Comment entrer en affaires avec la MINUSMA ?

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13 février 2015

Comment entrer en affaires avec la MINUSMA ?

Au travers de contrats de biens, de services, de conseils ou d’ingénieries, la MINUSMA représente un apport bénéfique pour les entrepreneurs du pays puisqu’une bonne partie du budget de la Mission bénéficie aux entreprises locales. Des dépenses effectuées par son service achats appelé aussi « Procurement » (approvisionnement). Ce service dépend de la Division du Support à la Mission (DSM/DMS), il est chargé de satisfaire les besoins émis par la Mission en faisant appel à des fournisseurs, internationaux ou locaux.

 

C’est pour mieux faire connaitre et comprendre les procédures de passation de marchés et les conditions de collaboration avec les Missions de maintien de la paix, que la section Procurement a organisé un séminaire les 11 et 12 février à l’hôtel El Farouk de Bamako, après avoir organisé des séances du même type en régions. L’objectif est de rendre accessible au plus grand nombre d’entreprises maliennes, grandes et petites, les informations leur permettant de postuler aux appels d’offres et appels à manifestations d’intérêt.

 

Au programme de ces rencontres : présentation du mandat de la Mission, présentation des achats, présentation du code de conduite et discipline des Nations Unies et session de questions/réponses.

 

Pour Axel HOEBEKE, le Chef de la section Procurement, cet échange est d’une importance capitale : « On a besoin de vous et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous vous invitons ici. Nous voulons travailler avec vous ! » a-t-il lancé dans son introduction.

Dans sa présentation des achats, M. Hoebeke a expliqué la différence entre ce qui est directement acheté par le siège des Nations Unies depuis New-York et les achats effectués localement. Par exemple, les radios (talkie walkies), les véhicules, la majeure partie des ordinateurs ou les locations d’avions, relèvent de contrats globaux passés avec des opérateurs internationaux. Les biens de consommation courants comme le papier, le petit outillage, la quincaillerie,  ou encore certaines prestations comme les travaux de construction, sont conclus avec des entreprises du pays d’accueil. Le Chef de la Section Procurement a également indiqué les principes généraux d’achats au sein du système des Nations Unies. Ils sont au nombre de quatre en tête desquels le « Rapport qualité/prix » qui doit être optimal. Les Nations Unies ne retiennent pas systématiquement l’offre la moins chère. « L’équité, l’intégrité et la transparence » sont des principes non négociables. C’est l’une des raisons de la présentation du code de conduite de l’ONU par des membres de l’unité Conduite et discipline au cours de ce séminaire. L’ONU est une organisation internationale, parmi ses principes d’achats figurent également la « Compétition internationale effective ». Dernier principe et non des moindres : « l’Intérêt de l’ONU ». Les achats ne sont motivés que par les besoins de l’Organisation et rien d’autres.

 

Des conseils très utiles

Avant de clore sa communication Axel HOEBEKE n’a pas manqué d’adresser quelques conseils aux opérateurs présents. Il les a exhortés à consulter régulièrement malipage.com, la page Facebook de la MINUSMA (https://www.facebook.com/minusma), le site officiel de la Mission (http://minusma.unmissions.org/offres) mais aussi www.ungm.org. Ce site est celui du marché global des Nations Unies. Il centralise l’ensemble des offres et des prestataires du système et donne la possibilité aux entreprises de s’y enregistrer afin de recevoir ces appels à manifestation d’intérêt et autres demandes des agences, programmes, fonds et missions de l’ONU.

Ce séminaire aura donc atteint son objectif principal : permettre à de nombreuses entreprises de s’imprégner des procédures de la MINUSMA et d’envisager de postuler : «Dès demain nous allons nous renseigner et « chasser » les appels d’offres au niveau de la MINUSMA. »  A déclaré M. Bakary Camara, Directeur Commercial de l’entreprise STT, spécialisée dans l’installation et l’entretien de la fibre optique.

 

Un apport non négligeable dans l’économie du Mali

Pour l’exercice 2013-2014, ce ne sont pas moins de 300 millions de dollars US, qui ont été dépensés sur le marché malien pour satisfaire les demandes diverses et variées de la MINUSMA. Une tendance qui tend vers la hausse pour les douze prochains mois, notamment dans le secteur de la construction : « On va finaliser la construction des camps dans le nord et nous allons construire notre nouveau quartier général […] Une fois que les camps seront là, nous aurons besoin de tous les services de maintenance, gardiennage, fumigation, tout ce qui concerne l’implantation ». 

 

Dans leur majorité, les prestataires de la MINUSMA sont satisfaits du partenariat qui les lie à la Mission. Situé entre 10 et 90 % de leurs chiffres d’affaires, ces opérateurs jugent la collaboration bénéfique à plusieurs égards : « La MINUSMA exige un niveau de qualité très élevé. Il a donc fallu que je perfectionne mon personnel afin que les normes exigées par la MINUSMA soient respectées. Aujourd’hui je peux dire que le personnel est plus qualifié et ne laisse plus passer les petits détails », a confié Mme Diallo Sokona Badji Simaga, directrice de LIMPA s.a.r.l, une société spécialisée dans le traitement des eaux usées.

 

Au-delà de ces impacts directs, selon M. Fousseyni Tandina, directeur d’OPEN TOURS MALI, qui officie dans le secteur du transport, travailler avec la MINUSMA c’est aussi entrevoir d’autres perspectives : « Je suis inscrit sur ungm.org, je reçois régulièrement les appels d’offres internationaux, je suis enregistré au niveau du Secrétariat Général de l’ONU, et j’ai régulièrement des consultations au niveau de l’UNICEF, de la FAO, du PNUD et j’en passe. »

 

Après Gao il y a deux mois, c’est le second séminaire du genre organisé par la section Procurement, un exercice qui selon M. Hoebeke sera réédité : « Dans un mois, nous comptons organiser le même séminaire à Tombouctou afin de continuer à approcher le marché, toujours dans le souci d’améliorer l’image de la MINUSMA, mais aussi de faire des achats plus compétitifs. »