Depuis le 9 février dernier, la Police des Nations Unies (UNPOL) et la Police Nationale ont repris les patrouilles coordonnées dans la ville de Gao : un mécanisme faisant partie d’un programme sécuritaire plus large, qui inclut des patrouilles de moyennes et longues portées en dehors du perimètre urbain.

Les patrouilles étaient temporairement suspendues suite aux violentes manifestations du 27 janvier. Depuis cette date, une série de rencontres entre la MINUSMA et le Gouvernement, les autorités locales, le Cadre de concertation des Notables, les leaders religieux, les représentants des mouvements de résistance patriotique et les leaders des jeunes ont eu lieu et ont abouti à un réel apaisement du climat et une meilleure compréhension entre les parties. Ce qui permet aujourd’hui de renouveler le partenariat sur la base de concertations régulières et inclusives.

Ayant pour objectif l’appui de la Police nationale dans le maintien d’un environnement sécurisé, la réduction des  menaces auprès des civils et l’identification des mouvements suspects, les patrouilles ont lieu de jour comme de nuit, dans les différents quartiers de la ville de Gao et aux alentours.  Elles s’effectuent à bord de pick-up, de véhicules de transport de troupe et de véhicules blindés.

Les patrouilles diurnes représentent également une occasion pour les policiers d’échanger avec les  leaders locaux et la communauté afin de s’enquérir des conditions de sécurité de la population, et également d’identifier et de recenser des situations à risques : des activités essentielles ayant pour objectif de créer un rapprochement entre les populations et les forces de l’ordre, pour améliorer la sécurisation de la ville.

C’est pour renforcer ce rapprochement essentiel que le bureau de l’information publique de la MINUSMA organise depuis octobre dernier des séances d’information communautaires sur le mandat de la Mission et le travail de son personnel civil et en uniforme ; des séances où, entre autres choses, les policiers et les militaires de la Mission saisissent l’opportunité de transmettre les contacts à utiliser pour signaler tous cas suspects ou avérés d’abus contre les civils.

«  Nous sommes fatigués de l’insécurité à Gao,  la reprise des patrouilles est une bonne chose », affirme un mécanicien de la ville lors d’un sondage informel conduit pendant la patrouille du 11 février. Dans le même sens, un jeune dans un grin renforce le message « Le 27 janvier est un mauvais souvenir et vous voir aujourd’hui ensemble en patrouille nous rassure! ».

En faisant escale auprès du lycée Annoura nous avons rencontré les Responsables de l’administration de l’établissement au sujet de la reprise des activités. Selon le proviseur Aliou Ibrahim Maiga « Une patrouille n’a jamais de côtés négatifs, nous voulons que ces patrouilles reprennent ». Le proviseur a par la suite demandé aux professeurs d’informer leurs élèves de la reprise des patrouilles coordonnées de la MINUSMA et la Police Nationale dans la ville de Gao.

Ces patrouilles sont essentielles dans le maintien de la sécurité à Gao, mais surtout, elles constituent un lien qui permet d’établir une collaboration efficace avec les communautés.