Défendez les droits de quelqu’un aujourd’hui !

23 décembre 2016

Défendez les droits de quelqu’un aujourd’hui !

 

Célébrée de par le monde le 10 décembre de chaque année, en commémoration de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Journée internationale des droits de l’homme (JIDH) est un appel global en faveur du respect des droits et valeurs universelles de paix et de solidarité humaine. Du 3 au 15 décembre, les différents bureaux de la MINUSMA au Mali ont été le théâtre de l’édition 2016 de la JIDH placée sous le thème : « Défendez les droits de quelqu’un aujourd’hui ». De Bamako à Kidal, en passant par Mopti, Tombouctou et Gao, une variété d’acteurs impliqués dans la défense des droits de l’homme se sont joints à la Division des Droits de l’Homme et de la Protection (DDHP) de la MINUSMA pour magnifier, le temps d’activités symboliques et pleines de sens, les droits de l’homme.

 

En tout, c’est plus d’un millier de personnes qui ont assisté à ces différentes cérémonies, dont le point d’orgue était la dernière tenue à Bamako le 15 décembre en présence du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies chargé du pilier politique, M. Koen Davidse, du Secrétaire général du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, et de nombreux invités. Sobre mais pleine de sens, cette cérémonie tenue à l’hôtel El Farouk était également empreinte d’une certaine émotion. Elle fût l’occasion pour la DDHP de la MINUSMA, également la Représentation locale du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, et ses partenaires de rendre hommage à plusieurs personnalités qui se sont distinguées dans la lutte pour la défense et la promotion des droits de l’homme. Parmi ces personnalités, le Général de Division Michael Lollesgaard, Commandant sortant de la Force de la MINUSMA, qui a été élevé au grade de "Général des droits de l’homme", pour ses efforts consentis en la matière lors de son passage à la tête des Casques bleus de la Mission de paix de l’ONU au Mali. Au nombre des autres personnalités honorées, trois l’ont été à titre posthume et reçoivent à ce titre une attestation de remerciement. D’abord, le célèbre feu Maitre Demba Diallo, figure historique de la lutte pour les droits de l’homme et la démocratie au Mali. Ensuite, feu Maitre Brahima Koné, avocat spécialisé dans l’assistance aux victimes de la crise et qui, jusqu’à sa disparition, collaborait activement avec la MINUSMA afin que justice soit rendue à ces victimes. Et enfin, feu la Présidente de l’APDF, Mme Fatoumata Siré Diakité, connues de tous les maliens pour son rôle actif dans l’émancipation et la protection des femmes, ainsi que pour la promotion des droits humains en général et inhumée il y a un peu moins de deux mois.

 

 

Les droits de l’homme à Kidal

 

Si "la finale" s’est déroulée à Bamako, c’est à Kidal que le coup d’envoi des célébrations de la JIDH a été donné. Placée sous le signe de la sensibilisation et de l’éducation aux droits de l’homme, là-bas aussi la sobriété était de mise. Plus d’une centaine de participants, provenant pour la plupart des organisations de la société civile, ont répondu à l’appel de la DDHP le 7 décembre et participé à une session de sensibilisation sur la situation des droits de l’homme dans la région.

 

Pour coller au thème de la JIDH 2016, dans leurs différents exposés, les experts ont également invité l’auditoire à intégrer et mettre en valeur les droits des personnes handicapées dans l’ensemble de leurs efforts. La centaine de participants, parmi lesquels, des représentants d’associations de femmes et de jeunes, des membres de la société civile, mais également des responsables de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et de la Coordination de Sécurité Mixte de l’Azawad à Kidal (CSMAK), ont pris activement part aux discussions.

 

La célébration de la JIDH avait commencé quatre jours plus tôt, le 3 décembre, à l’Ecole primaire Baye Ag Mahaha de Kidal. Les conséquences de la crise sur les droits de l’enfant, notamment le phénomène des enfants-soldats, le droit à l’éducation et surtout le droit d’aller à l’école, droit dont les enfants de Kidal et des localités environnantes avaient été privés depuis le début de la crise de 2012, ont été les principaux thèmes abordés lors de cette séance de sensibilisation. « Cette activité vient en appui au travail que nous, enseignants, faisons depuis toujours », a indiqué le directeur de l’école Baye Ag Mahaha, Pierre Traoré. A la fin des échanges, le chef de l’établissement a encouragé la MINUSMA à étendre cette sensibilisation à toute la communauté.   

