Casque bleu du jour : Aboubacar DICKO, le rôle de l’information dans le retour à la paix

27 mai 2022

Casque bleu du jour : Aboubacar DICKO, le rôle de l’information dans le retour à la paix

Je m’appelle Aboubacar DICKO. Je suis Malien et je travaille à Mikado FM, la radio des Nations unies au Mali depuis octobre 2017.

En tant que journaliste, mon travail consiste à couvrir l'actualité nationale. J'organise une veille de l'information pour préparer la réunion de rédaction que je présente souvent. Je suis responsable des réseaux sociaux et j'ai un œil sur l'ensemble des éditions de la radio.

J'anime aussi une émission hebdomadaire sur la lutte contre les fausses informations au Mali, « Le vrai du faux ». C'est un programme qui a été lancé au début de l’année 2020, quelques mois avant le déclanchement de la pandémie du Covid-19. Selon les retours que nous avons reçu de nos auditeurs, il s'est avéré particulièrement important et utile pour eux pendant cette période. Nous menons cela en partenariat avec les blogueurs et journalistes maliens qui font un travail remarquable dans ce sens. Par exemple, ceux de BenbereVerif avec qui nous avons formé plus d'une centaine d'acteurs, issus de la société civile, du corps professoral ou encore de la presse, sur les techniques de base de la vérification de l'information avec des outils gratuits disponibles en ligne. C'est une très grande fierté parce que, même si ce travail peut apparaître comme une goutte d'eau dans l'océan d'infox sur les réseaux sociaux maliens, il contribue à assainir l'espace médiatique dans le pays.

Mikado FM dispose de correspondants à Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal. Cependant, nous organisons régulièrement des missions pour produire des reportages dans toutes les autres régions du pays afin de donner la parole aux populations. Ceci, pour parler non seulement du processus de paix et de stabilisation en cours au Mali mais aussi, de l’ensemble des questions qui touchent au quotidien ses habitants. Ce souci d’inclusivité s’illustre aussi par les six langues (Bambara, Peulh, Arabe, Sonrhaï, Tamasheq et Français) dans lesquelles nous diffusons. Nous donnons la parole à l’agriculteur dans son champ, au pêcheur sur le fleuve Niger ou à l’éleveur derrière ses troupeaux pour documenter leurs préoccupations. Au fil des années, je pense que nous avons su créer une proximité avec des auditeurs dans l’ensemble du pays, grâce à une programmation interactive dans ces différentes langues.

À l'occasion de la Journée internationale des Casques bleus, j'exprime ma profonde reconnaissance à tous ceux qui contribuent et se scarifient pour une information de qualité dans le contexte actuel où la désinformation fait rage. Mes pensées vont à nos confrères Olivier DUBOIS, Hamadoun NIALIBOULY et Moussa M'bana DICKO, tous journalistes et retenus en otage au Mali. Je n’oublie pas non plus toutes celles et tous ceux qui au quotidien, risquent leur vie au service d’une information de qualité pour appuyer le processus de paix.