POINT DE PRESSE DE LA MINUSMA du 14 NOVEMBRE 2019

14 novembre 2019

POINT DE PRESSE DE LA MINUSMA du 14 NOVEMBRE 2019

POINT DE PRESSE DE LA MINUSMA

14 NOVEMBRE 2019

Porte-parole : Olivier Salgado

Bienvenus à tous au point presse régulier de la MINUSMA avec aujourd’hui un invité que nous retrouverons dans quelques minutes. M. Riccardo Maya, chef du bureau de la MINUSMA à Tombouctou, nous éclairera sur la situation et sur la mission dont il revient puisqu’il était hier à Koigouma dans le nord du pays.

Activités de la Direction de la Mission

Visite du sous-Secrétaire permanent et chef du bureau des Affaires étrangères du Commonwealth du Royaume Uni, Sir Simon McDonald. Il a été reçu le 3 novembre par le Chef de la MINUSMA M. Annadif et les membres de l'équipe de direction de la MINUSMA. Les discussions avec Sir McDonald ont porté sur le Mandat de la Mission, la mise en œuvre de l'Accord sur la paix et la réconciliation au Mali, la situation au Centre, y compris le soutien aux efforts du Gouvernement. La situation dans la sous-région ainsi que le déploiement de 250 soldats britanniques en 2020, comme annoncé par le Gouvernement britannique le 20 juillet dernier étaient également au menu des discussions.

Semaine de la police des Nations unies (UNPOL). Le 5 novembre, le Chef de la police de la MINUSMA, Issoufou Yacouba, a partagé devant les membres du Conseil de sécurité les défis au rétablissement de l’Etat de droit au Mali. Il a expliqué que la lente mise en œuvre de l’Accord de paix au Mali avait affecté la capacité de l’État à rétablir son autorité dans le Nord et le Centre. Une lenteur qui a érodé la confiance de la population et créé un environnement propice aux organisations terroristes.

Hier mercredi, Le chef de bureau de la MINUSMA à Tombouctou, le UNHCR, les autorités locales, accompagnés de journalistes, se sont rendus dans le village de Koygouma pour assurer le suivi du rapatriement volontaire de 2089 réfugiés en mai et inaugurer l'école du village financée par le HCR.

Stabilisation et relèvement

Nouvelle contribution conséquente de l’Allemagne au Fonds fiduciaire. D’un montant de 2,11 millions de dollars soit plus de 1, 250 milliard de Francs CFA, les fonds seront utilisés pour poursuivre les travaux de réhabilitation de la piste de Kidal. Ils serviront également à soutenir deux brigades de gendarmerie à Mougna et Somadougou dans le cercle de Mopti (centre du Mali), le peloton d'intervention et de surveillance de la gendarmerie à Gao et une initiative civique pour la consolidation de la paix et le leadership politique des femmes au Nord et au Centre du Mali.

Appui aux institutions

Du 4 au 8 novembre, la MINUSMA et la Gendarmerie nationale ont fourni un appui technique et logistique au Juge de Goundam lors d’une mission dans sa juridiction. Pour des raisons sécuritaires, le tribunal de Goundam est temporairement installé à Tombouctou, où le juge tient régulièrement des audiences. L’atteinte de la pleine capacité opérationnelle nécessite un soutien accru de la population et des autorités pour permettre la reprise des procédures judiciaires à Goundam.

Réduction de la violence communautaire

Poursuite du programme de réduction de violence communautaire (CVR) à Soufouroulaye. Au 8 novembre, 347 ex-combattants, dont 17 femmes, étaient inscrits au programme. À ce jour, 272 armes à feu et 1556 cartouches ont été recueillies auprès des derniers arrivants. La MINUSMA a financé trois projets à impact rapide d’un montant de 100 millions de F CFA, pour l'amélioration des conditions de vie sur le site de cantonnement avec l’adduction et la distribution d’eau potable ainsi que la sécurisation du périmètre.

Le 30 octobre dernier, la MINUSMA a remis deux projets de CVR à des jeunes de Tombouctou ainsi qu’à des pêcheurs et des vendeuses de poissons des communes de Tombouctou et Dangha. Le premier concerne la formation et l’insertion socioprofessionnelle de 80 jeunes à risque de la commune urbaine de Tombouctou. Le second est destiné à la promotion et au développement de la filière pêche dans ces communes.

