La Police des Nations Unies offre un nouvel atelier de couture et du matériel pour l’alphabétisation des jeunes filles à une association de Sévaré

17 novembre 2020

La Police des Nations Unies offre un nouvel atelier de couture et du matériel pour l’alphabétisation des jeunes filles à une association de Sévaré

Le 12 novembre, la composante Police des Nations Unies (UNPOL) au sein de la MINUSMA à Mopti a doté l’association « Djiguiya » (espoir en Bambara), d’un nouvel atelier de couture et de kits d’autonomisation pour la formation et l’alphabétisation des jeunes filles ménagères dans la commune de Sévaré.

« Auparavant, il n’y avait pas de hangar ni de bancs. Les filles s’asseyaient sur des nattes pour suivre les cours. Je ne peux que remercier ces deux policiers onusiens. Ils m’ont soutenu matériellement, financièrement et moralement. Donner à quelqu’un qui n’a rien, ce n’est pas ajouter, c’est réellement donner. Tout comme le nom de mon association, Djiguiya qui veut dire espoir en bambara, ils m’ont donné de l’espoir, » a déclaré Mme Diarra Hawa Keita, Présidente de l’association, exprimant sa gratitude aux deux officiers de Police individuels initiateurs de ce geste de solidarité.

C’est dans la cour familiale de la présidente de l’association que s’est déroulée la cérémonie de remise des kits de matériels didactiques, en présence du Maire-délégué de Sévaré, M. Kounja TAMBOURA, du Chef par intérim du bureau régional de la MINUSMA, M. Jens CHRISTENSEN, ainsi que d’autres notables de la communauté, des membres de l’association et du personnel de la MINUSMA. Le Chef par intérim de la MINUSMA a salué le courage des membres de l’association et leur travail au service de la promotion et de la protection des droits des jeunes filles dans la communauté. En effet, la vocation principale de « Djiguiya » est d’accompagner des filles survivantes de violences basées sur le genre, à travers la sensibilisation et la formation en couture, teinture et la fabrication de savons, une façon pour Mme Keita d’apporter sa modeste contribution à leur réinsertion socio-économique.

« Cela a touché mon cœur de voir la forte détermination de Mme Diarra qui aide ces jeunes filles, malgré ses propres difficultés. Elle leur donne de l’espoir et je me suis dit qu’il faut l’encourager, » a expliqué Kristina REIHNECK, policière allemande affectée à Mopti au sein d’UNPOL.

Cet appui financier qui s’élève à plus de 3,6 millions de francs CFA (exactement 3 617 250 FCFA), comprend pour le premier volet des équipements : tableaux, tables, bancs, armoire métallique et autres kits scolaires. Ce premier volet inclus également la construction d’un petit hangar où seront désormais dispensés les cours d’alphabétisation à la quinzaine d’aide-ménagères, âgées de 13 à 20 ans inscrites au programme bénévole de l’association Djiguiya. Le second volet consiste en la mise sur pied d’un atelier de couture, à travers la location d’un espace, ainsi que la dotation en machines à coudre et autres fournitures nécessaires à la formation des apprenantes.

La couture est une nouvelle filière que Djiguiya mettra en œuvre pour, au-delà de l’alphabétisation, outiller ces jeunes filles à pouvoir mener une activité génératrice de revenus. « Avant, j’étais aide-ménagère. En raison de certaines difficultés auxquelles j’ai été confrontée, je n’ai pas pu continuer. L’association Djiguiya m’a recueillie et maintenant j’apprends la couture, Je suis convaincue qu’après ma formation, je pourrai travailler à mon propre compte, » rêve à haute voix la jeune Alima, âgée de 21 ans.

Après la cérémonie d’inauguration du nouvel espace pour les cours d’alphabétisation et la remise des matériels didactiques, a suivi une visite du nouvel atelier où l’on pouvait déjà admirer quelques produits de Mme Keita et de ses premières élèves. En l’honneur de ces deux principaux bienfaiteurs, l’atelier a été baptisé "Chrissi-Sidibe", une contraction des noms des deux officiers de Police onusiens respectivement originaires de l’Allemagne et de la France. « J’ai été très ému par le courage de cette dame qui se bat pour aider des jeunes filles en difficulté avec ses propres moyens. On espère que son travail prospèrera pour atteindre d’autre jeunes filles et que son association inspirera d’autres bienfaiteurs à les accompagner, » a exprimé le Capitaine Moussa SIDIBE de la Gendarmerie française, déployé au sein d’UNPOL/ MINUSMA.

C’est la deuxième fois que des Policiers individuels de la MINUSMA, pour certains originaires du Burkina Faso, du Sénégal et de la Côte d’ivoire, prêtent mains fortes à cette association qui fonctionne sur fonds propres et reçoit parfois l’aide d’autres associations locales, depuis 2011, l’année de sa création.