 

De Kidal à Tombouctou

 

A peine terminées à Kidal, les cérémonies se sont poursuivies le lendemain, soit le 8 décembre, à Tombouctou avec l’inauguration d’un projet d’appui à trois associations de victimes et un don de médicaments à l’infirmerie de la Gendarmerie Prévôtale et à celle de la Maison d’Arrêt et de Correction de Tombouctou. D’un montant total de près de 6,3 millions de Francs CFA, ces deux projets sont financés par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH)

 

En lien avec le thème de cette édition 2016 : « Défendez les droits de quelqu’un aujourd’hui », le projet d’appui aux associations vise à renforcer leurs capacités opérationnelles. Ainsi, l’Association des Victimes de la répression des mouvements armés (ADVERMA), le Réseau régional des associations de victimes des Evénement du Nord (2-RAVEN) et l’Association Locale des Victimes recevront du matériel informatique et du mobilier de bureau, d’une valeur de 5,8 millions de Francs CFA.

 

« Les associations de victimes de la crise doivent être munis de capacités adéquates contre l’impunité. Leur participation dans la recherche de la vérité contribuera fortement à cette lutte d’où l’accompagnement continuel fourni à ces associations dans le cadre du renforcement institutionnel », a expliqué le Directeur-adjoint de la Division des droits de l’homme et de la Protection de la MINUSMA, Monsieur Arnaud Royer.

 

La Journée des droits de l’homme à Gao

 

Le 10 décembre, la Cité des Askia a elle aussi célébré la Journée internationale des droits de l’homme. C’est à l’Ecole des Infirmiers de Gao en présence des Représentants du Gouverneur de la Région et de la Directrice régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille que se sont mobilisés les associations de jeunes et de femmes, celles de défense des droits de l’homme, étudiants et médias.

 

Cette célébration était également l’occasion de renforcer la sensibilisation aux questions des droits de l’homme à travers une conférence-débat sur « le rôle des défenseurs des droits de l’homme en matière de protection des victimes », conférence facilitée par M. Omorou Touré, coordinateur de DEME SO, une association locale.

 

Pour joindre l’utile à l’agréable, les participants ont esquissé des pas de dance Takamba sur la musique du groupe musical Super Onze.  Le Takamba est une musique et une danse qui porte le nom du village dont il est issu, dans la région de Gao. C’est une sorte de Zouk à distance dansée avec beaucoup de souplesse, de finesse et d’élégance, sous les sonorités du n’goni (guitare traditionnelle) et des calebasses.

 

Mopti souligne aussi la JIDH

 

Quelques centaines de kilomètres plus au sud, la ville de Mopti commémorait elle aussi à sa manière la déclaration universelle des droits de l’homme. La journée internationale des droits de l’homme y a été célébrée en partenariat avec les clubs des droits de l’homme mais aussi, l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) à Mopti et plusieurs autres acteurs engagés dans le domaine de la promotion et la protection des droits humains. La cérémonie s’est déroulée dans une salle de classe de l’Ecole Technique Saint Joseph de Sévaré. 

 

Dans son discours, le représentant de l’AMDH Mopti, M. Abdoul Karim Maiga, a rappelé « l’impérieuse nécessité d’avoir un Etat respectueux des droits de l’homme. Une société où les droits des citoyens ne sont pas respectés et où la justice n’est pas équitable ne pourra qu’être à la traîne dans son développement. »

 

Une troupe théâtrale a présenté un sketch en lien avec le thème de l’année : « Défendez-les droits de quelqu’un aujourd’hui ». A la suite de ce sketch, les élèves ont été amenés à donner leurs opinions et avis sur la situation des droits de l’homme telle qu’ils la perçoivent, dans leurs milieux scolaires comme en ville. Un grand show musical a mis fin à la célébration de cette journée pour les élevés à Mopti.

 

 

Partout et pour tous, le respect des droits de l’homme

 

Partout, le message du Haut-commissaire aux droit de l’homme a été lu. Un message clair, en faveur de la promotion mais aussi et surtout du respect des droits de l’homme, dans un contexte mondial marqué par une dégénérescence des valeurs universelles et des principes fondateurs des sociétés pacifiques.

 

En écho au message du Haut-commissaire, le Directeur de la Division des droits de l’Homme et de la Protection, Monsieur Guillaume Ngefa, a exhorté l’ensemble des acteurs à agir concrètement, quels que soient leur milieu et position dans la société, pour défendre les droits de quelqu’un, les droits de toutes personnes victimes de discrimination ou parfois même soumises à l’exploitation. Il a rappelé l’engagement du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme pour la promotion et la protection des droits de l’homme partout dans le monde, conformément à la Charte des Nations Unies afin de créer un monde où règnent la justice, l’égalité et le respect des droits de l’homme.