Le Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), El-Ghassim WANE, a sonné l'alarme au Conseil de sécurité des Nations unies concernant la situation sécuritaire à Ménaka, une ville située dans le nord-est du Mali. Depuis 2022, la situation ne cesse de s’y détériorer avec la recrudescence affrontements entre les groupes armés terroristes qui cherchent à en contrôler les voies d'approvisionnement et à étendre ainsi leur zone d'influence. El-Ghassim WANE a précisé que « les populations civiles sont prises pour cibles, entraînant des déplacements massifs de personnes qui convergent vers la ville de Ménaka, où plus de 30 000 personnes ont trouvé refuge depuis l'année dernière ».

Parlant de sa cinquième visite à Ménaka il y a trois semaines, M. WANE a détaillé la situation préoccupante aux membres du Conseil : « J'ai vu de mes propres yeux l'impact dévastateur de ces développements ». Concernant la situation humanitaire, il a souligné que « l'afflux de déplacés internes a accru la pression sur la réponse humanitaire, avec des populations ayant des besoins urgents liés à l'eau potable, à la nourriture, aux médicaments et aux abris. Écouter les déplacés alors qu'ils nous suppliaient littéralement d'avoir de l'eau potable pour boire était une expérience bouleversante ».

Le Chef de la MINUSMA au aussi mis en relief les capacités limitées de la Mission et des autorités maliennes pour faire face aux besoins humanitaires et de protection des civils. 

En effet, les Forces de défense et de sécurité maliennes mènent des opérations contre les groupes armés terroristes autour de la ville de Ménaka et escortent les convois commerciaux le long des routes d'approvisionnement.  Pour sa part, la MINUSMA continue ses actions de protection des civils à travers une combinaison de patrouilles diurnes et nocturnes, en coordination avec le commandement régional malien, et ce jusqu'à 15 kilomètres hors de la ville de Ménaka.

Cependant, comme l’a déploré El-Ghassim WANE, « leurs efforts conjoints sont insuffisants pour répondre aux besoins sécuritaires croissants de la population ».

La MINUSMA a également entrepris des activités de promotion de la réconciliation et de la cohésion sociale afin de désamorcer les tensions intercommunautaires. El-Ghassim WANE a conclu que « la situation à Ménaka est très préoccupante et nécessite une action urgente de la communauté internationale. Il est essentiel de soutenir les efforts de la MINUSMA et des autorités maliennes pour protéger les populations civiles et répondre aux besoins humanitaires de la population ». Rendant hommage aux agences humanitaires pour leur engagement, le Chef de la MINUSMA a rappelé que pour l’ensemble du Mali, seulement huit pour cent des 751 millions de dollars demandés pour le Plan de réponse humanitaire 2023 ont été mobilisés.