L’ONU poursuit son soutien aux Maliens pour le second tour de leur élection présidentielle

16 août 2018

L’ONU poursuit son soutien aux Maliens pour le second tour de leur élection présidentielle

Ce Dimanche 12 août 2018, s’est tenu le deuxième tour de l’élection du Président de la République du Mali. Comme au premier tour, la MINUSMA a apporté un appui multiforme significatif, dans les différentes zones où elle est déployée, notamment en ce qui concerne la logistique et la sécurisation du scrutin. 

Surveillance aérienne et déploiement de troupes, ce sont les principaux moyens utilisés par la MINUSMA pour aider les Forces de Défense et de Sécurité du Mali (FDSM) à sécuriser le scrutin du 12 août dernier. La Force de la Mission onusienne au Mali, ainsi que la Police des Nations Unies sur place (UNPOL/MINUSMA), ont accompagné les FDSM, par une présence et des patrouilles, devant et aux alentours des bureaux de vote. Des hélicoptères ont également survolé certaines zones sensibles.  

En ce qui concerne la Commune urbaine de Tombouctou, c’est à 8h00, comme partout au Mali, que les électeurs ont pu accomplir normalement leur devoir citoyen. Dans l’ensemble, les opérations de vote se sont déroulées normalement, même si des incidents ont été signalés dans la région. Moins nombreuses qu’au premier tour, quelques attaques ont tout de même eu lieu, dont une meurtrière. C’est le cas dans le village d’Arkodia (cercle de Niafounké), où le président d’un bureau de vote a été assassiné dans l’après-midi.

Dans la région de Gao, la situation est restée relativement calme sans incidents majeurs durant ce second tour de l’élection présidentielle. Comme au premier tour et à l’instar du Bureau régional de la MINUSMA à Tombouctou, celui de Gao a également collaboré avec le Gouverneur de la région, le Colonel-Major Sidiki Samaké. Des Casques bleus et des Unités de Police Constituées d’UNPOL ont été déployés pour aider à assurer la sécurité, et les patrouilles régulières dans la ville de Gao et aux alentours ont été renforcées. Des équipes d’observateurs pour veiller au respect des droits de l’homme et rapporter le déroulement de la journée, étaient également présentes sur les lieux de vote. Selon le Gouverneur de Gao, au-delà du renforcement du dispositif sécuritaire des FDSM : « les groupes signataires de l’Accord de paix ont joués un rôle très actif dans la sécurisation de ce second tour comme convenu avec le Commandant de la Région militaire ».

Une amélioration de la sécurité au Centre du pays pour ce second tour

En plus du soutien sécuritaire assuré par l’équivalent d’un bataillon, composé d’éléments des contingents Togolais et Burkinabé, dans la Région de Mopti, la MINUSMA a apporté un appui multiforme. À travers ses hélicoptères, la Mission a facilité le transport de plusieurs centaines de délégués, préfets et membres des organes de gestion des élections, dont huit agents électoraux qui ont travaillé d’arrache-pied pour assurer le déploiement du matériel électoral dans certaines localités inaccessibles par route telles que Téninkou ou encore Youwarou etc.  Par ailleurs les préfets et agents de l’administration, nécessaires à la tenue des opérations de vote, ont également, dans leur travail, pu bénéficier des 49 véhicules de location mise à leur disposition par la Mission. La permanence, le jour du scrutin, a été assurée par un groupe de travail, composé de membres des différentes sections du Bureau régional de MINUSMA à Mopti. En collaboration les autorités régionales, ce groupe s’est assuré de l’effectivité de l’ouverture des bureaux de vote dans la région mais aussi de la présence des agents et observateurs électoraux, du matériel électoral et des hommes en uniformes pour garantir la sécurité des votants. Ainsi, des patrouilles ont été menées dans les régions de Mopti et Ségou. Douentza, Sévaré, Mopti et Diabali ont vu un dispositif impressionnant se déployer avec plus de 2000 hommes sur le terrain, FAMa et Force de la MINUSMA confondus. Ce qui a permis la pleine sécurisation des 3260 bureaux de vote de Mopti. Le dispositif ainsi mis en place par la MINUSMA et ses partenaires a eu un impact certain. En effet, au premier tour, 871 bureaux de votes n’ont pas ouvert ou ont été saccagés par des individus armés, contre 445 pour ce second. Dans plusieurs localités, les populations ont dû braver de fortes pluies pour aller voter. À cela s’ajoute la difficulté d’accès à certains bureaux de vote, situés dans la zone inondée de la Région. Pour contribuer à pallier cela, la MINUSMA a offert aux FDSM, 18 engins à deux roues mais aussi 1200 litres de carburant et des kits de maintien d’ordre en ajout aux 100,000 litres de carburant offerts par la Mission au premier tour du scrutin.

À l’issue de ce second tour de l’élection présidentielle malienne, l’ONU s’exprime

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a tenu à féliciter le peuple et le gouvernement du Mali « pour le calme qui a prévalu le 12 août ». « (Le Secrétaire général) salue les mesures prises pour garantir la sécurité du processus électoral dans la plus grande partie du pays, en dépit des conditions météorologiques difficiles et des défis sécuritaires recensés dans certaines zones, » a dit son porte-parole adjoint, Fahran Haq, dans un communiqué rendu public lundi soir.

Le second tour de l’élection présidentielle au Mali a vu s’opposer dimanche le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, et le candidat de l’opposition, Soumaïla Cissé. Selon des informations rapportées par la presse, M. Cissé, a rejeté lundi à l’avance les résultats du second tour de la présidentielle. « Le Secrétaire général appelle toutes les parties à conserver le calme jusqu’à la conclusion du processus électoral, et à continuer de régler leurs différends en accord avec la loi et la constitution du Mali, » a dit son porte-parole adjoint.

M. Guterres en appelle à tous les leaders politiques, « afin qu’ils continuent de promouvoir une atmosphère paisible, en évitant les rhétoriques incendiaires ». « Les Nations Unies restent déterminées à soutenir le peuple et le gouvernement du Mali dans leurs efforts de consolidation de la paix », a rappelé le porte-parole adjoint du Chef de l’ONU.