Point de presse hebdomadaire de la MINUSMA 2 février 2017 Porte-parole : Mme. Radhia Achouri

2 février 2017

Point de presse hebdomadaire de la MINUSMA 2 février 2017 Porte-parole : Mme. Radhia Achouri

Activités de la direction de la MINUSMA

 

Au cours de la semaine, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA, M. Mahamat Saleh Annadif, et dans le cadre de son mandat de bons offices pour contribuer à faire avancer le processus de paix et celui de la MINUSMA, d’accompagner les efforts maliens dans la mise en œuvre de l’Accord de paix, a intensifié ses contacts avec les hauts responsables des parties signataires de l’Accord ainsi que de la Médiation internationale. L’objectif spécifique était d’encourager des discussions constructives entre les parties signataires aux fins de parvenir à des décisions consensuelles au sujet de la démarche à entreprendre pour préserver les acquis réalisés dans la mise en œuvre de l’accord de paix, résoudre les obstacles qui freinent la progression du processus de paix et arrêter les actions à mettre en œuvre dans l’application des engagements pris dans l’Accord de paix. Ces contacts ont eu lieu, notamment, dans le cadre et en marge des travaux du Comité de suivi de l’Accord dont je vous parlerai un peu plus tard.

 

S’agissant de la Représentante spéciale Adjointe du Secrétaire générale et Coordonnatrice Résidente et Coordinatrice Humanitaire du Système des Nations Unies au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe, elle s’est rendue le 26 janvier avec l’équipe pays des Nations Unies à Mopti dans le cadre d’une visite de donateurs, notamment l’Allemagne, la Suisse, la Suède et l’Union Européenne. Ils ont visité plusieurs projets, notamment le Centre de santé Communautaire de Sévaré qui avait bénéficié du financement du Fonds central de réponse aux urgences (CERF) en 2016.

 

La délégation a ensuite rencontré le Gouverneur, avant de participer à une réunion de l’équipe humanitaire pays. Les échanges ont porté sur les défis liés à l’insécurité grandissante dans le centre du Mali et ses conséquences sur les populations et sur la réponse appropriée à développer au cours de l’année pour mieux soutenir les communautés.

 

Processus de paix et Suivi de l’Accord

 

Comité de Suivi de l’Accord

 

Le Comité de Suivi de l’Accord (CSA) a tenu sa quinzième session le 30 et 31 janvier. Dans un communiqué publié à l’issue de cette session qui  essentiellement porté sur la préparation du CSA Ministériel, le CSA indique qu’afin de maintenir la dynamique de mise en œuvre de l’accord et d’assurer la présence effective de toutes les parties signataires, la Médiation internationale a entrepris des concertations séparées avec les délégations du Gouvernement, de la CMA, et de la Plateforme  et a eu également, une séance de travail avec le Médiateur de la République, Président de la Commission préparatoire et Président de la Conférence d’Entente Nationale. Lors de ces consultations, les parties signataires ont réitéré leur engagement à la mise en œuvre de l’Accord.

A l’issue de ces concertations, la Médiation internationale conformément à l’article 52 de l’Accord pour la paix, a décidé de la mise en place d’un Groupe de Travail avec la participation de représentants du Gouvernement, de la CMA et de la Plateforme sous  l’égide du Président du CSA. Le Groupe de Travail se réunira du 6 au 9 février prochain à Bamako pour la préparation du CSA Ministériel qui se tiendra également à Bamako. La date du CSA Ministériel sera communiquée ultérieurement.

