Présidentielle 2018 : la MINUSMA aide les femmes de Tombouctou et Taoudéni à mieux formuler leurs préoccupations

9 juillet 2018

Présidentielle 2018 : la MINUSMA aide les femmes de Tombouctou et Taoudéni à mieux formuler leurs préoccupations

Le 1er juillet dernier, le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille en partenariat avec la MINUSMA a organisé deux ateliers au profit de 160 femmes des régions de Tombouctou et Taoudéni. Thème : la formulation des préoccupations des femmes aux candidats à l’élection présidentielle. L’objectif était de contribuer à une meilleure prise en compte des préoccupations des femmes des dites régions, dans les projets de société des candidats à l’élection présidentielle de 2018.

Les rencontres se sont déroulées simultanément au Centre Ahmed Baba pour la région de Tombouctou et à la Direction Régionale de la santé de Tombouctou pour Taoudéni.

Les évènements ont regroupé les femmes venues des différents cercles de chacune de ces régions, en présence des autorités administratives des deux localités, d’une délégation venue de Bamako pour la circonstance ainsi que des représentants de la MINUSMA.

En tant que forces vives du pays, les femmes ont un rôle essentiel à jouer dans la consolidation de la paix. Elles représentent plus de 51% de la population malienne et environ 49% de l’électorat mais sont à peine 10 % à l’Assemblée Nationale et 26 % dans les collectivités territoriales. Par ailleurs elles sont très souvent reléguées au simple rang d’électrices et n’accèdent qu’en petit nombre aux postes de prise de décisions. Un constat duquel découle naturellement la tenue de ces assises régionales en soutien aux femmes. L’objectif étant de leur permettre, non seulement, une meilleure prise en compte de leurs besoins mais aussi, les inciter à participer de façon active, à ce rendez-vous citoyen qu’est une élection.  

Après une journée de concertation et d’échange de part et d’autre, les participantes ont produit un mémorandum pour chaque région, intégrant leurs attentes et priorités respectives. Il s’agit d’un document à l’intention des candidats à l’élection présidentielle prochaine qui devra orienter les futures politiques locales et nationales.

Dans son intervention, Mme Ben Barka Fatouma Albadia, Directrice régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille à Tombouctou, a invité toutes les femmes de la région à s’investir davantage pour le bon déroulement des scrutins de 2018. « Nous ne devrions pas rester indifférentes au processus électoral en cours et notre participation est primordiale pour la réussite de ce scrutin » a t- elle insisté auprès des participantes.

Pour sa part, Mamane Sani Moussa, chef du Bureau régional a.i. de la MINUSMA à Tombouctou dira que 2013 a été une élection de sortie de crise et souhaité que celle de Juillet 2018 soit le début d’une paix définitive au Mali. C’est pourquoi il a invité les femmes à mieux s’organiser, afin de jouer pleinement leur rôle dans la sensibilisation auprès des jeunes et des représentants des partis politiques.

Déplorant l’absence des femmes dans la Commission Technique de Sécurité qui est une disposition de l’Accord, les participantes ont proposé des actions à inscrire dans les programmes politiques des candidats déclarés à la présidentielle et qui peuvent être mises en œuvre à court terme.

Au terme de ces ateliers les femmes ont formulé plusieurs recommandations. La première d’entre elles est la relecture de la loi N°2015-052, du 18 décembre 2015, instituant des mesures pour promouvoir le genre qui indique essentiellement au moins 30 % de l’un ou l’autre sexe à l’occasion des nominations dans les institutions de la République, ou dans les différentes catégories de services publics au Mali, par décret, arrêté ou décision. Cette loi tient aussi compte des élections, afin de favoriser une meilleure représentativité des femmes dans les instances décisionnelles du pays.

À ces ateliers, les femmes ont aussi préconisé la reprise des chantiers des services sociaux de base de la région, en arrêt, ainsi que l’adoption d’une loi criminalisant les violences basées sur le genre au Mali. Enfin, les ressortissantes de Tombouctou et Taoudéni ont recommandé que se tienne un atelier d’élaboration du mémorandum final, suivi de l’interpellation des candidats. Cela couronnera cette série de concertations.

Il faut rappeler par ailleurs que la MINUSMA, conformément à son mandat, apporte son appui logistique et technique, à l’organisation de ces concertations dans toutes les régions du pays.