Koïrokoye Abiya CISSÉ, propriétaire d’une mercerie à Tombouctou. « Il faut que les femmes soient des entrepreneures »

4 décembre 2022

Koïrokoye Abiya CISSÉ, propriétaire d’une mercerie à Tombouctou. « Il faut que les femmes soient des entrepreneures »

« Nous sommes à une époque où la femme n’a plus sa place que dans son foyer. Il faut que nous entreprenions. Je reste convaincu que les femmes ont un grand rôle à jouer dans le développement de la Nation ». Ces propos sont ceux de Koïrokoye Abiya CISSÉ, mariée et mère de trois enfants. Auparavant, cette native de la ville de Tombouctou était femme au foyer. « Je n’avais aucune autre activité, je m’occupais uniquement de la famille. Souvent, je m’ennuyais beaucoup à la maison » confesse Koïrokoye. Elle décide de s’en ouvrir à son mari qui, contre l’avis de sa belle-famille, l’aide à lancer une activité commerciale. 

« C’est ainsi que j’ai ouvert une mercerie. Cela a été un changement radical dans ma vie. Aujourd’hui, je m’occupe beaucoup d’urgences financières dans la famille sans avoir à demander un centime à mon mari. Ce qui m’a valu la considération et le respect de toute ma famille ainsi que de ma belle-famille qui s'était opposée à ce projet auparavant, » explique avec fierté Koïrokoye. « Je suis très fière de moi. J’ai acquis mon indépendance financière » ajoute-t-elle. Cependant, cette réussite fait face à une « difficulté majeure » qui est l’approvisionnement : « à cause de l’insécurité sur les routes, on peine à avoir certaines marchandises en temps voulu. Cela cause des ruptures de stock et occasionne des manques à gagner énormes » précise-t-elle.

Avec son indépendance financière acquise, Koïrokoye « exhorte toutes les femmes à exercer une activité. Elle souhaite voir son entreprise se développer davantage afin que d’autres femmes lui emboitent le pas. La paix est cruciale, elle « souhaite un retour à la normale un jour ».