La « médaille Capitaine Mbaye Diagne » décernée au capitaine tchadien Abdelrazakh Hamit Bahar, de la MINUSMA, deuxième lauréat du prix depuis 2014
NEW YORK, 24 mai – Dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies, le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, décernera, ce jeudi 26 mai, à titre posthume, la « médaille Capitaine Mbaye Diagne pour acte de courage exceptionnel » au capitaine tchadien, Abdelrazakh Hamit Bahar.
La médaille tient son nom du capitaine Mbaye Diagne, qui a sauvé des centaines de vies comme Casque bleu au Rwanda en 1994, avant d’être tué au combat. Deuxième lauréat seulement depuis la création de ce prix officiel par le Conseil de sécurité, en 2014, le capitaine Abdelrazakh Hamit Bahar est entré à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) en janvier 2021, comme commandant adjoint du bataillon des forces spéciales tchadiennes.
Déployé au camp géant d’Aguelhok, dans le nord-est du Mali, il était présent lorsque le 2 avril, un groupe armé terroriste a essayé de s’emparer de la base et de ses avant-postes. Le capitaine Abdelrazakh a mené une contre-attaque audacieuse pour défendre le camp, protéger la vie de ses collègues et éviter toute victime civile. Alors qu’il tentait de sécuriser le périmètre, il a vu des assaillants armés entrer dans une maison proche du camp. Déterminé à éviter qu’ils ne s’en prennent à ses collègues et à la population civile, il a mené tout seul une opération de sécurisation, avant d’être tué par balle.
Le fait que le capitaine Abdelrazakh ait été prêt à risquer sa propre vie pour sauver les autres illustre le courage et le dévouement de plus d’un million de Casques bleus qui ont servi sur les lignes de front depuis 1948. Ce fait met également en évidence les menaces croissantes auxquelles sont confrontés les Casques bleus de l’ONU dans l’exercice de leurs fonctions essentielles et dans certains des environnements les plus difficiles au monde. Le capitaine Abdelrazakh a fait le sacrifice suprême dans la poursuite de la paix. Nous pleurons sa perte aux côtés de sa famille, de ses collègues et de la nation tchadienne, a déclaré le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, qui a ajouté : son altruisme est une source d’inspiration pour nous tous et nous sommes fiers de lui rendre hommage.
La médaille sera remise à la famille du capitaine Abdelrazakh au cours d’une cérémonie. Le Secrétaire général déposera également une gerbe de fleurs en l’honneur de tous les Casques bleus morts dans l’exercice de leurs fonctions et présidera une cérémonie de remise de la Médaille Dag Hammarskjöld, à titre posthume, aux 117 membres du personnel civil et en uniforme qui ont perdu la vie dans des opérations de maintien de la paix en 2021.
Une lettre de recommandations de M. António Guterres sera remise à trois autres Casques bleus, en reconnaissance de leur courage dans l’exercice de leurs fonctions. Le 2 avril 2021, lors d’une attaque terroriste armée contre le camp géant d’Aguelhok, le lieutenant-colonel tchadien Chahata Ali Mahamat, de la MINUSMA, a fait preuve d’une véritable bravoure, en menant la contre-attaque. Réussissant à perturber le plan des terroristes, il a dirigé les efforts pour sécuriser une zone d’atterrissage et permettre ainsi l’évacuation d’urgence de 16 Casques bleus blessés.
Le 30 janvier 2022, le sergent guatémaltèque Cristofer Jose Citan Ramos, de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (RDC), était l’éclaireur d’une patrouille lorsque celle-ci a été attaquée par le groupe armé CODECO. Blessé par balle, il a tout de même eu le courage extraordinaire de tirer pour repousser les assaillants et protéger ses collègues.
Enfin, en novembre 2021, le capitaine bangladais Md Mahatab Uddin, de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), a fait plus que ce qui était attendu de lui quand il a négocié courageusement avec des groupes armés pour empêcher les attaques contre les civils et le personnel de l’ONU à Tonj. En plein milieu des affrontements, il a offert protection et abris à 1 300 civils, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, dans une base temporaire, tout en travaillant avec les communautés locales pour désamorcer les tensions et rétablir le calme.