Rencontre intercommunautaire à Léré : la MINUSMA encourage le dialogue

21 avril 2016

Rencontre intercommunautaire à Léré : la MINUSMA encourage le dialogue

 

Une mission de la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA s’est déroulée du 15 au 17 avril dernier dans la localité de Léré, vers la frontière mauritanienne, afin d’appuyer une importante rencontre intercommunautaire et échanger avec les jeunes et les femmes sur le processus de paix en général.   

 

Léré est une commune du centre du Mali, située dans la région de Tombouctou, cercle de Niafounké. Elle est composée de la ville de Léré et de 17 villages. Connue pour être un lieu de brassage de nombreux peuples tels que les Arabes, les Tamasheqs, les Sonrais, les Bozos, les Bambaras, ou encore les Peulhs, Léré est un carrefour culturel et commercial à quelques lieux de la Mauritanie. La crise qu’a connu le Mali à sérieusement endommagé le tissu social de la localité, poussant beaucoup de familles à  se réfugier en Mauritanie et à se déplacer à l’intérieur du Mali. Malgré la libération de la ville et la fin officielle des hostilités, la peur et la méfiance sont toujours de mise dans les esprits.

 

C’est dans cette localité que s’est tenue, le 15 avril dernier, une importante rencontre intercommunautaire. Initiée par le maire de la ville et placée sous l’égide du Ministère de la Réconciliation nationale, elle a vu la participation du Ministre Zahabi Ould Sidi Mohamed, des élus de la région (députés et maires), mais également les maires des villes mauritaniennes voisines, de plusieurs délégations de réfugiés maliens de Mauritanie (touareg, peuhls…), une délégation conjointe de la CMA et de la Plateforme, ainsi que du Directeur Adjoint de la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA Vahram Abadjian.

Ouverte le vendredi 15 avril, la rencontre était placée sous le signe de la paix et de la Réconciliation Nationale. La paix et la réconciliation, préalables majeurs au retour de ceux qui avaient fui les combats et à la reprise du développement de la localité. Un point de vue partagé par tous et qui est apparu dans les différentes allocutions des représentants des populations, des élus et des groupes armés. Pour la MINUSMA, la tenue de ce dialogue intercommunautaire est à saluer, compte tenu de l’importance qu’il revêt dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix. Le Ministre, dernier intervenant à prendre la parole, s’est lui aussi fait l’écho de cet ardent désir d’en finir avec la crise, les suspicions, la peur et les tensions. Il a également réitéré l’engagement de l’Etat à accélérer le processus de DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion), avant d’en exhorter les partenaires à accompagner le retour et la réinsertion des réfugiés et des déplacés internes, avec non seulement des assistances d’urgences, mais aussi avec des projets intégrateurs de relèvement  communautaires. Ceci, afin de faciliter leur réinsertion sociale. Parmi les grands besoins exprimés il y a entre autre l’eau, l’électricité ou encore les activités génératrices de revenus.

 

Cette rencontre, au regard de la forte mobilisation qu’elle a suscité, non seulement de la part des  habitants de la ville et des environs, mais aussi des réfugiés et déplacés, aura été un franc succès. Un succès, qui doit être consolidé à travers la poursuite du dialogue, le renforcement des mesures sécuritaires et la mise en œuvre de certaines dispositions prises, comme l’ouverture prochaine d’un camp de la MINUSMA à Léré. Un succès est donc un point de départ vers la paix et la réconciliation dans la zone. 

D’une pierre deux coups

 

La MINUSMA qui a soutenu d’un point de vue technique et logistique la rencontre, avec notamment le transport des différentes délégations, a également profité de l’occasion pour mener d’autres actions. En marge de cette rencontre, La Division des Affaires Civiles de la Mission onusienne, qui assure une présence permanente dans la zone grâce à ces agents de liaison (CLA), a organisé deux Focus Groups de discussions avec le Conseil local de la jeunesse, puis avec la Coordination des Associations Féminines et ONG CAFO.

 

Au cours de ces deux sessions respectivement tenues le samedi 16 et le dimanche 17 avril 2016, les échanges ont portés sur le rôle des Affaires Civiles dans le processus de paix, ainsi que l’engagement de la MINUSMA dans la mise en œuvre de l’Accords pour la Paix et la Réconciliation.

 

Les femmes et les jeunes ont tous exprimé la nécessité de continuer le dialogue entre les communautés au niveau communal, mais aussi dans les camps de déplacés des pays voisins. Il faut aussi signaler l’impérieuse nécessité d’accompagner le processus. La Division a symboliquement remis aux jeunes deux ballons, une trentaine de T-shirts et une quarantaine de copies des accords de paix afin de faciliter une meilleure compréhension, appropriation et diffusion du texte.

 

Les efforts de la communauté internationale pour le retour de la stabilité au Mali, sont consentis à travers la MINUSMA sur plusieurs plans : sécurisation des civils, médiation entre les parties au conflit etc… De nombreuses actions sont ainsi menées au niveau de la société civile, justement avec la Division des Affaires Civiles, dont le rôle est d’appuyer la restauration de l’autorité de l’Etat et la cohésion sociale. Un travail qui passe par la collecte et le partage des préoccupations des communautés mais également, par le renforcement des capacités des acteurs de la société civile pour que ceux-ci défendent au mieux les intérêts des populations au nom desquels ils agissent.