La Journée mondiale des réfugiés célébrée à Gao

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22 juin 2015

La Journée mondiale des réfugiés célébrée à Gao

Lors de la Journée mondiale des réfugiés 2015 (20 juin) conjointement organisée par le Conseil danois pour les réfugiés et UNHCR sur le thème ‘Faites connaissance avec des réfugiés, des gens comme vous et nous’, le Chef de bureau de la MINUSMA à Gao, M. Francisco Osler, a émis le vœu de voir une réduction considérable du nombre des réfugiés au Mali après la cérémonie de parachèvement du processus de signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

 

« La Journée mondiale des réfugiés ‘faites connaissance avec les réfugiés, des personnes comme vous et moi’ n’est pas un simple slogan, a dit M. Edouard Madebari du Sous-bureau de l’UNHCR-Gao.  Il a enchainé en disant qu’ « il faut lui donner un contenu : acceptez les réfugiés tels qu’ils sont, c’est-à-dire tels que vous êtes vous-même. J’invite chacun d’entre nous à faire effectivement connaissance avec les réfugiés qui vivent parmi nous au Mali ».

 

La cérémonie de la Journée mondiale des réfugiés était ouverte par le Conseiller aux affaires économiques et financières du Gouvernorat.  Etaient aussi présents la représentante du Maire de la commune urbaine de Gao, le Préfet du cercle de Gao, les agences des Nations unies,  la communauté humanitaire, la presse locale et plusieurs membres des associations de rapatriés.

 

Dans son allocution, M. Edouard Madebari a cité un passage du Haut-Commissaire pour les réfugiés, António Guterres, qui a déclaré, « dans le monde entier, nous voyons des familles fuir la violence. Les chiffres sont considérables, mais nous ne devons pas oublier que ce sont des mères et des pères, des filles et des fils. Des personnes qui menaient une vie normale avant que la guerre ne les force à fuir. En cette Journée mondiale du réfugié, tout le monde devrait garder à l'esprit ce que nous partageons tous – notre humanité commune ».

 

Mme Bibata Djuma se rappelle, « c’était en mai 2012 quand mon mari, nos quatre enfants et moi-même étions forcés de quitter la ville de Kidal à cause de l’insécurité.  Mon mari avait une activité florissante.  Nous avions une bonne vie. Mais ce jour-là, tout à basculer pour nous et notre petite famille. Nous marchâmes pendant plusieurs jours. En route, nous avions perdu un enfant. Il était tombé malade et nous n’avions pas de médicaments. Mon mari l’a enterré sous le sable dans le désert. Je ne peux même plus me rappeler de l’endroit, mon mari encore moins.  Nos trois enfants regardaient la scène sans savoir ce qui s’était passé, car ils étaient très petits. C’était un coup dur pour toute la famille.  Qu’à cela ne tienne, nous continuâmes notre calvaire pendant plusieurs jours avant de nous retrouver à Anefis. Les gens de bonne volonté  nous ont accueillis.  Nous y passâmes deux jours avant d’embarquer dans un grand camion à destination de Gao ville.  Une fois dans la ville, notre cauchemar avait commencé.  Mon mari n’arrivait pas à trouver un emploi. Les enfants ne pouvaient pas aller à l’école et la nourriture était un problème, sans mentionner le logement.  Mais depuis l’année dernière, j’ai rejoint une association des femmes qui bénéficie de l’assistance de l’UNHCR.  Enfin, notre foyer s’est stabilisé.  Mais mon souhait le plus ardent est que la paix revienne vite dans notre pays, car nous ne méritons pas ça ».

 

« Cette date du 20 juin 2015 est exceptionnelle pour les réfugiés et le Mali.  Que cette journée soit une journée de paix pour notre pays et que les esprits se concilient pour sceller une paix durable et définitive et de prévenir les conflits » a dit la représentante du Maire de la commune urbaine de Gao.

 

Des témoignages et un sketch présenté par un groupe de femmes ont illustrés la situation tragique que vivent les réfugiés.

 

Une salle d'exposition, mise à la disposition des associations des personnes rapatriées dans l’enceinte de l’Ecole des Infirmiers où s’est déroulée la cérémonie, était ouverte à cette occasion.  Plusieurs produits y étaient exposés grâce au financement de l’UNHCR.

 

Dans son message pour cette année, le Secrétaire général des Nations unies rappelle « Les réfugiés sont des gens comme vous et moi. Ils menaient des vies ordinaires avant d’être contraints à fuir. Leur plus grand rêve est de pouvoir vivre à nouveau normalement. En cette Journée internationale des réfugiés, faisons valoir notre humanité commune, célébrons la tolérance et la diversité et ouvrons nos cœurs aux réfugiés du monde entier ».

 

Chapeau bas au Service de la sûreté et de la sécurité de l'ONU (UNDSS) et à la Police onusienne pour avoir assurés la sécurité au lieu de l’évènement.