MOC-MINUSMA : Une bonne collaboration pour mieux sécuriser la région de Gao

17 mars 2017

MOC-MINUSMA : Une bonne collaboration pour mieux sécuriser la région de Gao

 

Sur les ondes d’une radio locale de la Cité des Askia, faisant référence à l’attentat meurtrier qui avait ciblé le siège du MOC à Gao, M. Mohamed El-Amine Souef, Chef du Bureau régional de la Mission onusienne sur place, avait déclaré : « ceux qui croyaient qu’ils avaient tué le MOC et ceux qui croyaient que le MOC était par terre, se sont trompés. Le MOC est debout ». Preuve s’il en fallait, de l’effectivité du MOC à Gao.

 

Les éléments du MOC poursuivent leurs patrouilles dans la ville de Gao à un rythme soutenu sous l’encadrement du contingent sénégalais de la MINUSMA. Ils sont déployés depuis le mardi 14 mars 2017 autour de l’Assemblée Régionale qui a récemment accueilli la cérémonie de l’investiture des autorités intérimaires de la région. Ce bâtiment est aussi leur nouveau quartier général. « En ce qui concerne les autorités intérimaires, nous serons là à tout moment pour les sécuriser » a indiqué le Colonel Rhissa Ag Sidi Mohamed, coordinateur du MOC.

 

« La collaboration est bonne entre les éléments du MOC et nous » a confirmé un des Casques bleus sénégalais qui montait la garde ensemble avec le bataillon du MOC au niveau du quartier général des autorités intérimaires.

 

Dans l’enceinte de l’Assemblée Régionale, les éléments en mission partagent leur thé ensemble dans une atmosphère bon enfant, comme s’ils étaient dans un "grin" ; un lieu où les jeunes qui ont à peu près le même âge prennent l’habitude de se retrouver et discuter de leurs problèmes autour d’un thé. « Un sentiment de satisfaction et de joie de voir ces jeunes combattants venant de différents mouvements armés et de l’armée régulière, se regrouper autour d’un même objectif. C’était difficile à imaginer il y a quelque temps, mais aujourd’hui ils portent tous le brassard ‘MOC’ et un même uniforme, » a déclaré Abrahamane Touré, économiste indépendant. Mlle Haidara Maiga, élève dans un des lycées de la place, exprime le même sentiment, mais regrette que son jeune frère qui est tombé sur le champ d’honneur sur le site du MOC lors de l’attentat, n’a pas pu voir son rêve s’accomplir : celui de participer à la restauration de la paix dans sa région.
 

 

La MINUSMA apporte aussi son appui et son expertise en matière de formations, notamment sur le mode opératoire du cantonnement et leur rôle dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, sur le droit international humanitaire et les droits de l’Homme, entre autres. La Mission des Nations unies au Mali a aussi fait un don composé de tentes, de 200 lits, de dizaines de couvertures, d’étagères pour classer des armes et des équipements pour la cuisine, d’une valeur d’environ 10 millions de Frs CFA, en vue d’aider les combattants du MOC à se remettre de l’attentat dont ils ont été victimes le 18 janvier dernier. Ceci, auquel il faut ajouter le renforcement des dispositifs sécuritaires au site de regroupement où vivent actuellement plus de 600 combattants.

 

Le Chef de Bureau de la Mission onusienne se montre optimiste quant à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. « La région de Gao est aujourd’hui considérée comme une sorte de laboratoire par rapport à la mise en œuvre des accords de paix. Nous avons réussi à amener des gens qui sont venus de Tombouctou, de Kidal pour participer dans les activités du MOC. Ceci renforce la cohésion sociale. Ensuite, les patrouilles mixtes sont devenues une réalité suivie par l’installation des autorités intérimaires ici à Gao. Je crois que nous avons pris une certaine longueur d’avance dans la mise en œuvre des accords par rapport à d’autres régions, » s’en est réjoui M. Souef.
 

Afin de mieux remplir sa mission et son mandat de manière durable, le Mécanisme Opérationnel de Coordination a besoin du soutien de la population de la région. Son Coordinateur a lancé à nouveau un appel à la population pour une collaboration étroite avec sa structure. « La population devra savoir que le MOC est là pour elle. Elle est là pour assurer la sécurité de l’ensemble de la région et de ses habitants » a-t-il conclu.