la disposition de la population qui s’est approvisionnée en eau potable saine à domicile.
« C’est un grand soulagement au moins pour le moment, car nos femmes vont régulièrement à la recherche d’eau dans les creux du lit du fleuve Niger, très loin du village, » déclare Kafiloun Mohamed qui souhaite voir des forages dans son village.
 
« La présence d’eau changera notre train de vie, ça j’en suis certain. Nous consacrons tous nos efforts pour aller à la recherche d’eau, c’est notre préoccupation quotidienne et l’eau n’est même pas de bonne qualité. Donc, une source de maladies hydriques, constituant les causes principales de mortalité ici au village ». Se lamente Kalifoun avant de conclure : « Sans un point d’eau dans un village, la vie est simplement intenable ».
 
 
Les différents contingents de la MINUSMA stationnés dans la ville de Gao procèdent régulièrement à des distributions d’eau. Dans cette même optique, des projets à impact rapide ont été initiés et d’ailleurs continuent à l’être, au profit des populations. Ainsi, celles du site de Takalafat, dans la commune rurale d’Anchawadi ont bénéficié d’un projet de forage d’un montant de près 22.600.000 FCFA. Les deux quartiers avoisinants de Sosso-Koira et Aljanabandia, dans la commune urbaine de Gao ont eux aussi été doté de forages d’un montant de 23.500.000 FCFA. Un autre projet d’adduction d’eau a également été mené à Haidara, dans la commune de Tilemsi, dans le Cercle de Gao pour plus de 22.200.000 F CFA.
 
 
La MINUSMA vient d’initier, quelques jours seulement après le renouvellement de son mandat par le Conseil de sécurité des Nations Unies, sa première opération visant la protection de civils et de leurs biens sur un des axes les plus meurtriers des régions du nord. La protection des civils reste donc au cœur de la nouvelle résolution 2364 (2017).