Vingt femmes responsables d’organisations de la société civile de Mopti ont participé mercredi à une session de sensibilisation sur les droits de la femme, le genre et les violences basées sur le genre dans le contexte particulier de leur localité. La région de Mopti a en effet accueilli un grand nombre de personnes forcées à quitter leurs résidences d’origine de Gao, Tombouctou et Kidal suite aux nombreuses violations des droits de l’homme liées à la crise politico-sécuritaire qui a secoué le Mali.

La session de sensibilisation était organisée par la section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires et la Division Droits de l’Homme de la MINUSMA, en partenariat avec l’antenne locale de l’Association pour la promotion et la défense des droits de la femme (APDF), une organisation qui existe au Mali depuis près de 30 ans, avec des antennes dans chaque région.

L’activité vise d’une part à sensibiliser les femmes sur de nombreux aspects de la justice, et d’autre part à éveiller la conscience des participantes sur le respect des droits des groupes vulnérables. L’accès à la justice, les mécanismes des violences basées sur le genre, les instruments juridiques relatifs à la protection des femmes et des enfants, la prise en charge juridique et judiciaire des victimes de violence, autant de problématiques vécues par toutes les catégories de femmes maliennes, étaient les thèmes majeurs abordés au cours de la session.

Au-delà de l’instabilité qu’elles créent dans les ménages, les violences à l’égard des femmes génèrent un retard dans le développement psycho-affectif des enfants tout en exacerbant la pauvreté des familles. Des solutions existent dans la sensibilisation, le dialogue permanent et le recours aux organisations et mécanismes de prise en charge. D’où le sens de cette session de sensibilisation, à l’issue de laquelle un cadre de coopération entre les deux entités de la MINUSMA et les associations de femmes représentées par l’APDF est envisagé. Pour ce faire, la division des Droits de l’Homme, bénéficiera du référencement des cas de violations des droits, tandis que la section Affaires Judiciaires et Pénitentiaires aura pour mandat de faire renaitre chez la population malienne la confiance en la justice nationale ainsi qu’aux institutions judiciaires. Les femmes bénéficiaires, au nombre desquelles les représentantes des déplacées, vont démultiplier les enseignements reçus auprès de leur sœurs des autres communes et villages de Mopti n’ayant pas pris à la présente session.