Les projets CVR : un tremplin vers le désarmement des combattants et la stabilité

30 juin 2017

Les projets CVR : un tremplin vers le désarmement des combattants et la stabilité

La Section de la Réforme du Secteur de la Sécurité et du DDR (RSS-DDR) de la MINUSMA à Gao a organisé, le mercredi 28 juin 2017, une séance d’échange d’expériences relative aux 32 projets de réduction de violence communautaire (CVR), mis en œuvre dans les régions de Gao et Ménaka par 15 partenaires, dont des organisations non-gouvernementales locales et l’Organisation internationale pour la migration (OIM). Le coût global s’élève à environ 1,5 milliard de francs CFA.

« Ces projets ont un réel impact sur les populations », explique Mme Aimée-Thérèse Faye Diouf, responsable de la Section RSS-DDR à Gao. Aussi, cette rencontre avec les partenaires de mise en œuvre aura-t-elle permis de réfléchir sur la manière de pérenniser les acquis et dividendes de la paix réalisés à travers ces projets.

Améliorer les conditions de vie pour réduire les violences communautaires

Les habitants de Kassambare, une localité située à 75 km de la ville de Gao, ont exprimé leur joie suite à la réalisation d’un forage équipé avec un système solaire et abreuvoirs grâce à un projet de réduction de violence communautaire de la MINUSMA. L’eau est une denrée rare et chère dans cette partie du nord du Mali, où les quelques puits traditionnels existants divisent souvent éleveurs et populations.

La réalisation de ce projet, mis en œuvre par l’Association des Nouvelles Initiatives au Mali (ONG ANI-Mali), a des bénéfices multiples pour les populations, notamment la réduction des conflits liés à l’eau, l’accès facile au point d’eau pour les populations et les animaux. Aujourd’hui, la population de Kassambare consomme une eau potable de meilleure qualité, rendue accessible à l’aide pour une valeur de  plus de 40,6 millions de francs CFA.

Au cours de l’année fiscale 2015-2016, la MINUSMA a financé 13 projets de réduction de violence communautaire dans les régions de Gao et Ménaka, à hauteur de 359 477 906 de francs CFA. Ils comprennent la construction d’un parc de vaccination de bétail à Bentia dans la commune de Bourra, Cercle d’Ansongo, la dotation en deux moulins multifonctions pour les associations de femmes et l’aménagement de périmètre maraîcher, la réhabilitation des écoles fondamentales dans ces deux régions, la construction d’un système d’adduction d’eau avec système solaire, entre autres. 

Des projets de la MINUSMA au profit des communautés locales

« Ce conflit dans notre pays est provoqué par le manque de ressources et le niveau actuel du chômage qui poussent les jeunes à adopter des comportements antisociaux, et finissent par adhérer à des groupes armés pour la survie », déplore M. Adama Tiegoum, coordinateur de l’ONG-Union pour un Avenir Ecologique et Solidaire (UAVES). Cette structure s’occupe du reboisement de cinq sites de cantonnement des groupes armés dans les régions de Gao et Ménaka, précisément à Fafa, Ilouk, Tabankort, Inagar et Tin Fadimata.

Pour le responsable, « La continuité de ces projets est une réponse à la réduction de violence dans nos communautés. Ces initiatives à la base nous ont permis d’utiliser les jeunes au niveau local. Cette utilisation des compétences locales entraîne une réduction du taux de chômage et réduit sensiblement les violences communautaires », a-t-il souligné.  

Durant l’année 2016-2017, la MINUSMA a financé 3 autres projets, en cours d’exécution, à hauteur de 687 933 330 de francs CFA. Ils concernent divers domaines tels que la santé, l’accès à l’eau potable, le maraîchage. Principalement, les travaux ont consisté en la réhabilitation de la digue de l’Iminehaje dans la commune de Tessit, la réhabilitation de deux forages d’eau équipés de châteaux d’eau et la construction d’un hangar pour le Centre de Santé Communautaire (CSCOM) de Djebock, l’aménagement d’un périmètre maraîcher de 5 ha à Bourem, le reboisement de cinq sites de cantonnement des combattants des groupes armés dans ces deux régions, la construction et le reboisement de la bretelle rurale d’Ouatagouna reliant la ville à la route nationale RN17. 

Cap sur le renforcement du dialogue entre partenaires et bénéficiaires

« Les projets CVR sont un tremplin qui nous amèneront vers le désarmement des combattants et la stabilité en général», a insisté Mme Aimée-Thérèse Faye Diouf, auprès des partenaires chargés de la mise en œuvre. Enfin, elle les a exhortés à s’impliquer davantage dans l’exécution desdits projets afin que les communautés bénéficiaires puissent se les approprier.

Présidée par Mme Ndeye Kane Yande, Cheffe de Bureau par intérim à Gao, cette rencontre a donné lieu à de nombreuses recommandations, notamment à celle de choisir et d’appuyer les entreprises locales dans l’exécution d’un projet CVR, de renforcer les capacités des entreprises locales, de faire participer les groupes armés dans le processus de la mise en œuvre des projets CVR et du dialogue continu entre les partenaires chargés de la mise en œuvre et la Section RSS-DDR de la MINUSMA.