Tombouctou : un projet à impact rapide pour raviver la cohésion entre éleveurs et agriculteurs

1 février 2017

Tombouctou : un projet à impact rapide pour raviver la cohésion entre éleveurs et agriculteurs

Le Bureau Régional de la MINUSMA à Tombouctou a procédé le 26 janvier à l’inauguration du projet de matérialisation de six passages d’animaux dans l’espace pastoral du lac Horo, dans la commune de Tonka (cercle de Goundam). Financé à hauteur 17 millions de Francs CFA, ce projet à impact rapide (en anglais : quick impact project), vise à prévenir les conflits entre cultivateurs et éleveurs tout en améliorant les conditions d’exploitation du lac.
 
 
 
La Commune rurale de Tonka couvre une superficie de 3 500 km2 et compte 52 343 habitants, répartis en 24 villages; elle est située au nord de la commune rurale de Goundam. La population est composée d’agriculteurs, d’éleveurs, d’exploitants forestiers, de pêcheurs et de commerçants.
 
 
« Avant, il y avait toujours des conflits entre agriculteurs et éleveurs, faute de délimitation des espaces à exploiter par chaque groupe. Depuis la réalisation de cet ouvrage, les tensions se sont dissipées. A l’arrivée de ce projet, nous avons aussi beaucoup sensibilisé les bénéficiaires sur le respect des délimitations et tout le monde s’en tient désormais à cela», a souligné Nareg Dicko, chef du sous-secteur agricole.
 
 
En effet, la commune rurale de Tonka dispose de deux lacs (Horo et Fati) dont les populations tirent l’essentiel de leurs revenus en pratiquant l’agriculture, l’élevage et la pêche. Le lac Horo est exploité sur 10 000 hectares pour l’agriculture et 5 000 hectares pour l’élevage. Dans cette commune, les querelles entre éleveurs et agriculteurs sont la source de conflits souvent dévastateurs. Pour mettre fin à ces affrontements, la municipalité avait initié une rencontre intercommunautaire en 2010, au cours de laquelle les éleveurs exploitant les champs aux alentours du lac Horo avaient cédé 2 000 hectares de la zone d’élevage au profit de la partie agricole.
 
 
Pour soutenir la matérialisation de cette décision intercommunautaire, l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture (FAO) a fourni environ 949 balises qui ont permis de marquer les six sentiers, totalisant 47 440 mètres de long. De son côté, la MINUSMA, à travers la Section des Affaires Civiles, a notamment facilité le transport et la coupe de 1 630 barres de poutrelles de six mètres et de 370 cornières de Bamako à Tonka pour le marquage distinct des zones de culture et des zones de pâturages.
 
 
En trois mois, une entreprise locale de Tonka a exécuté le projet en partenariat avec les services techniques de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture (FAO). « La MINUSMA et la FAO ont contribué à atténuer les conflits autour du lac,» a déclaré Mamadou Konipo, Maire de Tonka.
 
 
La cérémonie de réception du projet s’est déroulée dans les environs du lac Horo, situé environ à 13 km de Tonka. Elle a réuni le maire de la Commune de Tonka, les représentants des éleveurs et agriculteurs, en présence d’une délégation de la MINUSMA composée de plusieurs membres des Sections substantive ainsi que du chef de Bureau du Haut-Commissariat aux réfugié (UNHCR) à Tombouctou.