Des jeunes tombouctiens dans le rôle de diplomates onusiens

28 novembre 2016

Des jeunes tombouctiens dans le rôle de diplomates onusiens

 

Une centaine de jeunes dont vingt filles au total auront pris part à la toute première édition de simulation du Modèle des Nations Unies à Tombouctou, du 21 au 24 novembre dernier. Organisée par le Bureau de la Communication de la MINUSMA, elle avait pour but d’expliquer le contexte de déploiement d’une mission de maintien de paix dans un pays en crise.

 

« Ces quatre jours m’ont introduit dans les coulisses des Nations Unies et la simulation m’a permis de saisir le rôle du Conseil de sécurité. Ce que je voyais à la télévision sans comprendre est maintenant à ma portée, » s’est réjoui Mohamed Ibrahim Yattara, qui a eu à présider le Conseil de sécurité lors de la simulation.

 

La salle de conférence du Conseil régional de Tombouctou a été l’hôte de ces 4 jours durant lesquels les participants, étudiants et membres d’associations de jeunes, se sont prêtés à la simulation du Conseil de sécurité. Se mettant dans la peau de diplomates des pays membres de cet organe onusien, ils ont étudié la demande de déploiement d’une mission de maintien paix de l’Etat du Mali sur son territoire en proie à une crise.

 

« Il s’agit d’une expérience qui fait partie des efforts de communication des Nations Unies en général, pour mieux faire connaître son rôle et de la MINUSMA en particulier, pour vulgariser son mandat », a expliqué l’officier de l’Information Publique, Piergiorgio Paglialonga.

 

 

Les trois premiers jours ont été consacrés à la formation et à la sensibilisation des participants sur le système des Nations Unies et ses principaux organes, notamment le département des opérations de maintien de paix (DOMP), le contexte de déploiement de la MINUSMA et son mandat. Les représentants des agences onusiennes, telles que l’UNICEF, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR), l’Organisation de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), ont également présenté leur mandat et activités respectifs. « C’était une bonne chose pour nous d’apprendre les missions et le rôle des agences au Mali », a exprimé Nia Intardje Aboul Kader, avant d’ajouter « On n’a pas souvent l’opportunité de les rencontrer dans ces espaces, même si on les voit sur le terrain ».

 

Dans une ambiance participative, enrichie par les échanges constructifs entre les participants et les intervenants dont Daouda N’Diaye et Abdoulsalam B. Touré, de l’Unité Plaidoyer et sensibilisation du Bureau de l’Information Publique de la MINUSMA, le système onusien a été expliqué, avec un accent particulier mis sur sa représentation au Mali et la Mission onusienne. Les deux officiers de l’Unité de plaidoyer de la MINUSMA estiment que la centaine de participants a bien assimilé les points essentiels développés lors de la formation. « Nous avons beaucoup échangé avec les jeunes sur les raisons sur lesquelles reposent la décision du Conseil de sécurité d’autoriser le déploiement d’une mission », a expliqué Touré.  

 

Le dernier jour, c’est un membre de la Jeune chambre Internationale de Tombouctou (JCI) du nom de Tata Baba Cissé qui a investi le poste du Secrétaire général. Pour la jeune femme, c’est une expérience qui éclaire sur les rapports diplomatiques entre les différents pays membres des Nations Unies. Plus important, cet exercice lui a permis de prendre conscience du rôle joué par la communauté internationale dans le cas de conflits majeurs, comme celui qu’a connu le Mali.

 

Deux autres aspects de cette activité sont, d’une part, le renforcement des capacités de ces jeunes aux fins d’éveiller leur conscience sur la nécessité de pérenniser les acquis des Nations Unies à maintenir la paix dans le monde ; d’autres part, elle favorise la culture du talent d’orateur chez les jeunes. Ceux-ci ont ainsi exprimé leur satisfaction d’avoir, « en quelques jours, appris comment les Nations Unies traitent des questions liées à la paix dans le monde. J’ai appris à faire un peu de diplomatie et je crois que cela pourra me servir dans ma carrière future », s’est félicitée Sira Sissoko, membre de l’Association pour la Recherche et le Développement Social (ARDS).

 

Après Bamako et Tombouctou, le Bureau de l’Information Publique de la MINUSMA se prépare à lancer le Modèle des Nations Unies dans les autres régions du nord du Mali.