Gouvernance et dialogue intercommunautaire

La MINUSMA continue de soutenir la bonne gouvernance et le dialogue entre la société civile et les autorités locales. Du 8 au 11 octobre, la MINUSMA a financé 6 tables rondes entre les représentants de la société civile et les autorités locales des régions de Gao, Ménaka, Tombouctou, Taoudéni, Mopti et Ségou. 315 participants ont assisté à ces manifestations. Les tables rondes faisaient partie de la deuxième phase d'un projet destiné à soutenir l'engagement entre les organisations de la société civile et les autorités locales sur l'inclusion politique, la prise de décision et la gouvernance collaborative. Organisées en partenariat avec le Forum des Organisations de la Société civile du Mali, les activités visaient à consolider le contrôle citoyen de la gouvernance locale.

La MINUSMA se félicite de l’organisation d’un vaste dialogue intercommunautaire de chefs traditionnels dogons et peulhs qui s’est tenu dans la commune de Mondoro le 12 novembre.

Il a réuni les leaders des deux communautés, afin d’amorcer un dialogue entre elles pour apaiser les tensions, dissiper les malentendus et réduire les incidents de sécurité touchant la commune de Mondoro. La journée d'échanges s'est terminée par un accord de paix local pour mettre fin à toutes les formes de violence. Les communautés se sont accordées pour se consulter par le biais de mécanismes locaux, tels que les interventions des chefs de village en cas de conflit.

Droits de l’Homme et protection

Incidents en hausse. Du 26 octobre au 1er novembre, la MINUSMA a enregistré 23 incidents sécuritaires qui ont eu un impact négatif sur la situation des droits de l'homme et de la protection. Une forte augmentation a été constatée par rapport aux 16 incidents enregistrés la semaine précédente. A noter que 7 sur 23 incidents pourraient constituer des violations et abus des droits de l'homme.

Activités de la Police de la MINUSMA

Formation des Forces de sécurité maliennes. Du 1er au 13 novembre 2019, UNPOL a délivré 18 formations au profit de plus de 260 agents des Forces de sécurité maliennes pour améliorer leurs compétences afin d’atteindre les normes internationales.        

Dans la même période, la Police a effectué plus de 380 patrouilles afin d’atténuer les menaces et les activités criminelles, l’impact des Engins explosifs improvisés, en particulier dans les régions du Centre et du nord du Mali.

Activités de la Force de la MINUSMA

Opérations militaires. Du 7 au 15 novembre, la Force de la MINUSMA conduit l’opération Whiplash 2 dans la région de Tombouctou. Son objectif est de restaurer la confiance au sein de la population, de créer un environnement propice au fonctionnement des structures décentralisées de l’Etat et à la réouverture des écoles. Plus d’une vingtaine de patrouilles ont été effectuées et ont contribué à rétablir la sécurité dans la zone.

Poursuite de l’opération Oryx. Dans ce cadre, la Force a installé une base temporaire opérationnelle à Bankass à partir de laquelle elle conduit des patrouilles de sécurisation dans les localités environnantes. Une compagnie supplémentaire (près de 150 Casques bleus) est venue renforcer les effectifs afin de les appuyer dans leurs efforts de protection des civils dans la région.

Au cours des deux dernières semaines, la Force a mené 1 530 patrouilles aussi bien terrestres que aériennes sur l’ensemble de sa zone d’opération. Elles contribuent à réduire les violences sur les populations et à ramener le calme dans les zones où les tensions communautaires sont signalées.

11e réunion de la Commission technique de sécurité (CTS). Elle a eu lieu le 7 novembre à Bamako avec la participation de tous les mouvements signataires, des chefs d'état-major et des représentants des commissions Intégration, Réforme du secteur de sécurité (RSS) et Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), ainsi que du chef des opérations des FAMa. Les discussions ont principalement porté sur le redéploiement des forces armées maliennes reconstituées.

 

 

