Communication responsable sur les réseaux sociaux pour la paix : la jeunesse de Gao s’engage avec l’aide de la MINUSMA

3 mars 2021

Communication responsable sur les réseaux sociaux pour la paix : la jeunesse de Gao s’engage avec l’aide de la MINUSMA

Du 24 au 26 février dernier, la Fédération des Organisations de Resistance Civile de Gao (FORC-G) en collaboration avec la Communauté des Blogueurs du Mali « Doniblog » a organisé la 2ème édition de l’atelier de formation en journalisme citoyen. Appuyée techniquement et financièrement par la MINUSMA, cette initiative vise renforcer les capacités des jeunes dans le cadre d’une contribution positive à la protection des civils et à la consolidation du processus de paix par la voie d’une communication responsable.

Bénéficiaires de cet atelier de trois jours, une cinquantaine de représentants de la jeunesse de la région de Gao, dont 13 femmes, sont venus des cercles de Bourem, d’Ansongo et de Gao pour se perfectionner dans les techniques de base du journalisme. L’édition et les styles d’écritures ; la crédibilité ; les différences principales entre le journalisme professionnel et le journalisme citoyen et les formes de communications pour différentes typologies des réseaux sociaux ont été au cœur de cet atelier.

L’importance de cette initiative dans ce moment délicat auquel le Mali fait face a été soulignée par le président de la FORC-G, Hameye MAHAMANE : « cette formation intervient au bon moment vu le contexte actuel de notre pays et plus particulièrement de notre région. Elle permettra aux jeunes formés de contribuer véritablement à l’apaisement social ». Un message appuyé par le premier vice-président de la même fédération et également représentant de Doniblog, Anassa Ahamadiou MAIGA pour qui, « les réseaux sociaux font désormais partie de la vie quotidienne des jeunes, et pour cela il faut apprendre à en maitriser la communication de façon responsable ».

La cérémonie d’ouverture de l’atelier a été présidée par le Préfet de Gao, en présence du Directeur régional de la Jeunesse et des Sports, de la représentante du Maire de la Commune urbaine de Gao, des organisateurs et du représentant du Chef de Bureau par intérim de la MINUSMA à Gao, M. Issa THIOUNE. Ce dernier a mis cette occasion à profit pour inviter les jeunes à capitaliser sur cette importante initiative, tout en réitérant l’appui continu de la MINUSMA. « Notre contribution à l’évolution, la cohésion et la paix dans notre société est essentielle et votre rôle en tant que journalistes citoyens implique des responsabilités très importantes. La MINUSMA a aujourd’hui l’honneur de vous accompagner dans cette initiative qui cadre entièrement avec son mandat d’accompagnement du processus de paix au Mali ».

L’atelier était aussi une bonne occasion pour la MINUSMA de permettre une meilleure compréhension de son mandat et travail par les jeunes participants, mais aussi, de les outiller en techniques de vérification des faits pour mieux reconnaitre, repérer et traiter les fausses informations, également appelées "fake news".

Selon Abel KAVANAGH, Officier de la Communication Stratégique et de l’Information publique, animateur du module sur le traitement des fake news, « les jeunes d’aujourd’hui sont nés avec les réseaux sociaux et donc, ces plateformes sont incontournables dans la réalité quotidienne. Cependant, les informations qu’on y retrouve doivent toujours être vérifiées, surtout si l’on considère la vitesse à laquelle elles circulent et les dommages qu’une fausse information peut causer. N’oublions pas donc, que nous avons un devoir essentiel de vérifier les informations avant de les relayer. Il s’agit d’une responsabilité essentielle ».

Connaissant à présent les conséquences des fausses informations, les jeunes se disent mieux avertis sur le traitement de l’information. « Finis les partages inutiles sur les réseaux sociaux, à partir d’aujourd’hui je vais vérifier toutes les informations et démentir les fausses », promet Aminata TOURE, étudiante et l’une des participantes à l’atelier. 

Durant ces trois jours d’activité, outre la formation théorique, les participants ont également fait des exercices pratiques. Selon eux, les acquis de la formation leur permettent désormais de combattre la désinformation. « Ça a été un grand atout pour moi, j’ai acquis plusieurs techniques sur les réseaux sociaux et je pense qu’avec ces acquis je suis en mesure de lutter contre la désinformation, » s’est réjoui Djibrilla Aboubacar MAIGA, activiste Bloggeur.

Très appréciée par les jeunes participants, cette activité suit une première édition lancée à Gao en octobre 2018, elle aussi financée par la MINUSMA et qui fut, par la suite, réalisée dans plusieurs autres régions du Mali.