Casque bleu du Jour : « La paix ne se résume pas qu’à la fin d’un conflit armé » pour Awa LY

29 mai 2022

Casque bleu du Jour : « La paix ne se résume pas qu’à la fin d’un conflit armé » pour Awa LY

Je m’appelle Awa Ly et je suis de nationalité sénégalaise. Je travaille à la section des Ressources Humaines de la MINUSMA. Je suis arrivée au Mali en 2013 alors que la Mission venait d’être déployée, un moment crucial pour ce pays car très vite il fallait recruter des professionnels de talent pour la phase de démarrage des activités et de la mise en œuvre du Mandat conféré par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Je me souviens de cette période comprenant beaucoup de défis mais en même temps très exaltante, tant d’un point de vue professionnel qu’humain. En effet, je me devais de trouver des talents d’horizons variés dans une multitude de domaines sur le plan national et international, capables d’être non seulement des ambassadeurs de la paix mais aussi des professionnels aguerris. Cette étape m’a beaucoup marquée car il s’agissait d’une course contre la montre pour le Mali qui était sous une grave menace sécuritaire.

Dans cette entreprise, j’ai tout de suite compris qu’il fallait aussi faire la part belle aux femmes. Comme indiqué dans la Résolution 1325 des Nations unies sur l’agenda Femmes Paix et Sécurité, je me suis donnée comme objectif de recruter autant de femmes que d’hommes en mesure de faire la différence pour la paix et la stabilisation du Mali. 
Dès les premiers instants, je me suis sentie chez moi. Le Mali et le Sénégal ne faisant qu’une seule et même nation et continue d’être une même famille. Je me devais donc de venir au chevet de mes frères et sœurs. Le Sénégal ne peut pas être en paix alors que le Mali est en péril. Ce poste est ma première expérience dans une opération de paix et elle vaut la somme de mes expériences professionnelles passées. 

Pour moi, la paix ne se résume pas qu’à la fin d’un conflit armé. C’est avoir un toit et y vivre avec les siens en toute sécurité. C’est pouvoir se nourrir quand nous avons faim. C’est avoir la chance d’envoyer nos enfants à l’école sans crainte de ne plus jamais les voir revenir en bandes joyeuses. C’est pouvoir se soigner lorsque nous sommes malades. C’est avoir la liberté d’aller et de venir à sa guise. 
À l’occasion de la célébration de la Journée internationale des Casques bleus des Nations unies, je voudrais dire au reste du monde que la paix se construit d’abord dans sa famille et se poursuit avec les voisins. C’est la raison pour laquelle, je voudrais le retour de la paix dans ce pays qui m’a accueilli, au nom de ma famille malienne.