TOMBOUCTOU : L’Opération LOKI apporte les dividendes de la paix dans les zones reculées

22 décembre 2016

TOMBOUCTOU : L’Opération LOKI apporte les dividendes de la paix dans les zones reculées

 

Du 8 au 11 décembre, la Force onusienne a mené une opération de sécurisation dénommée LOKI au niveau du lac Faguibine, dans le secteur de Tombouctou, le Secteur Ouest. Au total, 414 kilomètres ont été parcourus dans le cercle de Goundam, au fin fond des localités d’Acharane, Tamaskot, Achal, Mbouna et Koygouma.

 

L’objectif de cette opération militaire visait la sécurisation du triangle M’Bouna, Koygouma, Gargando pour faciliter l’accès aux activités humanitaires dans la zone du lac Faguibine, point de concentration d’un nombre considérable de rapatriés. LOKI est la première opération dans la région de Tombouctou depuis 14 mois, consacrant une mission conjointe entre la Force onusienne et l’antenne régionale du Haut-commissariat aux réfugiés (HRC), notamment dans cette zone difficile d’accès. 

 

Pendant ces quatre jours sur le terrain, le HCR a pu procéder au monitoring de la situation des rapatriés aux alentours du lac Faguibine, notamment à Koygouma, et à celle des déplacés internes de Goundam. Il s’agissait pour l’agence onusienne de s’imprégner de leurs conditions de vie.  La mission a d'ailleurs permis de constater le retour à Koygouma de nombreuses familles, dont une seule n’avait pas encore reçu les fonds d’assistance. 

 

Rejoignant le samedi 10 décembre la première équipe sur le terrain, le Chef de Bureau régional de la MINUSMA accompagné d'une délégation s’est rendu à M’Bouna, à 150 km de Tombouctou. Sur place, il a rencontré le maire de la commune, le chef de village et d’autres notables. En juin et septembre 2016, la MINUSMA avait déjà mené deux missions dans cette commune du cercle de Goundam pour contribuer à apaiser les tensions entre les factions armées. Le maire de cette commune, M. Aboubacrine Amirou Traoré, s’est réjouit de voir se dissiper cette situation tendue depuis le départ des groupes armés.

 

Les discussions avec les autorités, en présence des notabilités, ont porté sur la situation dans la région. Composée de 10 villages, cette commune est coupée du reste du cercle de Goundam par manque d’eau, d’électricité voire de réseau de téléphonie. “Nous nous déplaçons jusque 10 km en dehors de la commune pour communiquer avec l’extérieur », a déploré le maire. Toutefois, les autorités ont fait savoir que M’Bouna ne connaît pas de problème d’insécurité, contrairement aux villages voisins.

 

De leur côté, les officiers des Droits de l’Homme et de la Protection de la MINUSMA participants à la mission ont rencontré les directeurs des premier et second cycles de M’Bouna. Selon ceux-ci, 300 élèves y sont régulièrement inscrits. Ils ont aussi dit constater des cas d’abandon scolaire, certains pour cause de mariage forcé ou de déplacement des parents nomades, et d’autres par manque de cantine. Par ailleurs, les deux maîtres d’école ont fait part de leur satisfaction du retrait des groupes armés qui représentaient un risque pour la sécurité des élèves et du corps enseignant, en raison du point de contrôle qu’ils avaient placé à proximité de l’école.

 

 

 

Un nouveau kit solaire pour le CSCOM de M’Bouna 

 

La MINUSMA est attentive aux problèmes auxquels vous êtes confrontés. C’est précisément la raison pour laquelle, nous avons tenu à faire le suivi du travail commencé depuis juin dernier, dans un souci de protection des civils, conformément à notre mandat. Maintenant que la tension est abaissée, nous pouvons chercher ensemble les moyens d’apporter les dividendes de la paix dans la commune”, a précisé Riccardo Maia, s’adressant au maire et aux notabilités présentes à cette rencontre.

 

Au centre de santé situé à côté de la mairie, les murs sont troués d’impacts de balles, vestiges d’affrontements pendant l’occupation. Pourtant, c’est à cet endroit que les habitants de M’Bouna, Koygouma, Tin-Aicha, Gargando et Issabery se font soigner. Avec l’appui d’une ONG internationale, le personnel du CSCOM dont un technicien supérieur de santé, une matrone, un aide-soignant, un hygiéniste et une gérante du dépôt médical, prodiguent gratuitement des soins de santé et évacuent d’autres cas plus compliqués.  

 

Afin d’améliorer les services de santé durant la nuit, le Chef de bureau de la MINUSMA a remis au Maire de la commune un kit solaire provenant des projets des dividendes de la paix de la lancés en novembre dernier. “Ce système solaire permettra de répondre aux besoins de nos malades à toute heure”, a déclaré le maire en remettant le matériel au technicien de santé, après l’avoir reçu du Chef de Bureau de la MINUSMA. La délégation, accompagnée des autorités locales, a visité les locaux du CSCOM ainsi que l’ancienne citerne d’eau défectueuse, avant de s’envoler pour Tombouctou.

 

Entre-temps, les Casques bleus burkinabè ont continué leurs opérations dans ces zones reculées de la région de Tombouctou, appuyés par les hélicoptères du Salvador, rôdant dans le ciel du septentrion malien. Le dimanche 11 décembre, la Force onusienne a poursuivi sa mission vers Koygouma, où a eu lieu la remise officielle de kits scolaires aux élèves de l’école de Koygouma, en présence du conseiller du village et du chef de village. Selon celui-ci, cette donation vient alléger le coût des dépenses des parents puisque les enfants auront à leur disposition les fournitures nécessaires pour travailler pendant l’année scolaire.

 

Les Casques bleus burkinabè ont bouclé la boucle de l’opération LOKI à Goundam par une patrouille coordonnée avec les Forces Armées Maliennes (FAMa).