GAO : Les responsables militaires de la Plateforme sensibilisés sur les violences sexuelles liées au conflit

15 juin 2017

GAO : Les responsables militaires de la Plateforme sensibilisés sur les violences sexuelles liées au conflit

A Gao, la MINUSMA, à travers son Bureau de la Conseillère Principale pour la Protection des Femmes, vient de clore une formation des leaders militaires de la Plateforme sur la protection et la prévention contre les violences sexuelles liées au conflit (VSLC). Tenue du 13 au 14 juin 2017, la réunion a regroupé plus de 40 responsables militaires de ce mouvement armé signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.

« Pendant ces deux jours, les participants ont été informés sur les violences sexuelles liées au conflit.  Nous les avons expliqué et ensemble, avons exploré toutes les formes de violations des droits de l'homme, plus précisément les violences sexuelles liées au conflit, touchant à la protection et à l’intégrité de toutes les personnes qui sont sur le territoire du Mali. Enfin, nous avons mis en exergue la responsabilité des acteurs militaires dans la lutte contre ce fléau, » a souligné M. Oschcard Kouadio, administrateur chargé de la protection des femmes au Bureau de la Conseillère principale pour la protection des femmes à la MINUSMA, qui facilitait cette formation. Une session à laquelle ont pris part les différents responsables militaires de la Plateforme venus de Bamako, Gao, Ménaka, Mopti et Tombouctou.

Depuis le début de la crise malienne, la question des VSLC a fait l’objet d’attentions particulières dans les différents rapports du Secrétaire général des Nations unies. Cette préoccupation, inscrite dans la résolution 2100 (2013), demandent une protection particulière des victimes de violences sexuelles liées au conflit, ainsi que la mise en œuvre d’actions concrètes pour prévenir à stopper lesdites violences. Cette disposition a été réitérée dans les résolutions, 2164 (2014), 2227 (2015)  et plus récemment la 2295 (2016) qui ont renouvelé les mandats de la MINUSMA. Un moyen pour Conseil de sécurité de l’ONU, d’amener toutes les parties de la crise malienne, à jouer un rôle de prévention, de protection et de réponse aux cas de VSLC.

M. Ibrahim Abdoulaye Diallo, responsable militaire au sein de la Plateforme et point focal général de la Plateforme auprès du système des Nations Unies, principalement de la MINUSMA en matière de violences sexuelles liées au conflit, s’est dit satisfait de la tenue de cette activité et a exhorté les participants « à restituer rapidement les résultats de l’atelier à leurs bases, de façon très correcte pour lutter contre ce fléau ».

Le colonel-major Ayouba Ag Mouslim, qui dirige la principale base de la Plateforme à Gao, estime qu’il est temps d’intensifier leur action pour lutter contre les violences sexuelles lié au conflit. « Nous, chefs militaires, avons décidé de mener une campagne de sensibilisation auprès de tous nos combattants et à tous les niveaux de notre mouvement, afin de nous prévenir des cas de violences sexuelles et à répondre aux préoccupations suscitées par ces abus sexuels dans chacune de nos bases respectives, » a-t-il déclaré.

« La tenue de l’atelier de Gao entre dans le cadre de négociation que la MINUSMA a mené avec les parties au conflit puis à la signature d’un communiqué unilatéral de la Plateforme en Juin 2016.  Ce document est assorti d’un plan de mis en œuvre de toutes leurs activités de lutte contre les violences sexuelles liées au conflit » a expliqué le facilitateur Oschcard Kouadio.

La recommandation clé formulée à l'issue de cet atelier vise notamment à désigner et à former des points focaux en matière de protection et prévention contre les violences sexuelles liées au conflit dans chacune des bases de la Plateforme à travers le pays.

Satisfait de l’engagement des participants à ladite activité, l’Administrateur en charge de la protection des femmes à la MINUSMA, a lancé un appel à toutes les autorités (militaires et politiques) de la Plateforme et les exhorte à démultiplier les effets de cette formation au niveau des régions, à sensibiliser et à porter haut le message de protection et de prévention contre les violences sexuelles liées au conflit dans toutes les différentes localités où sont stationnés leurs combattants. Et de les assurer que « la MINUSMA est prête à vous accompagner et à vous appuyer dans ce domaine pour que l’enfant, c’est-à-dire la fille et le garçon, l’homme et la femme, ne soient plus victime de violences sexuelles liées au conflit dans le cas du territoire du Mali ».

L’atelier a officiellement été ouvert et clôt par Mme Ndeye Yande Kane de la Division des Droits de l’Homme et de la Protection : « Je pense maintenant que vous êtes bien outillés et mobilisés pour faire respecter les droits des femmes, particulièrement lutter contre les violences sexuelles faites aux femmes en période de conflitLe commandant, partout où il est, doit être en mesure de maîtriser ces troupes et les troupes sous votre commandement ne doivent pas vous échapper.  La balle est donc dans votre camp » a-t-elle conclu.