Droits de l’homme : Un projet pour l’intégration socio-économique des jeunes à besoins spécifiques de l’Ecole Housna Ka So

22 février 2017

Droits de l’homme : Un projet pour l’intégration socio-économique des jeunes à besoins spécifiques de l’Ecole Housna Ka So

Une équipe de la Division des droits de l’Homme et de la Protection (DDHP) de la MINUSMA à Bamako a effectué, le 21 février 2017, une visite de monitoring d’un projet d’appui à l’Ecole pour enfants à besoins spécifiques, « Housna Ka So » (Lueur d’espoir). Il a pour objectif d’initier au moins trente (30) adolescents et jeunes adultes, parmi les élèves de cet établissement, à une formation professionnelle pour favoriser leur intégration socio-économique.

Cette initiative, qui s’étend du 6 au 25 février, est financée par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme à hauteur de trois millions de Francs CFA. Cet appui aura permis l’achat du matériel nécessaire et la rémunération de cinq animateurs pour la réalisation de ces trois semaines d’atelier.

Dans le contexte post-conflit armé au Mali, la situation des personnes à besoins spécifiques est particulièrement préoccupante puisqu’elles sont extrêmement vulnérables et exposées à la pauvreté, au manque d’accès aux services sociaux de base, à la violence et à l’exploitation. « Le plus important dans ce projet n’est pas tant l’appui matériel, mais le fait que la défense des droits humains puisse se réaliser au quotidien, à tous les niveaux, par des personnes qui agissent ensemble pour valoriser la place des personnes à besoins spécifiques dans la société », explique Solenn Maiga-Marjolet, l’officier des droits de l’Homme en charge du projet.

Créé en 2012 par l’Association Malienne de la Trisomie, le centre « Housna Ka So » accueille des enfants à besoins spécifiques, afin de favoriser leur développement psychomoteur et de les doter d’une éducation ainsi que d’une instruction adaptées. Actuellement, il compte une centaine d’enfants et de jeunes adultes âgés de 6 à 23 ans suivant un programme d’apprentissage répondant à leurs besoins (gestes de la vie quotidienne, jeux éducatifs, activités sportives, ateliers manuels), y compris une classe de scolarisation. Dans le cadre de ce projet, les activités identifiées (tressage de chaises métalliques et teinture au bogolan) leur sont accessibles et permettent l’élaboration de produits commercialisables sur le marché local. En outre, les techniques d’apprentissage utilisées contribuent fortement au développement psychomoteur des bénéficiaires.

Le dynamisme de la responsable du centre, Mme Gakou Aissata Diop, a aussi contribué à l’identification et à la mise en œuvre de ce projet. Celui-ci est, par ailleurs, porté par des personnes dont certaines à besoins spécifiques, motivées par la volonté de mieux faire respecter les droits humains. « Le centre dispose de très peu de ressources. Et ce sont ces moyens que la MINUSMA nous a donnés pour favoriser l’insertion socio-économique des adolescents et des jeunes adultes par le bogolan et la confection de chaises », a déclaré  Mme Gakou. Aussi, le Centre « Housna Ka So » vendra la production issue de ces ateliers lors d’une journée porte ouverte, le 21 mars, à l’occasion de la journée mondiale de la trisomie. Plus loin, elle a ajouté que « ces activités servent particulièrement à capter l’attention de ces jeunes à besoins spécifiques et à les inciter à suivre posément les cours ». 

Hormis l’acquisition de nouvelles compétences, ce projet d’appui à l’école pour enfants à besoins spécifiques, « Housna Ka So », aura permis de créer des liens avec d’autres acteurs de la société civile, en faveur de la lutte contre l’exclusion.