Message du Chef de la MINUSMA, El-Ghassim WANE, à l'occasion de la Journée internationale des Casques bleus, 29 mai

28 mai 2022

Message du Chef de la MINUSMA, El-Ghassim WANE, à l'occasion de la Journée internationale des Casques bleus, 29 mai

La MINUSMA a le malheureux privilège d’être la plus dangereuse des opérations de maintien de la paix que les Nations unies conduisent en différentes parties du globe. Depuis son déploiement au Mali, il y a un peu moins d’une décennie, la Mission a perdu 257 casques bleus, venus tous au Mali sans autre ambition que celle d’apporter leur pierre à l’édifice de la paix.

Nous portons en nous leur mémoire, et leur sens du devoir continue de nous inspirer dans la conduite de la tâche difficile, complexe, mais aussi exaltante, qui est la nôtre.

Dans son recueil intitulé Leurres et Lueurs, Birago Diop a composé un poème - « Le Souffle des ancêtres » - dans lequel il dit que « Ceux qui sont morts ne sont jamais partis ». En cette Journée internationale des Casques bleus des Nations unies ici au Mali, ces mots ont une particulière résonance. 

Ils nous rappellent, de façon poignante, le pacte qui nous lie à ces héros prématurément partis : la poursuite déterminée de l’œuvre commencée ensemble. 

Nous avons l’obligation de continuer à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que les sacrifices par eux consentis ne soient pas vains. 

C’est là le plus grand hommage que nous pouvons leur rendre. 

C’est ici pour moi l’occasion de redire mon appréciation à nos personnels civils et en uniforme pour le travail qu’ils abattent au quotidien dans un environnement opérationnel qui n’a rien de facile. 

Ce travail ne reçoit hélas pas toujours l’écho qu’il mérite, et cela se comprend eu égard à l’ampleur des défis qui restent à surmonter, mais il n’en reste pas moins éminemment positif et concret, qu’il s’agisse de la protection de populations en détresse, à travers non seulement la protection physique lorsque celle-ci est faisable mais aussi le plaidoyer politique; de la promotion de la réconciliation et du dialogue entre communautés que des difficultés conjoncturelles ont mis aux prises; ou de la mise en œuvre d’une multitude de projets de portée diverse qui améliorent, d’une certaine façon, un quotidien fait de souffrances et de privations. 

Les populations que nous servons ne s’y trompent pas, qui demandent plus et pas moins de MINUSMA. 

Ces actions qui font le quotidien de nos casques bleus s’inscrivent dans le contexte d’ensemble de notre accompagnement des différents processus politiques à l’œuvre au Mali et d’efforts dans les domaines transversaux des droits de l’homme et de l’égalité des genres. 

En m’inclinant devant la mémoire de nos casques bleus qui ont perdu la vie, je voudrais aussi à nouveau exprimer toute solidarité avec le Gouvernement et le peuple maliens. Les souffrances vécues sont indicibles, et tout doit être mis en œuvre pour mettre un terme au cycle de violence qui afflige le Mali depuis de si nombreuses années. 

Cette année, la Journée internationale des Casques bleus des Nations unies porte sur le thème : « Populations, Paix, Progrès - L’importance des partenariats ». 

Au Mali, cet esprit de partenariat est au cœur de notre action. Il en conditionne le succès. 

Il est le principe fondateur de notre relation avec les autorités maliennes et les autres acteurs concernés. 

Il informe les apports multiformes de nos contributeurs de troupes et de personnels de police. 

Il guide le travail que nous accomplissons au quotidien en appui à la Transition, dans le cadre du Comité local qui inclut aussi la CEDEAO et l’UA, ainsi que dans celui de la Médiation internationale qui accompagne la mise en œuvre de l’Accord de paix. 

Il est le moteur de la mobilisation de nombreux et généreux contributeurs à notre Fonds fiduciaire grâce auquel nous appuyons de multiples projets sur le terrain. 

Dans la période à venir, il s’agira pour nous d’insuffler une dynamique encore plus forte à tous ces partenariats pour en faire des énergies créatrices et aider le peuple malien à traduire dans la réalité sa forte aspiration à la paix et à la stabilité.