Les patrouilles de la Police des Nations unies : créer et maintenir des liens avec les communautés

29 mars 2022

Les patrouilles de la Police des Nations unies : créer et maintenir des liens avec les communautés

Le 27 mars 22, une équipe du Bureau de la communication de la MINUSMA a suivi une patrouille de sécurisation de la Route nationale 6 (RN6) dans la région de Mopti, sur l’axe Sévaré-Somadougou. Effectué par la Police des Nations Unies (UNPOL), ce type de patrouilles permet de créer et maintenir un lien avec la population dans le but de consolider les acquis et poursuivre les efforts de stabilisation et de protection des civils.

Fusil mitrailleur en bandoulière, gilet pare-balle et casques bleus vissés sur la tête, des éléments de l’Unité de police constituée du Togo au sein de la MINUSMA à Mopti, avec à leur tête l’Adjudant Ayirou AMONAO, s’apprêtent à quitter le camp de la Mission onusienne à Sévaré. Emmené par l’Adjudant-Chef Hamani GOBDO et le Commissaire Divisionnaire CANPOLAT Ismail, l’équipe prend la direction de Somadougou à 25km au sud, sur la route nationale 6 (RN6), pour y effectuer une patrouille de sécurisation.

Des Casques bleus au contact des communautés

Avant de prendre la route, un dernier briefing de l’escadron s’impose : « Souvenez-vous, rappelle l’Adjudant-Chef GOBDO, nous maintiendrons une distance de 100 mètres entre les véhicules et une vitesse maximale de 50 km/h. Un dispositif qui doit permettre la réalisation d’une des missions de la patrouille qui est « la sécurisation de la RN6 en ce jour de foire, à Somadougou » explique-t-il. Cette localité accueille en effet une des plus importantes foires de la région. Ce marché hebdomadaire permet aux communautés d’échanger ou d’acquérir denrées et bétail, matériaux et condiments. C’est un rendez-vous économique d’une grande portée pour les sept villages environnants.

Sur la RN6, les Casques bleus d’UNPOL observent un premier arrêt pour discuter et échanger des informations avec le Chef du point de contrôle des Forces de Défense et de Sécurité maliennes (FDSM) à l’entrée de Sévaré. Occasion pour le Gendarme KARABINTA de saluer la bonne collaboration entre FDSM et Casques bleus sur le terrain. Près de 45 minutes après avoir quitté le Camp de la MINUSMA, une fois le marché passé, sur la droite l’on aperçoit les barbelés de la Brigade territoriale de la Gendarmerie, puis le mur d’enceinte du Centre secondaire d’Etat civil. Séparés par la mosquée, ces deux bâtiments publics ont été réhabilités par la MINUSMA. Si le Centre secondaire est fonctionnel et abrite déjà les agents de l’Etat, la Brigade quant à elle, doit encore recevoir les équipements de protection tels que des sacs de sable et des barrières, ainsi qu’une source d’électricité. Des aménagements qui seront bientôt réalisés par la Mission onusienne et pour lesquels, Abdoulaye ARAMA, le Secrétaire général du Centre « salue l’apport de la MINUSMA ». Pour l’officier d’Etat civil, ces réalisations vont effectivement dans le sens du retour des services déconcentrés. Avec une situation sécuritaire de sa circonscription « relativement calme », M. ARAMA se réjouit de la présence des Casques bleus ce 27 mars et les exhorte à « aller plus loin, dans les villages les plus reculés, car dit-il, là-bas aussi les populations ont besoin de sécurité ». Le son de cloche est sensiblement identique du côté de Yacouba TANGARA, agriculteur, de passage en ville. « Aujourd’hui, les forains ne sortent plus très tôt, ils attendent entre 8h et 10h pour venir, afin de s’assurer que la route est sécurisée ». En effet, si la situation est calme aujourd’hui, cela n’a pas toujours été le cas ces dernières années, comme en témoigne Abdoulaye AMARA. « Il y a deux ans j’ai été victime d’une tentative d’assassinat de laquelle j’ai échappé in extremis ».

Un exercice régulier aux motifs particuliers 

Profitant de l’amélioration de la situation sécuritaire, en ce jour de foire, le trafic est dense sur la RN6. Au marché, tous s’affairent, négocient, discutent. Fatoumata KONATE, vendeuse de beignets raconte que « jadis, le marché s’étendait sur la route bien au-delà du Centre secondaire d’Etat civil. C’est la crise qui a rendu notre quotidien si difficile. Nous sommes soulagés à chaque fois que nous voyons les Casques bleus car, nous savons que c’est pour nous protéger ». C’est ce sentiment qui est recherché par les patrouilles qu’effectue la MINUSMA. À pied ou en voiture, avec les militaires de la Force de la MINUSMA ou avec les FDSM, ces patrouilles permettent de prendre le pouls des populations. « Outre la sécurisation de la RN6, cette patrouille comme toutes celles que nous menons est dissuasive. Elle nous permet également de nous entretenir avec les populations et leurs représentants (locaux, coutumiers et religieux), d’identifier leurs problèmes et d’y apporter une solution dans la mesure du possible, » a conclu l’Adjudant-Chef, GOBDO.