Intervention de M. Riccardo Maia, Chef du bureau de la MINUSMA à Tombouctou

C’était une mission très intéressante et utile dans l’ouest de Tombouctou, en plein désert, pas très loin de la frontière avec la Mauritanie. Il y a 2089 réfugiés qui sont revenus entre le mois de février et le mois de mai. Ce retour s’était fait avec l’appui de la MINUSMA et du HCR conjointement, notamment, nous avions financé un forage qui était l’une des questions préalables nécessaires pour que les gens puissent revenir. Ils l’ont fait et six mois plus tard, nous sommes retournés au village pour nous assurer du développement. Effectivement, nous avions vu un large nombre de maisons bâties ou en train de se bâtir. On voit donc les résultats, on voit l’impact du retour. Nous avions inauguré l’école qui a été financée par le HCR et réalisée par la Croix-Rouge Malienne, c’est aussi une bonne nouvelle. Le dernier point que je voulais souligner est que la communauté sur place nous demande d’en faire encore plus, pour une fois de plus, faciliter le retour des réfugiés qui se trouvent encore en Mauritanie. Pour ceux qui ne suivent pas jour par jour la situation dans la région de Tombouctou, je souhaite ajouter que Koigouma est encore quelque part un point chaud dans la stabilité de la région, car bon nombre d’éléments de cette communauté avaient adhérer à Ançardine à l’époque et ont rejoint après le HCUA. Le fait que maintenant, ces mêmes groupes qui ont à un moment donné hésité entre le Mali et l’Azawad, font un choix d’alliance au Mali, demandent la présence de l’Etat à travers ces écoles (vous avez vu, l’école a été inaugurée par le directeur de l’Académie de Tombouctou, ils ont tous dit que le sous-préfet était dans la commune, les services de l’Etat étaient ici), ça représente un signe d’espoir et ça donne également un message très positif aux plus de 50 milles réfugiés qui se trouvent encore en Mauritanie et qui demandent à revenir. Des rapatriés témoignent de leur confiance dans le développement positif, témoignent leur adhésion à l’Accord pour la paix et la réconciliation. Cela nous permet d’appuyer le retour des populations dans le nord-ouest de Tombouctou qui avait été vidé par les événements de 2012-2013 et qui a besoin de retrouver ses fils pour qu’il y est un contrôle social sur le territoire. Pour revenir au forage, on a creusé plus de 100 mètre de profondeur. Ce que nous avons vu à Koigouma est très positif. Ils ont ramené leurs familles, leurs animaux. Ils ont séparé les petits animaux des grands animaux de l’usage humain. Le travail a été fait par la communauté avec beaucoup de bon sens. Ils ont ramené un robinet à la mosquée. Ce sont de petites choses, mais c’est justement le message que je veux faire passer. Ce sont des petites choses qui permettent souvent de changer les dynamiques dans un territoire difficile comme le Nord du Mali et le Nord de Tombouctou en particulier. Les commentaires du Chef de village. Tu étais sur place, tu peux témoigner toi-même. Peut-être que les journalistes qui ont participé sont dans la salle. Ils ont été très positifs vis-à-vis de la MINUSMA et de la communauté internationale ainsi que le HCR. Il reconnait le rôle que nous avons joué dans la facilitation de son retour. Il reconnait notre engagement et surtout, il a souligné l’importance de l’école. C’est un autre message que je tiens à passer aujourd’hui. Je reçois des dizaines de visites de villageois de tous les côtés de toutes les ethnies, du Nord au Sud de Tombouctou, de toutes les régions, tous demandent les trois mêmes choses. Dans l’ordre, un forage, une école et un centre de santé. Quand ils viennent pour se mettre en relation avec la MINUSMA, ils demandent des choses très raisonnables en fin de compte et qu’on ne peut nier à personne. Un forage, une école et un centre de santé. C’est aussi l’évidence de leur disponibilité à entretenir un dialogue avec la communauté internationale et les autorités maliennes. C’est-à-dire qu’ils demandent des services de base. Personne n’est venu me demander l’indépendance de l’Azawad. Tout le monde me demande un forage, une école, un centre de santé. C’est la même chose à Koigouma qui reste une communauté très liée au HCUA. C’est une question que je voudrais adresser avant qu’elle ne soit posée. Le HCUA fait partie de la CMA, les collègues dans la salle le savent parfaitement. C’est un mouvement signataire et en tant que tel, il est l’un des partenaires de mise en œuvre de l’Accord de paix. Donc ce type d’activités se font avec des mouvements signataires, avec des partenaires de la mise en œuvre de l’Accord. Et avec la participation des autorités maliennes. L’école a été inaugurée par le Directeur de l’Académie et le Directeur du service développement de la région de Tombouctou. Il représentait de gouverneur qui lui-même inaugurait d’autres institutions dans le cercle de Diré. Il n’a donc pas participé parce qu’il avait le même travail à faire ailleurs, ce qui est aussi un indicateur de la volonté de développer. Nous avons une excellente collaboration avec le HCR. Le forage a été avec un financement de la MINUSMA mais a travers le HCR. L’école a été réalisée par le HCR a travers la Croix rouge malienne. Il y a donc une collaboration très étroite sur les mêmes priorités.

 

Fin