Samedi 23 juillet dernier sur le terrain de football de Bamako Coura à Sévaré dans la région de Mopti a eu lieu une séance d’information sur le mandat et les actions de la MINUSMA. Près de 500 personnes ont pu assister à cet échange entre la Mission des Nations Unies au Mali et les représentants des Communautés, des notabilités et de la société civile locale.

Le manque d’information, la mauvaise information ou encore la désinformation ont toujours été des sources de malentendus, d’incompréhensions et de divergences de vue et, cela peut avoir de grave conséquences au sein des communautés.

La MINUSMA, dont l’une des Divisions de la composante civile, est dédiée à l’Information du public et à la Communication, organise régulièrement des rencontres d’échanges avec les différentes couches de la société malienne, les communautés et la société civile dans son ensemble, afin de mieux expliquer son mandat et ses actions.

Dénommée PIO (Public Information Office en anglais), cette Division, à travers son unité Outreach, en partenariat avec le Réseau des jeunes patriotes de Sévaré, a récemment organisé une grande rencontre dans la région de Mopti, sur le grand terrain de football de Bamako coura  pour expliquer le nouveau mandat et l’action de la MINUSMA à la population de Sévaré mais aussi, recueillir ses impressions et répondre à ses questions.

Avant l’exposé sur le mandat, Daouda Ndiaye de l’Unité Outreach de la MINUSMA, demande à  Adama Traoré, Représentant des jeunes griots de Sévaré : « Que savez-vous du travail de la MINUSMA ? ». Et Adama Traoré de répondre : « Je croyais que  la MINUSMA était au Mali pour nous défendre et donner des armes à nos militaires pour la défense de la patrie malienne, mais je vois que ce n’est pas le cas. Car Nampala est une preuve, vos soldats n’ont jamais aidé ou défendu nos militaires pendant les moments difficiles. En plus, j’ai entendu que c’est  la MINUSMA qui  choisit les jeunes pour le cantonnement alors qu’il y a beaucoup de jeunes à Mopti qui sont laissés pour compte et sont  dans le besoin ». Ces questions auxquelles les réponses adéquates ont été données, permettent d’introduire le sujet et place la rencontre, non pas sous le signe d’une exposition mais plutôt d’un échange.

Ce jour-là, les jeunes n’étaient pas les seuls présents. Plus de 500 personnes étaient présentes : les représentants des nombreuses communautés, les autorités administratives, les leaders religieux, coutumiers et une grande partie de la société civile, en particulier les femmes et les jeunes. Tous avaient besoin de s’exprimer et étaient heureux de pouvoir en saisir l’opportunité.

Après une présentation du nouveau mandat de la MINSUMA par Outreach, les différentes composantes de la Mission ont à leur tour exposé leurs mandats respectifs et pour certains, les résultats qu’ils ont pu obtenir.

 « Pourquoi la MINUSMA n’a pas mis l’accent sur la lutte contre les groupes armées qui sont à l’origine de tous nos problèmes ? » « Est-ce que Barkhane n’aide pas ses groupes armés ? » « Pourquoi il y a plus de site de cantonnement à Gao et Tombouctou qu’à Mopti ? » « Quand précisément ces groupes armés seront cantonnés ? » « Qu’est-ce que la MINUSMA peut faire pour que le cantonnement ne soit pas de la discrimination ? » « Qu’est-ce que la MINUSMA a fait concrètement depuis son arrivée en 2013 ? » « Pourquoi la MINUSMA n’offre pas beaucoup d’emploi aux jeunes de Mopti ? » Autant de questions auxquelles les intervenants n’ont pas manqué de répondre. Ainsi des représentants des sections DDR (Désarmement Démobilisation et Réinsertion DDR; de la Division des Affaires Politiques  PAD ; de la Division des Affaires Civiles CAD ; de la Police des Nations Unies UNPOL et de La Force et la Division des droits de l’Homme DDH ; 

Un défilé symbolique des communautés pour la paix 

Pour mettre en exergue la diversité culturelle de la région, un défilé a été organisé, peuhls, Bozos, Bellas, Songhaïs, Bambaras et forgerons, se sont tour à tour succédé pour témoigner de la beauté de leurs cultures et le caractère hautement cosmopolite de leur région.

Comme c’est souvent le cas, les équipes d’Outreach, pour mieux faire passer leurs messages, utilisent des leviers comme le sport ou la culture. Cette activité n’a pas fait exception puisqu’elle a pris fin par une exhibition de Taekwondo  par les enfants du quartier.