Le 25 Août dernier, l’Association Action Citoyenne pour le Développement Durable au Mali (ACIDEM) en partenariat avec le Bureau régional de la MINUSMA à Tombouctou, a officiellement lancé la deuxième édition du Festival International du Faguibine (FIF) par un grand concert. Ce festival s’est poursuivi jusqu’au 27 Aout par des conférences, des prestations musicales d’artistes, des visites touristiques du lac Faguibine et des expositions artisanales. Cette édition se veut une tribune d'expression pour poser les jalons de développement de la cité des lacs.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sur l’esplanade du Centre multifonctionnel des femmes de Goundam. Elle a réuni plus de 500 personnes, venues des 16 communes que compte le cercle. Les préfets, sous-préfets et maires des différentes communes, les membres des autorités intérimaires, les autorités religieuses, les notables, les leaders d’opinion, les femmes, le personnel civil de la MINUSMA ainsi que la composante UNPOL basée à Goundam ont assisté au lancement des festivités.

Les temps forts de la cérémonie ont été les allocutions prononcées par les organisateurs, les autorités communales et la MINUSMA, dont le message s’inscrit dans la lignée de son mandat : faire de la quête de la paix le souci de chaque citoyen malien. Des représentations théâtrales et des prestations musicales comme celle du groupe traditionnel de Tinguireguief ont aussi marqué le lancement des activités.

Le cercle de Goundam, qui est l’un des plus importants de la région, est situé à 90 km au sud-ouest de Tombouctou. Limitrophe de la frontière mauritanienne, sa population, estimée à environ 150 000 habitants, se compose de nomades Touaregs et maures. La majorité est constituée d'agriculteurs Songhay et de pêcheurs Bozo.

Depuis 2012, Goundam, aussi appelée la cité des lacs est concernée par le conflit armé du Mali. De nombreux ménages ont été déplacés en raison de l’assèchement des lacs, du conflit, du banditisme croissant, mais aussi de la présence djihadistes dans certaines localités où l’autorité de l’Etat n’est plus exercée.

Sécuriser et assister pour créer une dynamique positive avec les populations

Les forces de défense et de sécurité maliennes, appuyées par les Casques bleus de la MINUSMA basés dans cette zone mènent au quotidien des actions pour protéger les populations civiles afin de leur permettre de vaquer à leurs occupations, d’où le soutien de la Mission onusienne à la tenue de ce festival. La sécurité des participants durant les trois jours était assurée par les Forces maliennes, soutenues par leurs partenaires de la composante Police des Nations Unies. « La tenue de cette activité témoigne de la concrétisation des efforts de l’Etat, des acteurs du processus de paix, avec l’appui de la MINUSMA pour le retour de la stabilité dans la région. Je suis comblé de voir tout ce monde dans sa diversité, que cet évènement a pu drainer, cela est un signal fort vers le retour progressif de la paix dans le cercle de Goundam » a souligné Mamadou Konaté, Préfet du Cercle de Goundam.

Les 26 et 27 Aout 2019, deux conférences débat ont eu lieu au centre multifonctionnel des femmes de Goundam. Elles ont traité de divers thèmes : le système du Faguibine, notamment la stratégie de développement et les perspectives pour les populations rurales ; les enjeux pour le développement de la zone intégrée ; la diversité, facteur de cohésion sociale, paix et sécurité ainsi que le mandat de la MINUSMA et ses activités dans la région de Tombouctou. Ces discussions visent à renforcer participation effective des populations au développement et à la consolidation de la paix dans leur localité.

La culture vectrice de communication et de paix

Pendant, trois nuits des activités culturelles se sont tenues dans la ville au cours desquelles des troupes théâtrales et des musiciens locaux, Abocar Madiou, Imarhane entre autres, ont fait des prestations musicales, des sketchs, invitant les uns et les autres à l’acceptation mutuelle, à la tolérance et au vivre ensemble pour une paix durable dans le cercle de Goundam. « Cet évènement est un rendez-vous de toutes les communautés du Mali, une opportunité pour nous jeunes de découvrir d’autres cultures. Cela va contribuer à déconstruire certains préjugés. Nous nous sommes bien amusées, oubliant nos différences. Il nous faut ce genre d’initiative pour contribuer au retour de la normalité dans notre pays » a témoigné Kadi, CAMARA, participante venant de Ségou.