 

A titre de rappel, l’article 52 de l’Accord de paix porte sur le rôle de la Médiation et stipule ce qui suit :

 

« La Médiation, sous l’égide de l’Algérie en tant que Chef de file, est le garant politique de l’Accord et du respect de ses dispositions par les Parties. A ce titre, elle:

- continue d’offrir ses bons offices aux Parties ;

- conseille les Parties, en tant que de besoin, dans le processus de mise en œuvre et,

- joue le rôle de dernier recours au double plan politique et moral en cas de graves difficultés de nature à compromettre les objectifs et buts du présent Accord. »

 

Commission Technique de Sécurité (CTS)

Au niveau de la CTS, une réunion s’est tenue le 26 janvier à Bamako, présidée par le Commandant par intérim de la Force de la MINUSMA, le Général Amadou Kane, et en présence des représentants des groupes armés de la Plateforme, de la CMA, du Gouvernement Malien et des différents partenaires, dont l’Union Européenne, l’Union Africaine, la CEDEAO et la force BARKHANE, ainsi que des représentants des pays facilitateurs à savoir la Mauritanie, le Nigeria, le Burkina Faso et l’Algérie. 

Plusieurs points étaient à l’ordre du jour, notamment la situation sécuritaire au Mali, l’installation du MOC de Kidal et de Tombouctou et le démarrage officiel des patrouilles mixtes, un volet important du processus de paix.

Parmi les recommandations à l’issue de la réunion, le paiement par le gouvernement des droits des éléments du bataillon du MOC de Gao, le lancement officiel de la première patrouille mixte en présence de tous les leaders des mouvements ou leurs représentants, la libération du camp 1 de Kidal par la CMA en vue de permettre le démarrage des travaux de réhabilitation et une décision concernant la situation des 150 combattants en attente d’intégration au MOC de Gao. La prochaine réunion de la CTS se tiendra les 16 et 17 février à Bamako.

Droits de l’Homme, de la femme et de l’enfant

 

-Du 26 au 30 Janvier, le Chef de la Division des droits de l’Homme et de la Protection (DDHP) a effectué une mission à Tombouctou où il a  tenu une série de rencontres avec le Gouverneur de la région, les autorités militaires, judiciaires et religieuses de la cité des 333 Saints, ainsi que les représentants des associations de victimes. Objectif : s’imprégner de certaines questions critiques liées à la situation des droits de l’homme dans la région. Pour plus d’info sur cette visite, veuillez consulter notre article sur le lien suivant

 

https://www.facebook.com/notes/mission-des-nations-unies-au-mali-minusma/droits-de-lhomme-mission-d%C3%A9valuation-%C3%A0-tombouctou/1173450089439122

 

-Le 26 janvier, la Division des droits de l’Homme et de la Protection (DDHP) de la MINUSMA a visité le commissariat de police, la gendarmerie ainsi que les centres de détention de Gao pour évaluer l’impact de la grève des magistrats sur leurs opérations. Des délais et la suspension d’éléments cruciaux du processus pénal en termes de procédures et d’enquêtes ont été observés.

 

-Le 28 janvier, la DDHP a lancé la campagne pour de promotion des droits de l’Homme dans les milieux scolaires au Mali. Une cérémonie a eu lieu à la Cité des enfants à Bamako, sous le parrainage du Ministère de l’Education Nationale et en collaboration avec le Forum des Volontaires pour l’Education aux Droits de l’Homme, un regroupement d’organisations de la société civile et d’universitaires. 10 clubs des droits de l’homme ont été mis en place dans dix établissements scolaires de Bamako.

Le 30 Janvier, le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille à travers le soutien technique et financier de la Section Protection de l’Enfant de la MINUSMA, a organisé un atelier de validation d’une étude sur l’analyse de l’Accord pour la paix et la réconciliation sous le prisme de la protection de l’enfant. Une cinquantaine de participants de différents horizons ont pu échanger sur le contenu du document, dont l’objectif global était de mener une analyse approfondie du niveau d’intégration de la problématique liée aux droits et à la protection de l’enfant dans l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, afin d’adresser des réponses efficaces aux préoccupations et besoins liés aux intérêts stratégiques des enfants et des jeunes pour sa mise en œuvre.

 

Stabilisation et relèvement

 

La Division Stabilisation et Relèvement de la MINUSMA vient de publier son bulletin mensuel. Cette Division travaille comme vous le savez, à mettre en collaboration les différents partenaires des Nations Unies et de la communauté internationale dans le cadre de l’appui aux efforts de stabilisation au Mali, à travers des projets qui visent la consolidation de la paix et la relance socio-économique au Mali.

