Bamako, le 21 juin 2022 - Le 19 juin marquait le huitième anniversaire de la commémoration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, conformément à la résolution A/RES/69/293 de 2015 de l’Assemblée générale des Nations Unies. Cette journée vise à sensibiliser sur la nécessité de mettre un terme à ce type de violence pour le moins ignoble, de manifester de la solidarité envers les survivantes qui ne rencontrent trop souvent que rejet et humiliation, et de rendre hommage à celles et ceux qui luttent en première ligne pour éliminer ces crimes.

À cette occasion, l’Organisation des Nations Unies souhaite rappeler que les violences sexuelles commises dans le cadre du conflit Malien et utilisées comme une tactique de guerre et de terrorisme, représentent un facteur important de déplacement forcé de populations, et engendrent de nouveaux cycles de violence qui brisent la cohésion sociale et entravent la réconciliation.

La MINUSMA regrette profondément que ce type de violence continue d’être perpétré par toutes les parties au conflit et que le nombre des victimes/survivantes continue d’augmenter chaque jour malgré le renforcement de la reconnaissance mondiale de ce type de violence en tant que menace à la sécurité collective et obstacle au rétablissement de la paix, et malgré le renforcement du cadre normatif international condamnant le viol et autres formes de violences sexuelles liées aux conflits.

Il est nécessaire de rappeler que les violences sexuelles en temps de conflit sont constitutives de crimes de guerre et de crime contre l’humanité et représentent une stratégie rentable dans l’économie politique des conflits, notamment pour les trafiquants d’êtres humains qui profitent de la vulnérabilité des populations visées.

Il est par ailleurs essentiel d'aller au-delà des approches réactives et de redoubler d'efforts pour empêcher ces crimes de se produire en premier lieu, notamment à travers des stratégies de prévention structurelles afin de s'attaquer aux causes profondes sous-jacentes et aux moteurs invisibles de la violence sexuelle.

Conformément à son Mandat établi par le Conseil de Sécurité, la MINUSMA souhaite réaffirmer son engagement continue à œuvrer en collaboration avec le gouvernement Malien et conjointement avec l’ensemble des entités des Nations Unies pour lutter contre ce fléau.

Cette journée internationale nous rappelle qu'il reste encore beaucoup à faire. Ensemble, nous devons donner la priorité aux efforts de prévention et de réponse, autonomiser les survivantes, fournir une assistance holistique, et déplacer la honte et la stigmatisation des victimes de crimes de violence sexuelle vers ceux qui les commettent ou les tolèrent.