Tombouctou : une formation de la MINUSMA « qui vient à point nommé »

15 mars 2021

Tombouctou : une formation de la MINUSMA « qui vient à point nommé »

 

La Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires (SAJP) du bureau régional de la MINUSMA à Tombouctou, a organisé un atelier de formation en informatique à l’intention des greffiers et secrétaires de greffe et de parquet. C’était dans la salle informatique du Lycée Mahamane Alassane, les 9, 10 et 11 Mars derniers.

 

Trois jours durant, les participants, venus des cercles de Goundam, Diré, Niafunké, Gourma Rharous et Tombouctou ont approfondi leurs connaissances informatiques à travers plusieurs modules parmi lesquels la création et la gestion de fichiers, le traitement de texte, les tableurs et la sécurité informatique. Des modules que Djibril MALLE, le président du cadre de concertation des acteurs de la chaîne pénale de Tombouctou juge « à la fois nécessaires et indispensables ».

 

« Cette formation vient à point nommé. L’ignorant de notre temps, c’est celui qui ne dispose pas même de notions basiques en informatique » a-t-il dit à l’ouverture de l’atelier.

 

 

 

Assurer la formation continue des agents…

 

Dans les juridictions de la région, très peu de secrétaires et greffiers disposent des connaissances informatiques indispensables à l’établissement des actes administratifs. Les ordonnances de consignation, les ordonnances de désignation du juge d’instruction ou les permis de citer figurent au nombre de ces documents.

 

Ce renforcement de capacités s’inscrit dans le cadre de l’appui au renforcement de l’autorité de l’Etat selon Abdou DJIBO, chef de la section des Affaires judiciaires et pénitentiaires du bureau de la MINUSMA à Tombouctou. « La section des affaires judiciaires intervient dans la région de Tombouctou sur un volet important, à savoir celui de la restauration de l’autorité de l’Etat. Il s’agit de renforcer les capacités des acteurs judiciaires. Ce sont particulièrement les greffes, secrétariats de parquet et autres acteurs qui interviennent dans le quotidien des juridictions », explique M. DJIBO.

 

En organisant cette formation, la section des Affaires judiciaires entend apporter aux agents de la justice et de l’administration pénitentiaire l’appui nécessaire à l’exercice de leur fonction.

 

Pour assurer la célérité et une meilleure qualité de service

 

Un autre objectif de cette formation des personnels de greffe et de secrétariat de parquet est la célérité des procédures et dossiers, la lenteur dans le traitement de ceux-ci étant un des reproches régulièrement faits par les citoyens aux services judiciaires.
Pour Abdou DJIBO, de la section des affaires judiciaires et pénitentiaires, « le traitement de chaque affaire dans un délai optimal et prévisible est l’un des critères d’efficacité de la justice mais aussi une voie pour établir la confiance entre les institutions et les justiciables ».

 

De son côté, le président du cadre de concertation des acteurs de la chaîne pénale estime que la formation va entraîner « une meilleure qualité de service » au profit des populations.

 

 

Une série d’actions dans la continuité du mandat de la section

 

À l’issue de la formation, les participants se sont dits satisfaits de la qualité des connaissances acquises mais aussi disposés à les investir dans la pratique quotidienne de leur travail, à l’image de Souleymane ABDERAHMANE, responsable du bureau d’assistance juridique et judiciaire de Goundam (à 80 km de Tombouctou) : « Ce que nous savions de l’informatique avant cet atelier était vraiment rudimentaire. Je peux désormais faire des tableaux, faire la maintenance sommaire d’un ordinateur. Je peux aussi faire beaucoup d’autres choses en un temps réduit ».

 

Cette formation est la première d’une série d’actions que la SAJP mettra en œuvre dans le but de contribuer à la consolidation de l’Etat de droit, conformément aux dispositions de l’Accord pour la Paix et la réconciliation, issue du processus d’Alger notamment en son chapitre 14, article 46.

 

« La justice représente un élément indispensable de la stabilité d’un pays et de la consolidation d’un Etat de droit. Aussi son fonctionnement correct exige que les acteurs soient suffisamment outillés » a rappelé le Chef de la Section des affaires judiciaires et pénitentiaires lors de la clôture dudit atelier.

 

L’amélioration du fonctionnement de la chaîne pénale dans la région de Tombouctou, la restauration et la sauvegarde des archives du Tribunal de Grande Instance de Tombouctou ou encore, l’amélioration de l’accès à la justice pour les populations de la région, y compris les victimes de violences basées sur le genre sont entre autres actions déjà mises en œuvre par la MINUSMA à travers la section des Affaires judiciaires et pénitentiaires de Tombouctou.