 

Un rappel des projets réalisés à ce jour, soit depuis 2013.

 

-146 projets à impact rapide réalisés et 76 en cours de réalisation avec un budget de 11,8 millions de dollars US.

 

-Du côté du Fonds de Consolidation de la Paix (PBF), on observe qu’en 2015, 5 projets démarrés sur 18 mois et pour un budget de 10,9 millions de dollars US.

 

-Enfin, en ce qui concerne le Fonds d’affectation spéciale pour la paix et la sécurité au Mali, on dénombre 20 projets finalisés ou proches de l’être et 61 projets en cours pour un coût de 22,2 millions de dollars US. À noter que les pays contributeurs à ce fonds sont l’Allemagne, l’Australie, le Canada, le Danemark, l’Irlande, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suisse, la Turquie, en plus des Nations Unies.

 

Pour plus d’infos, veuillez consulter les bulletins mensuels de la Division Stabilisation et Relèvement sur le lien suivant : http://minusma.unmissions.org/bulletin-mensuel

 

 

-Pour revenir aux activités de la semaine, la MINUSMA a inauguré les 25 et 26 janvier deux projets à impact rapide (QIP) au profit des femmes des cercles de Goundam et Niafunké. Le premier consiste à la réhabilitation du Centre multifonctionnel des femmes de Goundam. Le deuxième est celui de la construction et de l’équipement d’une unité de transformation des produits locaux, destinée à 88 associations de femmes de Niafunké. La Mission onusienne les a financés à hauteur de 58 millions de Francs CFA. L’objectif global est de créer les conditions nécessaires à la reprise des activités génératrices de revenus des femmes et à favoriser leur insertion socio-économique.

 

-Le 29 janvier, une équipe multidisciplinaire de la MINUSMA a participé à une mission à Djebok pour l’inauguration du projet à impact rapide portant sur la « Réhabilitation et équipement de la maison de la radio locale Alghafiat ». La mission a également permis à la MINUSMA, notamment la division des Affaires civiles, de s’entretenir avec la population. Il a été observé que l’accès à l’eau demeure un problème majeur pour la communauté, car deux châteaux d’eau seraient en panne depuis plus d’un an.

 

Sécurisation

 

Le 29 janvier, une patrouille de sécurité coordonnée MINSUMA-FAMa a été organisée à Ansongo, dans la région de Gao, à la suite d’informations selon lesquelles de hommes armés sont présents dans la forêt de Tihamane.

 

Au niveau des opérations, la Force de la MINUSMA a effectué 446 patrouilles, tenu 241 checkpoints et opéré 70 escortes.

 

Du côté de la police des Nations Unies, UNPOL, elle a effectué 337 patrouilles dont 8 escortes.

 

Incidents de sécurité

 

Le 27 janvier, un véhicule blindé de la MINUSMA escortant un convoi logistique vers Douentza sur l’axe Gao-Gossi a heurté un engin explosif improvisé ou une mine. Seuls des dommages matériels ont été rapportés, forçant temporairement le convoi à l’arrêt.

 

D’une manière plus générale et s’agissant des explosifs et du risque qu’ils représentent pour la population,  surtout pour les enfants, nos chiffres indiquent  qu’entre  2012 et 2016, plus de 60 % des victimes de restes explosifs de guerre et d’autres engins explosifs enregistrées étaient des enfants. En 2016, le pourcentage d’enfants victimes de restes explosifs de guerre est passé à plus de 90%. Le mois de janvier 2017 a déjà été déjà marqué par un accident. Un jeune enfant a été blessé après avoir manipulé un engin explosif qu'il avait ramassé dans les environs de N'tillit. Les équipes de la MINUSMA ont inspecté la zone afin d’identifier d’autres sources de danger explosif potentiel et de sensibiliser la population aux risques liés aux restes explosifs de guerre. Cette proportion d’enfants victimes de restes explosifs démontre la nécessité de pérenniser la prévention et la réponse à cette problématique dans les zones affectées.