Dans la région de Tombouctou, un projet de la MINUSMA permet de clôturer le plus grand groupe scolaire de la ville voisine de Niafunké. Un montant de 27 millions de Francs CFA a été investi pour sécuriser près de 1 400 élèves de trois établissements réunis au sein du groupe scolaire Hamadoun SANKARE. Le 29 mars 2022, c’est dans la cour de cet établissement que les autorités locales, les enseignants et les élèves ont redécouvert leur mur d’enceinte au cours d’une cérémonie officielle.

« Une ambiance de fête justifiée » selon Baba TRAORE, le président du comité de gestion du groupe scolaire Hamadoun SANKARE. L’école était dépourvue de clôture, faisant de la cour « un raccourci pour accéder au marché et très souvent envahie par des animaux errants ». Les latrines destinées aux élèves étaient elles aussi devenues impraticables en raison de leur fréquentation par des personnes extérieures. Cette conjugaison de facteurs a longtemps affecté le bon déroulement des activités scolaires.

Sécuriser les corps et les esprits des enfants

Le groupe Hamadoun SANKARE, qui regroupe plusieurs cycles, est situé à quelques dizaines de mètres de la gare routière, au bord de la route nationale 30 qui traverse Niafunké. Cette proximité constituait une préoccupation à la fois pour l’administration, les parents d’élèves et les enseignants, soucieux de la protection des 1 466 élèves qui s’y rendent chaque jour.

Le Directeur du Centre d’Animation Pédagogique, Kalba DOLO, n’a pas manqué de le souligner : « Le patrimoine des trois écoles, les élèves et les enseignants sont dorénavant à l’abri de toute intrusion ». C’est un mur en dur, haut de plus de 2m80 avec une entrée principale qui se dresse autour de l’école à la satisfaction de Ramata TRAORE, l’une des 23 enseignantes du groupe scolaire. Elle évoque le temps où elle devait régulièrement interrompre son cours pour chasser de l’école des animaux errants. Elle estime que la clôture aidera également à « maintenir l’attention des élèves sur ce qui se passe en classe ». 

Accompagner les autorités dans la quête d’une éducation de qualité

Lors de la remise de ce mur, le représentant de la MINUSMA, Colonel Tayyeb MUHAMMED, a rappelé l’importance pour les Nations Unies de soutenir l’école, citant le Préambule de l'Acte constitutif de l'UNESCO : « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ».

L’officier a par ailleurs invité les parents, les enseignants et l’administration scolaire à faire des écoles des espaces d’apprentissage des valeurs fondamentales. « Certes l’éducation jette les bases d'une société de progrès mais notre devoir est de faire aussi de l’école le laboratoire de la paix. Notre espoir est de voir nos enfants apprendre ces valeurs dans un environnement sain et sécurisé, » a-t-il dit. Plusieurs autres projets, parmi lesquels la construction d’une nouvelle maternité, sont prévus dans le cercle de Niafunké avec le concours financier de la mission des Nations unies afin de contribuer au relèvement et à la stabilisation de la localité.

Dans d’autres villes de la région

À Tombouctou et Taoudéni par exemple, la MINUSMA travaille de concert avec les autorités administratives et scolaires à relever les défis dans le domaine éducatif. Le 3 mars 2022, près de 14 000 élèves de 39 écoles des communes Alafia, Ber, Bourem-Inaly, Lafia, Salam et Tombouctou ont bénéficié de kits scolaires leur permettant de parfaire l’apprentissage.