Le personnel judiciaire et pénitentiaire de Gao formé pour la création d’un système d’informations statistiques du secteur de la justice

29 avril 2021

Le personnel judiciaire et pénitentiaire de Gao formé pour la création d’un système d’informations statistiques du secteur de la justice

Après Mopti les 20, 21 et 22 avril derniers, le 26 du même mois, Gao a abrité un atelier sur l’élaboration et la validation des outils de collecte de données statistiques pour le développement d’un système d’informations statistiques du secteur de la justice. Durant deux jours, le personnel judiciaire et pénitentiaire sera outillé pour la collecte, le traitement, l’analyse et la diffusion desdites données.

En vue d’améliorer le fonctionnement de ses structures, le Ministère de la Justice et des droits de l’Homme, avec l’appui de la MINUSMA, a prévu de reprendre l’initiative de la création d’une base de données sur le fonctionnement des juridictions et des établissements pénitentiaires avec l’élaboration et la diffusion périodique d’un annuaire et d’un tableau de bord sur la Justice. Cet atelier vise à élaborer et valider les outils de collecte de données. De manière spécifique, il s’agira d’examiner les projets de fiches de collecte de données des juridictions et des maisons d’arrêt et de correction ; de présenter la démarche de remplissage des fiches à travers les manuels de collecte des données conçus pour chacune des fiches ; de présenter l’outil d’acheminement des données, notamment avec Google Sheets ; de recueillir les amendements et suggestions en vue de la finalisation des fiches.

Cet exercice pilote concerne des juridictions et des maisons d’arrêt et de correction situées dans les régions de Gao, Tombouctou et Mopti. L’objectif global de l’étude est de développer un système efficace d’informations statistiques du secteur de la justice permettant l’évaluation et la gestion des performances, l’amélioration de l’administration de la justice, l’identification des politiques pénales et par là même, répondre aux impératifs liés notamment au renforcement de l’état de droit, à la restauration de l’autorité de l’Etat, à la lutte contre l’impunité et à l’amélioration de l’accès de tous et de toutes les populations aux services de la justice. « C’est un privilège pour les Nations Unies, pour la MINUSMA, d’accompagner le Ministère de la justice et des droits de l’homme dans la création d’un système d’informations statistiques du secteur de la justice. Cette action s’inscrit en droite ligne de son mandat qui est de soutenir le renforcement des institutions judiciaires et pénitentiaires de manière à contribuer à l’extension de l’autorité de l’Etat et de l’état de droit, à lutter contre l’impunité des infractions de nature à déstabiliser le processus de paix et à renforcer la confiance entre la justice et les populations » a déclaré Issa Thioune, au nom du Chef du Bureau régional de la MINUSMA.

Des carences dans la collecte et la gestion des données qu’il est urgent de combler

La tenue des différents registres par les greffes et secrétariats de parquet n’est pas souvent à jour. Elle n’est pas non plus entièrement uniformisée. Aussi, les données des juridictions des différents cercles et régions ne sont pas régulièrement remontées au niveau du Ministère, ou accusent des retards. « Le besoin de mesurer l’efficience et les progrès accomplis par les institutions judiciaires et pénitentiaires est réel et prioritaire car le ministère ne dispose pas à ce jour d’un système d’informations statistiques judiciaires comprenant la collecte, le traitement, l’analyse et la diffusion desdites données, en vue d’atteindre les objectifs d’édification d’un Etat de droit, et de contribuer à la consolidation de la paix et la stabilisation dans le pays. Or, l’établissement d’un système de collecte de données judiciaires participe également de la transparence et d’un meilleur contrôle des performances des personnels judiciaires et pénitentiaires dont l’un des facteurs est la présence et l’abnégation de ces personnels » a soutenu Zoumana KONATE, représentant la cellule de planification et statistiques (CPS).

A la fin de l’ateliers, il est attendu des acteurs : la validation des fiches de collecte, l’appropriation de la démarche de remplissage des fiches, la maîtrise de la méthode de transmission des données par Google Sheets. « Nous félicitons et remercions la MINUSMA pour sa contribution très appréciable au développement du Secteur de la Justice, à travers la réalisation des projets comme l’appui au pôle judiciaire spécialisé, l’accès à la justice y compris la promotion de la complémentarité entre justice traditionnelle et justice formelle, l’amélioration du fonctionnement de la chaine pénale, la sécurité des tribunaux et prisons et la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation » a conclu M. KONATE.