La MINUSMA et la Société civile engagées pour une mise en œuvre inclusive de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali

5 février 2016

La MINUSMA et la Société civile engagées pour une mise en œuvre inclusive de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali

Le 3 février dernier s’est tenue à l’Hôtel El Farouk de Bamako, une rencontre entre les Organisations de la société civile (OSC) malienne et le Représentant Spécial Adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies en charge des questions politiques à la MINUSMA. Une occasion pour les responsables de la Mission onusienne au Mali de réaffirmer leur soutien à la Société civile malienne, à qui incombe également le suivi de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation.

 

Chargée notamment du ‘’renforcement de capacités de la société civile à accéder et à s’engager plus efficacement dans le processus et les mécanismes de consolidation de la paix et de la réconciliation nationale’’ (selon la résolution 2227 [2016] du Conseil de sécurité), la Division des Affaires civiles de la MINUSMA, qui relève du Pilier Politique de la Mission, organise régulièrement des ateliers, des sessions de formation et de partage d’expériences à l’endroit des OSC maliennes, qui sont des partenaires privilégiés. Pour la MINUSMA, cette rencontre avait donc pour but de réaffirmer à ses importants partenaires son soutien dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, à travers l’établissement d’un dialogue de haut niveau entre le Chef du Pilier Politique de la Mission et les acteurs majeurs de la Société civile.   

 

Près de 70 personnes, parmi lesquelles d’éminentes personnalités, ont donc répondu présents à cette invitation. Ainsi, des représentants du Haut Conseil Islamique, des Eglises Catholique et Protestante, des associations des communautés Dogon, Peuhl, Tamashek, Arabes ou encore bellah, des femmes et des jeunes leaders, ainsi que des coalitions majeures d’OSC du Mali que sont le Conseil National des Jeunes, le Conseil National de la Société Civile et le Forum National de la Société Civile, étaient là pour exprimer leurs préoccupations, leurs attentes et leurs recommandations.

 

 

Une initiative saluée par la Représentante de la Plateforme de la Société Civile, Dédéou Sidibé : « C’est une très bonne chose parce que la Société civile n’a que l’espace que nous donnent les représentations des Nations Unies, notamment la MINUSMA, pour s’exprimer. Ça a été le cas depuis les pourparlers de paix en Algérie, lorsque la Communauté internationale a insisté pour que la Société civile soit entendue. C’est en effet la MINUSMA qui a pris en charge toutes les composantes, plus de 52 délégations, pour que nous nous rendions à Alger et que l’on y soit entendus ». 

 

La MINUSMA quant à elle, continue d’insister sur le rôle de la Société civile après la signature de l’Accord, car d’autres étapes sont à venir. M. Davidse, a ainsi rappelé le rôle essentiel des acteurs de la société civile dans le processus de paix, notamment en perspective de la préparation de la Conférence d’Entente Nationale.

 

 

Plus spécifiquement, l’échange de ce 3 février devait donc permettre d'harmoniser les points de vue du management de la Mission et des leaders d'opinion sur la mise en œuvre de l'Accord pour la paix ; de créer un cadre d’interaction permanente entre la Mission et la Société civile sur le travail de la MINUSMA ; d’informer la société civile sur l’état du processus de paix et son rôle ; et enfin, de mettre à contribution la Société civile pour promouvoir la paix et le dialogue, afin de prévenir les conflits et de parvenir à l’organisation d’élections apaisées. 

 

Au cours des débats, la Directrice des Affaires Civiles, Elsie Effange-Mbella, a souligné la nécessité pour la société civile « d’être plus organisée et engagée dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix qui se veut inclusive ».

 

Un avis partagé par la Directrice Exécutive de la Coalition Nationale de la Société Civile pour la Paix et la Lutte contre la Prolifération des Armes Légères (CONASCIPAL), le Docteur Mariam Djibrilla Maiga, qui estime qu’un partenariat doit être mis en place avec l’Etat notamment sur le plan de la sécurité : « Il faut que la Société civile, les populations s’impliquent pour accompagner l’Etat pour la sécurisation des populations, des zones et établir des relations de partenariat entre les populations et les Forces de Défense et de Sécurité, pour qu’il y ait une véritable stabilité au Mali et pour nous permettre de faire face aux actions de développement, » a-t-elle déclaré.

 

Les acteurs de la Société civile malienne ont conscience du rôle qui est le leur, mais aussi des difficultés auxquels ils font face pour le jouer pleinement, comme l’explique Mme Dédéou Sidibé, Représentante de la Plateforme de la Société Civile. « Tout n’est pas parfait c’est vrai ! Le problème qui a été posé, c’est celui de la représentation de la société civile au sein de toutes les instances, toutes les commissions chargées de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, » explique Mme Sidibé.

 

Outre le problème de représentation dans les différentes instances, les participants ont également abordé la responsabilité des Organisations de la société civile, à restituer aux populations le travail qu’elles font et les engagements qu’elles prennent en leur nom. Une restitution qui, selon les participants, devrait être faite de façon systématique et dans les différentes langues des populations, afin que les OSC soient plus représentatives et plus légitimes.

 

Cette rencontre aura donc permis de faire le point sur le partenariat qui lie la MINUSMA et la Société civile malienne, mais aussi de réaliser le chemin parcouru et les défis à venir. Un exercice somme toute utile, dans le cadre des nombreuses étapes à venir sur le chemin de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, à l’image de la Conférence d’Entente Nationale prévue prochainement.