Tombouctou : la MINUSMA aide les Forces de sécurité maliennes à mieux s’outiller pour combattre le terrorisme

8 juillet 2015

Tombouctou : la MINUSMA aide les Forces de sécurité maliennes à mieux s’outiller pour combattre le terrorisme

Dans le cadre de la mise en œuvre du plan de formation régionale au profit des Forces de sécurité maliennes dans la région de Tombouctou, la composante Police (UNPOL) de la MINUSMA continue de renforcer les capacités opérationnelles et techniques des Forces de Sécurité Malienne, pour mieux faire face aux réalités du terrain.

 

Ce sont 31 éléments de quatre services différents, dont 10 de la Gendarmerie, 10 de la Garde nationale, 10 de la Police et un du Service pénitentiaires et de l’Education surveillée de Tombouctou qui ont participé, du 29 juin au 3 juillet 2015, à une formation sur le terrorisme. La salle de conférence de la préfecture a été l’hôte de cette activité dont l’objectif est de sensibiliser d’une part, aux risques et à la reconnaissance des engins explosifs improvisés ainsi que les mesures à prendre et d’autre part, permettre aux apprenants de mieux comprendre le phénomène du terrorisme et ses modes d’action. 

 

A la lumière des derniers évènements enregistrés au Mali, des activités terroristes importantes sont en cours dans  la partie Nord du pays et récemment aussi dans le Sud. « Il est important que les FSM, qui sont en première ligne dans le cadre de la défense des populations, puissent recevoir un briefing suffisant pour qu’elles soient capables de prendre les mesures et protéger les civils », a expliqué l’un des formateurs, le Capitaine Gondo Yao Casimir de la Police Onusienne à la MINUSMA.  

 

Les quatre jours de formation ont permis aux éléments des Forces de Sécurité maliennes de se familiariser avec les principaux modules développés sur les généralités sur le terrorisme ; les quatre pilliers et les différents types du terrorisme ; le profil des terroristes et leurs organisations, les armes, les ressources et équipements utilisés par les terroristes, les types d’actes terroristes, leurs tactiques et leurs cibles ; les victimes de ce phénomène ; le terrorisme et les médias, l’anti-terrorisme et le contre-terrorisme. 

 

Trois Policiers onusiens ont conduit cette formation et illustré à l’aide de vidéos en vue de faciliter la compréhension des modules susmentionnés. Dans le même registre, Un Officier du Service anti-déminage des Nations Unies (UNMAS) a également sensibilisé les participants aux dangers des mines, des restes explosifs de guerre (REG) et des engins explosifs improvisés (EEI).

 

Quelques participants ont raconté avoir été témoins d’une attaque terroriste et/ou ont été en présence d’une victime. Se rappelant l’attaque de véhicule-suicide au camp de la FaMa à Tombouctou le 28 septembre 2013, ils se montrés très intéressés sur  les mesures à adopter sur un site après une attaque.  A cette phase, les participants ont aussi été outillés sur les moyens dont dispose le Mali pour combattre le terrorisme. «  Nous avons particulièrement apprécié la phase pratique où nous avons pu voir concrètement les différents types d’engins explosifs les plus courants et restes d’explosifs de guerre que nous pourrons rencontrer. De tels objets dangereux méritent d’être connus surtout par nous dans le secteur de la sécurité », a estimé l’Inspecteur de Police Djourté Moussa, porte-parole des stagiaires.

 

« La MINUSMA n’a pas pour mandat de lutter contre le terrorisme »

 

Au dernier jour de la formation, le Commandant de la zone défense No 5, le Commandant de la légion de Gendarmerie, le représentant du commandant de groupement de la Garde nationale, le commissaire de la ville de Tombouctou, le commandant de groupement territorial de la gendarmerie et le Commandant régional UNPOL de la MINUSMA ont remis les certificats de participation aux 31 récipiendaires.  Mettant l’accent sur le mandat de la Mission onusienne au Mali, le Commandant régional UNPOL de la MINUSMA à Tombouctou a fait savoir que ces cours seront intensifiés pour permettre une meilleure préparation des FSM à combattre ce phénomène. « La MINUSMA n’a pas pour mandat de lutter contre le terrorisme au Mali.  Nous sommes-là pour appuyer les FSM, notamment en renforcement de capacités opérationnelles. La MINUSMA conjugue tous les efforts pour remplir son mandat et aider à la stabilisation des agglomérations pour écarter les menaces », a rappelé le Major Nataniel Della.

 

Mise à part les différentes formations dans d’autres domaines comme les investigations, la gestion des foules, la prise en charge des préoccupations des populations dans le domaine de la sécurité, la Composante UNPOL a déjà facilité la réhabilitation et l’équipement 4 projets à impacts rapides (QIP) pour un montant de 94, 292,700 FCFA au niveau du Commissariat de Police de Tombouctou et des 3 Brigades territoriales de Gendarmerie de Tombouctou, Goundam et Niafunké.

 

Cinq autres projets à impacts rapides, pour un montant total de 97, 623, 134 FCFA, sont en cours d’exécution dans la région de Tombouctou, dont 1 au profit du Commissariat de Police de Diré, 3 pour la réhabilitation et l’équipement respectivement de la Brigade de Gourma-Rharous, de Diré et Tonka, ainsi que pour le Peloton de la Garde nationale de Goundam. En perspective, 6 autres projets de renforcement des capacités opérationnelles des Forces de sécurité dans la région de Tombouctou ont été identifiés.

 

Organisée le lendemain de l’attaque terroriste sur le convoi du Burkina Faso, Badenya III de la Force onusienne dans le Secteur Ouest, une minute de silence a été observée en mémoire des 6 Casques bleus tués lors d’une attaque terroriste. « Nous saluons ce sacrifice de sang pour la patrie malienne et les efforts consentis pour la formation continue des Forces de sécurité maliennes au niveau régional. Ce qui s’est malheureusement passé sur l’axe Goundam-Tombouctou le 2 juillet dernier résume l’importance de cette formation à plus d’un titre», a déclaré le Lieutenant-Colonel Baba Bagayoko, commandant la Légion de Gendarmerie de Tombouctou.

 

Plus loin, il a félicité ses pairs de la Légion de Gendarmerie de Tombouctou qui a enregistré le plus grand nombre d’admis au concours d’Officiers de Police Judiciaire. Une victoire, selon lui qui témoigne de la « constante collaboration avec la MINUSMA », notamment après avoir suivi en mars dernier, une formation de deux semaines sur la Police judiciaire et la police technique et scientifique. Par ailleurs, le commandant de la Légion de Gendarmerie de Tombouctou a appelé ses pairs à mettre à profit les acquis de la formation « dans cette zone incertaine où les difficultés sont nombreuses et l’apport de la MINUSMA d’une grande utilité », a souligné le Lieutenant-Colonel Bagayoko.