Karina Cissé, l’une des clefs pour la paix au Mali
« Mes études dans le domaine des nouvelles tendances du droit international me prédestinaient à travailler dans les organisations internationales au service de la paix. Mais, j’aurais pu imaginer travailler dans une Mission de maintien de paix partout dans le monde sauf chez moi (au Mali) ». Ainsi, Karina Cissé, jeune malienne d'une trentaine d'années, explique son attachement à la paix et son engagement d’administratrice nationale à la Division des droits de l’homme et de la protection de la MINUSMA.
Karina fait un vœu : « que les femmes puissent être réellement impliquées dans les processus en cours pour que la paix revienne au Mali ». Pour qu’il devienne réalité, elle œuvre à la promotion et au respect des droits de l’homme auprès des acteurs étatiques, des organisations de la société civile, des professionnels des médias et du grand public. Elle contribue à renforcer les institutions et mécanismes de promotion de l’Etat de droit, ainsi que le processus de justice transitionnelle. Et ce, en soutenant notamment la Commission Vérité Justice et Réconciliation et la lutte contre l’impunité des violations graves et abus des droits de l’homme. Au quotidien : elle forme, sensibilise, appuie (technique), plaide et monitore. « La plus grande difficulté c’est d’accepter qu’il y ait des problèmes chez moi. L’avantage d’être chez soi en revanche, c’est qu’on a la sensibilité socio-culturelle et un contact plus facile avec nos compatriotes, » explique l’administratrice.
« Ce thème va de soi, » affirme la jeune malienne lorsque l’on évoque « les femmes dans le maintien de la paix : une clef pour la paix », le thème de cette Journée internationale des Casques bleus 2020. Comme beaucoup de ses collègues femmes, Karina pense que la participation des femmes au travail de la paix ne saurait être réduit au simple aspect numérique. « Un homme éduqué et sensibilisé à l’égalité du genre serait plus utile que 100 femmes représentant un quota et qui continuent à alimenter les stéréotypes, » explique la jeune gardienne de la paix avant de conclure par cette anaphore : « Je contribue à l’égalité du genre autrement que par le simple fait d’être une femme. Je contribue à l’égalité du genre au quotidien parce que je me bats contre les inégalités en me servant de références, auxquelles la société malienne croit. Je contribue à l’égalité du genre parce que je refuse les traitements de faveur et fais mon travail avec conscience et professionnalisme enfin, je contribue à l’égalité du genre car elle fait partie intégrante des droits de l’homme que je promeus ».