La MINUSMA soutient la réinsertion socio-professionnelle des détenus de Gao

18 décembre 2018

La MINUSMA soutient la réinsertion socio-professionnelle des détenus de Gao

Le bureau de la MINUSMA à Gao a procédé, le 12 décembre, au lancement d’un projet de formation en menuiserie métallique, au bénéfice des personnes détenues à la maison d’arrêt et de correction de Gao, afin de prévenir la radicalisation et l’extrémisme violent en milieu carcéral.

Ce projet a pour objectif de préparer le retour dans la société des détenus de la Maison d’arrêt et de correction de Gao. « L’administration pénitentiaire n’est pas seulement un lieu de détention mais aussi un centre de formation des détenus afin de préparer leur sortie dans le but de servir la nation et d’être utile à la société, » a expliqué Lamissa Berthé, Directeur de l’Administration pénitentiaire de Gao. 

Le lancement de ce projet, qui coïncide avec la commémoration du 70ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme et la semaine du détenu, célébrée au Mali à partir du 10 décembre, est, selon M. Dana Sissoko, représentant du Chef de bureau de la MINUSMA à Gao, une opportunité pour promouvoir les droits de l’Homme. « Les droits de l’Homme ne s’arrêtent pas à la porte des prisons, bien au contraire. Ils prennent tout leur sens au cœur de cette institution. Parmi ces droits, le droit au travail ainsi que la préparation à la réinsertion sociale des détenus sont au centre de la mission de l’administration pénitentiaire », a-t-il déclaré.

Par ce projet, la MINUSMA entend permettre aux détenus d’apprendre à lire, écrire, occuper leur temps de détention de manière profitable, à travers des activités qui les préparent à un retour dans la société. « J’invite les autorités à faire un bon usage de cet atelier qui non seulement doit s’inscrire en droite ligne de la préparation à la réinsertion socioprofessionnelle des détenus mais contribuera à l’amélioration de la sécurité dynamique de cet établissement », a poursuivi M. Dana Sissoko.

Le président du cadre de concertation de la chaîne pénale, M. Mohamed Ould Mohamed Lamine a, pour sa part, rappelé que dans le cadre de la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent en milieu carcéral, ce projet a un potentiel pour la création d’emploi pour les jeunes qui constituent la majorité des détenus. « À travers la mise en place de cet atelier d’apprentissage, les détenus pourront bénéficier d’activités rémunérées dans la prison et à leur libération », a-t-il précisé.

Selon Djibril Keita, régisseur de la maison d’arrêt et de correction de Gao, ledit projet, d’une durée de six mois, consiste à former des pensionnaires et des agents pénitentiaires à la menuiserie métallique. « Pour pérenniser l’atelier de formation, deux agents pénitentiaires sont aussi formés comme formateurs pour poursuivre la formation des autres détenus qui sont là temporairement ».

Les apprentis ont tous salué l’initiative qui les prépare à un métier, tout en exprimant le souhait d’un accompagnement à leur libération afin qu’ils puissent réussir leur réinsertion socioprofessionnelle.

D’un coût total de 21 millions de FCFA, ce projet, financé par la contribution néerlandaise au Fonds fiduciaire des Nations Unies pour la paix et la sécurité au Mali, est issu d’une coopération entre la MINUSMA, à travers sa Section des Affaires Judicaires et Pénitentiaires, et le Cadre de concertation des acteurs de la chaîne pénale. 

A travers le Fonds Fiduciaire, la MINUSMA s’engage à soutenir les institutions maliennes dans des domaines clés, comme l’Etat de droit, les institutions de sécurité, les droits de l’homme.

Grâce au soutien de la MINUSMA et de ses partenaires, la Maison d’arrêt et de correction de Gao dispose d’un atelier de maroquinerie et de couture, d’une troupe artistique et culturelle, et d’une classe d’alphabétisation.