Ensemble pour la Paix: Moussa Bengaly, diffuser la paix à travers la radio communautaire Saghan au Mali
Plus d’un million de Casques bleus ont servi pour la paix sous le drapeau de l’ONU, mais ils ne sont pas les seuls à œuvrer pour la paix. Le maintien de la paix repose sur des partenariats solides et divers. Au travers de cette nouvelle série, nous amplifions les voix des Casques bleus et de leurs partenaires à travers le monde en hommage à la Journée internationale des Casques bleus célébrée le 29 mai.
Propos recueillis par Yaborko Nadege Douyon, MINUSMA / UN Peacekeeping
Destiné à être enseignant, Moussa a suivi son cœur et sa passion pour la radio et cela fait aujourd’hui plus de 20 ans qu’il utilise les ondes de radio Saghan pour contribuer à promouvoir la cohésion sociale dans son pays. Cette station est l’une des nombreuses radios communautaires à avoir reçu le soutien de la MINUSMA pour assurer une diffusion d’informations de qualité au plus grand nombre.
« Nous travaillons avec les Nations Unies car nous avons le même objectif. C’est la recherche de l’entente, de la stabilité, de la cohésion entre les communautés et les radios. On joue aussi le même rôle qui est d’apporter des messages de paix, de santé et bien sûr, d’assurer que le tissu social reste (…) soudé. »
Au Mali, la montée des tensions entre communautés agricoles et pastorales vient s’ajouter à la présence de groupes extrémistes et les violences communautaires, en hausse constante, ont déjà coûté la vie à des centaines de personnes en 2021. Moussa en a été un des premiers témoins :
« L’histoire la plus difficile de ma carrière en tant qu’animateur radio était lors d’une interview avec une autorité locale dans une commune au centre du pays. Lorsque mon tour est venu de lui poser ma question, il a refusé de me répondre, prétextant que je n’étais pas natif de cette ville. Cela m’a vraiment blessé et m’a même démotivé. J’ai failli abandonner la radio, parce que pour moi, la radio, ça doit être fédérateur, rassembler les gens et non pas le contraire. »
Heureusement, Moussa a continué sa lutte pour la paix et l’entente entre les communautés et a décidé de s’attaquer à un autre fléau, universel cette fois : la désinformation.
« Les fausses informations peuvent être extrêmement dangereuses et aggraver les tensions communautaires. Le rôle d’une radio étant de contribuer à l’apaisement, il est essentiel pour moi d’assurer la qualité de l’information que je diffuse. Il faut vérifier le contenu, connaître la source et confirmer chaque information avant sa diffusion. La vérification doit être minutieuse et conduite de façon professionnelle. Si l’information n’est pas vérifiable, on ne la diffuse pas. C’est notre règle d’or. »
Ce professionnalisme lui a valu la couverture des élections présidentielles maliennes de 2018, qui reste un de ses meilleurs souvenirs professionnels à ce jour.
« Près de 80 radios se sont synchronisées à la nôtre pour l’évènement et nous avons dû fortement augmenter la taille de l’équipe pour répondre aux attentes. Nous avons formé une rédaction de plus de 60 correspondants à travers le pays qui ont couvert les élections présidentielles pendant toute une semaine. »
Au-delà de cette reconnaissance de son travail, ce qui compte le plus pour Moussa c’est le lien qu’il crée avec ses auditeurs.
« Nous ne travaillons pas en isolation : la radio est une activité dynamique, fondée sur l’échange. Lors de nos émissions interactives nous écoutons les retours des auditeurs pour assurer que les messages aient été correctement transmis au plus grand nombre et pour aider à guider nos futurs choix éditoriaux et répondre aux mieux à leurs attentes et besoins en information. Cette confiance dont on bénéficie de la part des auditeurs, c’est la partie la plus satisfaisante de mon travail à la radio. Ceux qui nous écoutent, qui nous suivent, nous accordent de la crédibilité et c’est très important. Nous sommes une radio de proximité et une radio de proximité, c’est la population. Donc, s’il y a un partenariat entre la population et la radio, cela renforce notre travail. Cela crée une dynamique d’échange mutuellement bénéfique où nous apprenons chacun les uns des autres et qui est essentielle dans les efforts de promotion de la paix ici au Mali. Il est important de s’unir autour de la paix, car la paix ne se construit pas seule. »
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Liens supplémentaires:
Plus d’informations sur #PKDay: https://peacekeeping.un.org/en/international-day-of-peacekeepers-2022
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