Les Nations Unies accompagnent l’Etat Malien : Des espaces pastoraux pour atténuer les conflits entre éleveurs et agriculteurs

25 juin 2015

Les Nations Unies accompagnent l’Etat Malien : Des espaces pastoraux pour atténuer les conflits entre éleveurs et agriculteurs

La ville de Soufouroulaye, située à une dizaine de Kilomètre de Sévaré (région de Mopti), a accueilli mercredi la cérémonie de lancement du projet dénommé «  Matérialisation des espaces pastoraux dans les cercles de Bandiagara, Djenne, Douentza, Koro et Mopti ».

 

Ce projet est le fruit du partenariat entre le gouvernement du Mali et les Nations unies,  à travers le Ministère du Développement Rural et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (Food & Agriculture Organization FAO) ainsi que la Mission de Maintien de la paix au Mali, la MINUSMA. La cérémonie s’est déroulée dans les locaux de la Mairie de la Commune Rurale de Sio, en présence du gouverneur de la région de Mopti, M. KAMAN KANE, ainsi que des plus hautes autorités régionale; les autorités sécuritaires et Mélanie Hauenstein, Cheffe du Bureau de la MINUSMA ainsi que du Chef du Bureau de la FAO de Mopti. Egalement conviés, une centaine de bénéficiaires étaient présent parmi lesquels des éleveurs et des agriculteurs.

 

Le Coût total du projet est de plus de  142 000 000 de Francs CFA, sur lesquels, la MINUSMA a participé pour près de 23 000 000 de Francs CFA, financé à travers un Projet à Impact Rapide (QIP) porté par la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA à Mopti.

 

L’utilité de ce projet se mesure aux importants chiffres auxquels il renvoie. Ainsi, au final cette piste de transhumance des animaux, mesurera 450 km. L’ensemble des travaux est prévu pour une durée de près de 4 mois. Les bénéficiaires directs eux,  sont au nombre de  90 000 personnes (soit 12858 ménages) dont 40 000 hommes et 50 000 femmes, parmi lesquelles 3000 sont bénéficiaires de périmètres maraichers. Ce sont près de 160 000 personnes réparties sur l’ensemble des 16 communes d’intervention, qui bénéficieront.

 

L’objectif global de ce projet est de prévenir, gérer et limiter les conflits entre agriculteurs et éleveurs en renforçant la contribution de l’élevage et de l’agriculture à la sécurité alimentaire et nutritionnelle par l’accès des animaux aux pâturages, aux points d’eau et aux marchés, à la matérialisation des points de passage des animaux et la réhabilitation des clôtures de certains périmètres maraîchers. Autrement dit, ce projet n’est pas qu’un projet de développement agropastoral, mais c’est aussi et surtout un moyen de contribuer à la coexistence pacifique entre ces deux groupes. Délimiter ainsi les espaces des agriculteurs et des éleveurs, permettra à chacun d’eux, de profiter de son activité, en respectant les droits à la terre de l’autre. C’est donc l’aspect « coexistence et dialogue intercommunautaire » qui concerne la division des Affaires Civiles de la MINUSMA, architecte du projet : « L’obstruction des pistes de transhumance dans les communes engendre les conflits surtout en période d’hivernage (juin à octobre) et au moment des récoltes (novembre à janvier). Ces conflits engendrent souvent des morts d’hommes. La région de Mopti est reconnue comme une zone sensible. Des conflits entre agriculteurs et éleveurs sont courants dans la région d’où l’intervention de la MINUSMA dans ce projet pour appuyer à la stabilité de la Région et réduisant les conflits qui opposent les agriculteurs et les éleveurs » nous a confié Mme Anastasie Nyirigira, Cheffe de la division régionale des affaires civiles de la MINUSMA.

 

Pour NDJI DIARRA, Chef de Village de Orna et cultivateur de son état, «  il y avait certains conflit entre nous et les éleveurs. Ces conflits sont dus au fait que les animaux (des éleveurs) passaient sur nos champs et y dévastaient nos cultures. Nous espérons qu’avec ce projet cela va beaucoup réduire les conflits. Nous remercions grandement les partenaires qui ont financé ce projet.  »

«  Il a toujours existé des conflits entre nous éleveurs et les agriculteurs. Je pense qu’avec ce projet il y aura une coexistence pacifique entre nous et les agriculteurs. Car nous allons avoir un passage pour nos animaux avec des signalisations pour délimiter les zones réservées aux passages du bétail et les zone réservés à l’agriculture»  nous a déclaré Oumar SOW, éleveur et leader de la communauté Peulh.

 

Les Nations Unies n’en sont pas à leur premier projet de ce type, puisqu’en février dernier était lancé par les Affaires Civiles de la MINUSMA, la Section Stabilisation et Relèvement et la FAO un projet similaire. Situé dans la région de Tombouctou, sur les bords du lac Horo, plus précisément à Tonka, dans le cercle de Goundam, ce projet concernait 15000 hectares à répartir entre agriculteurs et éleveurs.   

 

Cette dernière initiative de la MINUSMA et de la FAO est hautement appréciée par les autorités régionales et les bénéficiaires qui n’ont pas manqué de le souligner tout au long de leurs interventions et discours respectifs. Selon KAMAN KANE gouverneur de la région de Mopti «  Ce projet est d’une pertinence avérée car répondant à un souci de prévention et d’atténuation des conflits d’une part et de contribution d’autre part à une gestion durable des écosystèmes. Je ne saurais terminer mon propos sans exprimer toute ma gratitude à la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) et à l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) pour les efforts louables consentie dans l’accompagnement de la région. »

 

La cérémonie de lancement du projet de matérialisation des espaces pastoraux dans les cercles de Bandiagara, Djenne, Douentza, Koro et Mopti a pris fin par l’implantation symbolique du premier panneau de signalisation par Gouverneur Kane.