Le Partenariat entre l’Union Africaine et les Nations Unies, Maman Sambou SIDIKOU nous en parle

13 mai 2022

Le Partenariat entre l’Union Africaine et les Nations Unies, Maman Sambou SIDIKOU nous en parle

 

La Mission de l’Union Africainepour le Mali et Sahel (MISAHEL) a été déployée au Mali afin d’aider le pays à sortir de la crise multidimensionnelle à laquelle il fait face. Pour ce faire, elle use de ses bons offices pour faciliter le dialogue entre les parties maliennes y compris en ce qui concerne le processus de transition politique. En cela, elle collabore avec la communauté internationale et particulièrement avec la MINUSMA. En ce mois de mai consacré à la célébration de la Journée internationale des Casques bleus, sous le thème « partenariat clés du progrès », nous avons pu nous entretenir avec le Haut Représentant du Président de la Commission de l’Union Africainepour le Mali et le Sahel, M. Maman Sambou SIDIKOU, pour évoquer notamment le partenariat qui lie la MISAHEL et la MINUSMA. 

Avant d’entrer dans le vif de la relation entre la MISAHEL et la MINUSMA, Maman SIDIKOU a tenu à évoquer le dévouement des Casques bleus pour la paix. Au cours de ces dernières décennies au service de la fonction publique internationale, M. SIDIKOU a notamment été Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo et à ce titre, a dirigé la MONUSCO, la Mission de paix de l’ONU dans le pays. Ceci fait de lui un témoin privilégié de l’engagement des soldats de la paix en général. En ce qui concerne leurs sacrifices consentis au Mali, il souligne « qu’ils ont payé le prix ultime pour la sécurité et l’intégrité territoriale du Mali ». Ces soldats viennent d’horizons divers, « mais aussi et surtout, nous l’oublions parfois, de la sous-région : Sénégalais, Ivoiriens, Béninois, Nigériens, Ghanéens… Egyptiens et j’en passe. Il s’agit quand-même de nos soldats, rappelle le Chef de la MISAHEL avant d’insister : Ils ont sacrifié leur vie pour le bénéfice immédiat de nos frères et sœurs Malien(ne)s. À mon avis, nous leur devons tous un hommage sacré et je dirais qu’il n’y a pas de plus grand hommage que de redoubler nos efforts dans la recherche de la paix, de la sécurité et de la stabilité, à travers la réconciliation nationale dans ce pays, afin que ce sacrifice ne soit pas vain ».  

Au service d’une cause commune, la MISAHEL et la MINUSMA collaborent étroitement. « Ce partenariat est un partenariat durable. Il est profondément encré dans les idéaux des deux institutions, c’est pourquoi ici en particulier, la MINUSMA et la MISAHEL travaillent réellement main dans la main à plusieurs niveaux pour soutenir le gouvernement et le peuple du Mali, dans cette phase difficile mais nécessaire pour achever le développement du pays, » explique M. SIDIKOU. « Sur un plan plus personnel précise-t-il (en ajoutant qu’il n’aime pas personnaliser), je suis toujours heureux de souligner qu’aujourd’hui à la tête de la MINUSMA et de la MISAHEL, se trouvent des femmes et des hommes qui sont profondément et réellement engagés dans ce partenariat et, nous faisons tout ce qui est nécessaire, y compris travailler avec nos frères et sœurs du gouvernement malien et de la CEDEAO, pour faciliter l’obtention des ressources politiques et autres, nécessaires pour restaurer la paix et la stabilité au Mali ». Pour illustrer son propos, Maman SIDIKOU revient sur l’engagement du Chef de la MINUSMA, El-Ghassim WANE, pour la paix et la sécurité sur le continent africain depuis une vingtaine d’année. « Ce leadership est quand même crucial. Il s’agit de la vie des Hommes. Il s’agit du retour à la paix dans notre pays, parce que le Mali est notre pays. C’est important qu’on ait quelqu’un comme cela à la tête de la MINUSMA. Il a insufflé à son équipe cet esprit qui veut que l’on n’oublie pas qu’il faut que nous travaillions ensemble avec les Maliennes et les Maliens pour faire avancer les choses et que les organisations conjuguent leurs efforts, gomment les aspérités et travaillent ensemble » a-t-il confié.

Concernant le partenariat MINUSMA/MISAHEL sur le suivi de la transition, le Haut Représentant du Président de la Commission de l’UA est très clair : « dans le cadre du Comité local de suivi de la transition, je suis particulièrement satisfait du rôle de la MINUSMA. Ce leadership ne constitue pas seulement à fournir le "parapluie politique" que nous attendons tous (…) mais plus à s’assurer que la situation de paix et de sécurité, y compris le retour prévu à la gouvernance constitutionnelle, restent sur la bonne voie et continuent de recevoir l’attention internationale requise ».  

Au cœur de cet autre processus de paix, cet Agent africain de la paix qui en a vu d’autres (processus de paix) a tenu à adresser un message aux Casques bleus. « Il faut qu’ils (les Casques bleus) se rendent compte que nous sommes fiers de ce qu’ils font. Je ne parle pas seulement de nos frères et sœurs africains mais aussi de ceux qui viennent de plus loin. Le seul message que je voudrais ajouter à cela c’est qu’ils doivent se rappeler qu’ils ne sont pas seuls. Le continent tout entier et les peuples d’Afrique sont avec eux à travers l’Union Africaine, les soutiennent pleinement et reconnaissent leurs efforts et leurs sacrifices ».