Vers plus de responsabilité dans l’appui par l’ONU aux forces de sécurité non-onusiennes

2 août 2017

Vers plus de responsabilité dans l’appui par l’ONU aux forces de sécurité non-onusiennes

Les 26 et 27 juillet 2017, la Division des droits de l'homme et de la Protection (DDHP) de la MINUSMA a tenu, à Bamako, une conférence sur la Politique de diligence voulue en matière de droits de l'homme (PDVDH). Promulguée en 2011 par le Secrétaire général des Nations Unies, cette politique définit les mesures que toutes les entités des Nations Unies doivent prendre pour veiller à ce que tout appui qu’elles seraient amenées à fournir à des forces de sécurité non-onusiennes se réalise en conformité avec les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, et en particulier le respect du droit international humanitaire, des droits de l’homme et du droit des réfugiés.

La première journée de cette rencontre a notamment permis à la DDHP, d’échanger sur les fondements et la portée de la PDVDH, avec les représentants des missions diplomatiques, notamment des pays contributeurs en troupes ou des donateurs bilatéraux, et avec et les représentants des organisations régionales accréditées au Mali. L’on a noté parmi les participants, la présence du Représentant Spécial de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), d’un représentant de la Mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), ainsi que les représentants de la Mission de Formation de l’Union Européenne au Mali (EUTM) et la Mission de l’Union Européenne civile pour le renforcement des capacités au Mali (EUCAP-Sahel) qui assurent des formations aux Forces de défense et de sécurité maliennes.

Au cours de cette journée, le Directeur de la DDHP/Représentant du Haut-Commissaire aux droits de l’homme, M. Guillaume Ngefa a rappelé que  « l’objectif de la conférence est de créer un espace de discussion fructueux sur cette Politique, entre l’Organisation des Nations Unies et tous les acteurs impliqués dans sa mise en œuvre, en particulier les Forces de Défense et de Sécurité Maliennes, les Ambassades accréditées au Mali et les organisations régionales partenaires des efforts de stabilisation au Mali », et d’ajouter qu’« il est important que cette Politique soit intégrée par nos partenaires nationaux, régionaux et internationaux, afin de s’assurer que les appuis fournis par l’Organisation des Nations Unies ne puissent être utilisés pour commettre des violations des droits de l’homme ».

Au cours des échanges qui ont suivi, les représentants de la communauté internationale ont démontré un intérêt particulier pour la Politique et la nécessité d’un cadre de collaboration pour assurer sa mise en œuvre effective.

La seconde journée de la conférence a été consacrée à un dialogue avec plus de 40  officiers supérieurs des forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM), notamment le Directeur Adjoint de la Gendarmerie Nationale et le Directeur général de la Police Nationale, provenant de Bamako et des régions de Gao, Ménaka, Ségou, Tombouctou et Mopti, ainsi que des fonctionnaires de haut niveaux, représentants respectivement les Ministres de la Défense et des anciens combattants, de la Justice Garde des Sceaux, et celui des droits de l’homme et de la réforme de l’Etat.

Lors de la cérémonie d’ouverture de cette journée, le  Représentant Spécial du Secrétaire général (RSSG) et chef de la MINUSMA, M.  Mahamat Saleh Annadif a souligné, dans son discours inaugural, que la PDVDH, loin de constituer un prétendu obstacle à la mise en œuvre des appuis des Nations Unies aux forces non-onusiennes, contribue plutôt au renforcement de la collaboration entre le Système des Nations Unies et les Forces de défense et de sécurité maliennes, dans le sens où elle appelle tous les acteurs concernés à plus de responsabilité, en matière de respect et de protection des droits de l’homme.

Tout en saluant l’initiative de la DDHP, M. Annadif a aussi estimé que « cette conférence vient à point nommé, dans le contexte où la coopération entre la MINUSMA et les Forces de défense et de sécurité maliennes se place parmi nos premières priorités stratégiques »

Cette conférence a permis aux participants aux différentes sessions, d’interagir et échanger autour d’un dialogue ouvert et franc, sur les enjeux et défis de la mise en œuvre de cette politique dans un environnement sécuritaire volatile et de lutte contre le terrorisme. Plusieurs importantes recommandations formulées portent sur le besoin de renforcer le dialogue entre les bénéficiaires, les donateurs, les différentes composantes des Nations Unies fournissant un appui et la DDHP ; la nécessité d’une plus grande vulgarisation de cette politique notamment auprès des officiers des FDSM déployés sur le terrain ; et l’établissement d’un ancrage institutionnel pour un suivi régulier de la mise en œuvre de cette politique.

 

Pour plus d’information sur la Politique de Diligence Voulue en matière des droits de l’homme,  veuillez consulter le lien suivant :

 

http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/2013/110&referer=http://www.un.org/en/sc/documents/letters/2013.shtml&Lang=F