La MINUSMA et la Police malienne signent un partenariat pour l’élimination des violences sexuelles en période de conflit

21 juin 2021

La MINUSMA et la Police malienne signent un partenariat pour l’élimination des violences sexuelles en période de conflit

La 7eme édition de la Journée Internationale pour l’élimination des violences sexuelles en période de conflit a été célébrée sous le thème « Reconstruire en mieux : Soutenons les survivantes de violences sexuelles liées au conflit dans un contexte de sortie de pandémie ».  A cette occasion, une convention de partenariat a été signée le 18 juin dernier entre la MINUSMA et la Police nationale malienne.

La convention paraphée par le Directeur Général de la Police, le Contrôleur Général Soulaïmane Traoré et par Mme la Générale de Division, Bettina Patricia Boughani, représentante du Représentant Spécial du Secrétaire Général au Mali permettra aux apprenants de l’Ecole de police de recevoir un module de formation relatif à la détection, la dénonciation, la répression et la prise en charge des cas de violences sexuelles. Aussi, en outillant les formateurs et formatrices en charge de l’encadrement des recrues de la police, la MINUSMA espère-t-elle que les pratiques partagées vont s’ancrer à long terme et contribueront à l’enracinement d’une culture de lutte contre l’impunité et d’accompagnement des victimes.

La signature de cette convention est l’aboutissement d’un long processus de collaboration qui a débuté en 2018 entre le Bureau de la Protection des femmes de la MINUSMA et l’Ecole Nationale de Police. La Générale de Division, Bettina Patricia Boughani a réitéré à cette occasion « l’engagement des Nations Unies à accompagner la direction générale de la police nationale ainsi que l’école nationale de police dans leurs efforts pour prévenir les violences sexuelles liées au conflit » lors de la cérémonie. Elle a également rappelé le message du Secrétaire général des Nations unies, António GUTERRES qui a lancé un appel à lutter contre l’impunité des auteurs de violences sexuelles en temps de conflit : « Même en temps de pandémie, il nous faut enquêter sur chaque cas (…) Les auteurs de ces actes doivent être punis. En cette Journée internationale pour l'élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, attachons-nous à défendre les droits et à satisfaire les besoins de toute personne rescapée, ainsi qu’à empêcher et à faire cesser ces crimes épouvantables ».

Les cas de violences sexuelles liées aux conflits, en particulier dans le nord et le centre du Mali n’ont pas cessé de monter. En effet 1049 cas ont été signalés en 2020. Parmi ces cas de viols collectifs, mariages forcées, d’actes d’esclavage sexuel, plus de 47% touchait des jeunes filles mineures.

Ces chiffres tragiques ne reflètent qu’une portion infime de la réalité, tant les violences sexuelles font l’objet d’un tabou qui enferme les victimes dans un mutisme, par peur des stigmatisations et des représailles.

Face à cette flambée la MINUSMA et la Direction Générale de la Police Malienne s’engagent donc à mettre en commun leurs efforts afin de lutter contre ce fléau à travers cette convention.