Une réunion appelée Edawani, « causeries » en Tamasheq a eu lieu le 15 février dernier, entre l’ONG SOLISA et une délégation pluridisciplinaire de la MINUSMA conduite par le Chef du Bureau régional, El Hadji Ibrahima Boly DIENE. L'objectif de cette rencontre était de renforcer le dialogue et la collaboration entre les équipes de la Mission et les acteurs locaux, représentant les organisations non gouvernementales et la société civile.

« Cette rencontre mensuelle entre dans l’esprit traditionnel d’hospitalité et d’échanges. Elle nous permet de faire le point avec les acteurs locaux sur les difficultés de la région, mais aussi d’échanger sur les voies et moyens de trouver les solutions plus adaptées, conformément au mandat de la Mission », a expliqué El Hadji Ibrahima Boly DIENE.

La trentaine de participants, dont l’ancienne députée Aicha Belco MAIGA, a abordé les questions liées au coût de la vie dans la région, la sécheresse due à l’insuffisance des précipitations, l'eau, l’hygiène et l'assainissement dans la ville de Kidal, la situation géopolitique avec les sanctions de la CEDEAO contre le Mali et leurs potentiels impacts dans la région. Le travail de la MINUSMA et la nécessité de coordonner les activités de tous les acteurs, y compris avec les organisations non gouvernementales ainsi que la situation de la pandémie de COVID-19 ont également été discutés.

« C’est une grande opportunité qui est venue à point nommé. Nous travaillons tous pour le bien-être de la population. Créer un cadre d’échanges qui réunit tous ces acteurs afin de se parler, se comprendre et prendre certaines dispositions pour éviter la duplication et la compétition est un acte salutaire. Cela devra continuer et surtout concerner tous les secteurs liés à la région de Kidal », a plaidé Mme MAIGA, fondatrice de l’ONG EFFAD.

Le chef du bureau régional de Kidal a réitéré la disponibilité et l'engagement de la MINUSMA à accompagner principalement les populations dans la mise en œuvre de l'Accord pour la paix, incluant le retour de l'Etat, la réconciliation, la cohésion sociale, la stabilisation et le relèvement.

Sur la faible pluviométrie dans la région de Kidal, qui a un impact très négatif sur le bétail et les populations, les représentants des communautés ont demandé le soutien de la MINUSMA et des autres partenaires pour la mise à disposition d’aliments de bétail et la construction de barrages de rétention d'eau afin de soulager les souffrances de la population.

« Les communautés dans la région de Kidal souffrent énormément des conséquences de la mauvaise pluviométrie de l’année dernière. Ça se ressent dans tous les cercles et à tous les niveaux. Les participants à la réunion ont évoqué la nécessité de créer un cadre le plus rapidement possible afin d’évaluer la situation. Peut-être solliciter les agences des Nations Unies et les autres partenaires afin qu’ils puissent accompagner le processus, en incluant les services techniques de l’Etat », a présenté Inawelene Ag HAMED HAMED, président de l ’ONG Aide au Sahel.

M. DIENE a ainsi encouragé les organisations humanitaires locales à procéder à une évaluation approfondie avec l'appui des services techniques afin de quantifier les besoins.

« Les besoins sont énormes, les partenaires ne sont pas tous présents à Kidal et la MINUSMA est le principal partenaire de proximité accessible. Malgré sa bonne volonté, elle ne peut malheureusement tout faire. Cette coordination permettra aux autres partenaires de venir s’ajouter à nous pour relever les grands défis dans la région de Kidal », a soutenu l’ancienne parlementaire.

Comme plusieurs activités de proximité de la Mission, la réunion Edawani, coordonnée à travers la Division des affaires civiles, avait été suspendue en raison de la pandémie du COVID-19. La prochaine rencontre est prévue pour fin mars 2022.