Droits de l’homme au centre du Mali : la Sous-secrétaire générale de l’ONU aux droits de l'homme en visite à Mopti

9 novembre 2021

Droits de l’homme au centre du Mali : la Sous-secrétaire générale de l’ONU aux droits de l'homme en visite à Mopti

Écouter, observer et échanger avec les autorités, la société civile et les défenseurs des droits de l’homme notamment les jeunes dans la région du Mopti, tel était l’objectif principal de la visite de Mme KEHRIS dans la « Venise malienne ». C’était le 3 novembre dernier, le lendemain de son arrivée à Bamako pour une visite de cinq jours au Mali. Plus largement, il était question pour la Sous-secrétaire générale des Nations Unies aux droits de l’homme, de s’enquérir de la situation des droits fondamentaux des Maliennes et des Maliens du centre du pays.

C’est en compagnie de Guillaume NGEFA, le Directeur de la Division des droits de l’homme et de la Protection de la MINUSMA et du Chef du bureau régional par intérim de la MINUSMA à Mopti, Jens KRISTENSEN, que Madame Ilze Brands KEHRIS a rendu une visite de courtoisie au Chef de l’exécutif régional, le Colonel Major Abass DEMBELE. Les discussions ont porté sur les avancés et les défis liés à la défense et à la promotion des droits de l’homme, mais également à la lutte contre l’impunité. « On cible les questions principales de protection des civils à travers le respect des droits de l’homme et la lutte contre l’impunité, ainsi que l’impunité dans le contexte des conflits intercommunautaires dans le Centre » a rappelé Mme KEHRIS. Quant au Gouverneur, le Colonel-Major Abass DEMBELE, il a mis en exergue la volonté commune d’aller vers l’entente et la consolidation du dialogue entre les communautés. Il y a, selon lui : « une implication capacitaire des acteurs clés que sont les autorités, les leaders communautaires. Nous avons des mécanismes, des initiatives de renforcement de la cohésion sociale. Le respect et la promotion des droits de l’homme, la question de la Politique de "Diligence Voulue" des Nations Unies en matière des droits de l’Homme sont également pris en compte ».

Plutôt dans la matinée lors d’une réunion avec l’équipe des Nations Unies, celle-ci a présenté à Mme KEHRIS la complexité de la situation humanitaire dans les régions de Mopti, Douentza et Bandiagara. Il a été retenu que les acteurs doivent multiplier, intensifier et maintenir les approches communautaires, afin de mener l’assistance humanitaire dans les zones précitées.

Dans les nouveaux locaux de la Direction régionale de la Gendarmerie, la délégation a dialogué autours de la responsabilité primaire des autorités militaires et celle de la prévôté dans le respect des droits de l’homme par les troupes déployées sur le champ de bataille.

Auprès de la société civile

L’une des étapes phares de la visite de la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux droits de l'homme, a été le lancement du projet de cadre de concertation des organisations de défense de droits de l’homme de Mopti, financé par la MINUSMA, à travers sa Division des droits de l’homme et de la protection. La cérémonie était l’occasion pour son nouveau président, Hamadoun DEMBELE, de rappeler sa mission. « Nous remercions la MINUSMA pour ce rêve devenu réalité. Ce cadre nous permet de monitorer et d’enquêter sur les violations et abus des droits de l’homme mais il est également, de les promouvoir et de veiller à leur respect sans condition, » a-t-il déclaré.

La séance d’échanges tenue avec les leaders religieux et coutumiers, a quant à elle permis de mettre en évidence les questions liées à l’amalgame dont font l’objet de certaines communautés et qui contribuent à les marginaliser. Il a été entendu que des solutions pérennes doivent être mises en œuvre, notamment quant à la promotion des droits de tout homme quels que puissent être son rang et sa communauté. La riche journée a pris fin par la visite d’un projet de formation professionnelle et d’équipement de 35 jeunes initié par la Division des droits de l’homme et de la protection, au centre Saint Joseph. Cette initiative vise à prévenir l’adhésion des jeunes à l’extrémisme violent à travers la création d’emplois. Mme KEHRIS y a visité différents ateliers de formation, et échangé avec les bénéficiaires qui n’ont pas manqué de remercier la MINUSMA.