Prévention du paludisme : les volontaires forment 30 femmes formatrices dans le quartier Banconi à Bamako

précédent suivant
9 septembre 2015

Prévention du paludisme : les volontaires forment 30 femmes formatrices dans le quartier Banconi à Bamako

Voici en quelques chiffres, le constat préoccupant fait par le Programme National de Lutte Contre le Paludisme au Mali : « Au Mali le paludisme constitue 44% des motifs de consultation. Il a été enregistré en 2012 dans les établissements de santé, 2.171.739 cas cliniques de paludisme (1.508.672 cas simples et 663.067 cas graves) dont 1.894 décès, soit un taux de létalité de 0,9‰ contre 1,08 ‰ en 2011 (Annuaire statistique, 2012). La prévalence nationale du paludisme est de 52%, un chiffre variable selon les régions : Mopti 71%, Sikasso 62 %, Ségou 56 %, Koulikoro 50 % et Kayes 37 %. Bamako est la Région qui a le taux de prévalence le plus faible avec 10 %. En raison du contexte sécuritaire, la cinquième Enquête Démographique de Santé au Mali (EDSM-V) n’a pas couvert les trois régions du Nord (Gao, Tombouctou et Kidal). Cependant, les Enquêtes sur les Indicateurs du Paludisme (EIP) de 2010 avaient révélé une prévalence parasitaire de 17% pour l’ensemble de ces régions. Malgré les efforts fournis par le Mali et ses partenaires, il existe des gaps (écarts) entre ressources et capacités pour permettre une couverture universelle des populations à travers un paquet intégré d’interventions clefs. ».

 

Dans le cadre de son mandat, qui l’engage à concevoir des programmes liés à la paix mais aussi au développement, le Bureau des Volontaires des Nations Unies VNU au Mali a initié un programme de formation des formateurs, afin de réduire les écarts entre ressources et capacités, dans le cadre de la lutte contre la maladie. Destiné aux organisations féminines qui œuvrent dans le domaine de la  prévention du paludisme dans le quartier populaire de Banconi à Bamako, ce programme a pour objectif de renforcer les capacités de ces femmes dans la prévention du paludisme en promouvant l’usage des moustiquaires imprégnées par les femmes enceintes et les mères ayant des enfants de 0 à 5 ans.

 

C’est le Centre de Sante Communautaire (CSCOM) de Banconi qui a accueilli les formateurs et leurs 30 auditeurs dont cinq hommes, les 26 et 27 août derniers. Parmi les formateurs, deux infirmières volontaires de la MINUSMA et deux médecins du Réseau des Femmes Médecins du Mali (RFM).
Comment attacher de façon rapide et efficace une moustiquaire, ou encore acquérir un savoir sur ce qu’est le paludisme, son mode de contraction, les soins appropriés et surtout sa prévention, ce sont là les modules dispensés durant ces deux jours.

 

Pour le Manager du Programme des VNU au Mali, Hamadou Amadou : «  ce projet est d’une importance capitale pour nous, car il permet de former des formateurs en matière de prévention du paludisme, une maladie qui fait des ravages à travers le monde. Nous sommes convaincus que les femmes formées feront fidèlement la restitution à leurs bases afin que les messages clés de lutte contre le paludisme puissent être partagés avec le plus grand nombre de femmes dans la communauté ». Quant à Mme Oumou Touré, présidente de la Coordination des Associations et ONG Féminines CAFO, partenaire principal du programme des VNU pour cette activité, elle estime que « cette formation de formateurs vient à point  nommé, parce que Banconi est le quartier de Bamako qui souffre le plus du paludisme ». Et Mme Touré de lancer un appel « Je demande aux femmes et aux jeunes formés de bien faire la restitution afin que l’on réduise le taux de paludisme dans le quartier. Aussi, j’exhorte les jeunes à se dévouer au travail volontaire comme l’assainissement du quartier.».

 

La formation a pris fin avec la tenue d’une cérémonie au cours de laquelle des démonstrations ont été faites autour des savoirs et savoir-faire acquis. A cette occasion, 800 moustiquaires imprégnées ont été remises à 400 familles démunies de Banconi.

 

Cette activité est, à l’instar de celles menées pour lutter contre la maladie à virus Ebola, une illustration des principes, et également des missions des VNU auprès des communautés qu’ils servent.